Les chefs d’État de l'Alliance des États du Sahel (AES) ont affiché, après deux jours de discussions, leur volonté commune de coordination accrue au sein de la confédération, notamment sur les plans institutionnel, économique et sécuritaire.
Réunis le 23 décembre pendant 48 heures à Bamako, les chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont discuté du renforcement de la coopération politique, sécuritaire et économique, avec le lancement de plusieurs projets communs.
Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’État burkinabè, le général Assimi Goïta, président malien, et le général Abdourahamane Tiani, président nigérien ont enchaîné les séquences officielles dans un agenda dense, marqué par l’annonce de plusieurs initiatives communes.
La session intervient dans un contexte régional marqué par des tensions sécuritaires persistantes, des pressions économiques et des défis géopolitiques croissants. À l’ordre du jour figurent notamment la mise en place d’une centrale d’achat commune, le renforcement de la force unifiée de défense et l’opérationnalisation des instruments de développement de la Confédération.
Parmi les projets lancés figure la création d’une télévision de l’AES, dont le siège a été inauguré à l’occasion du sommet. Selon les autorités, une partie du personnel a déjà été recrutée et la chaîne devrait être prochainement accessible via des plateformes de diffusion internationales. Ce média aura pour mission de relayer la communication officielle de l’Alliance et de porter des positions désormais coordonnées sur les grandes questions régionales et internationales.
En marge des travaux, le général Assimi Goïta a confirmé l’harmonisation des positions des trois États, en particulier dans les enceintes régionales et internationales. « Nos votes et nos prises de position feront l’objet d’une concertation préalable au sein de l’AES », a-t-il indiqué, précisant que tout soutien à des partenaires extérieurs s’inscrirait également dans ce cadre collectif.
Les dirigeants ont également acté la création d’une banque d’investissement et de développement de l’AES, destinée à financer des projets structurants dans les trois pays. Cette institution financière devrait entrer en activité au cours de l’année prochaine.
La question sécuritaire est restée centrale dans les discussions. En marge du sommet, le commandement unifié des forces de l’AES a été symboliquement installé. Une fois opérationnelle, cette structure aura pour mission de coordonner les actions militaires et de renforcer la protection des populations face à l’insécurité et aux groupes armés. À l’issue de la rencontre, la présidence tournante de l’Alliance a été confiée au capitaine Ibrahim Traoré.
Le sommet s’est conclu par une rencontre entre les chefs d’État et des cadres des trois pays. Reconnaissant les difficultés persistantes, le nouveau président en exercice de l’AES a affirmé la détermination de l’Alliance à poursuivre son évolution. Il a réaffirmé les objectifs de lutte contre l’insécurité, de développement économique et d’affirmation politique de l’organisation régionale.
