Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a appelé samedi 20 décembre l’Union Européenne (UE) à faire preuve de « courage », après le report de la signature de l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Le Paraguay a averti pour sa part les 27 que les délais n’étaient pas « infini ».
« Sans volonté politique et sans courage de la part des dirigeants, ce ne sera pas possible de conclure une négociation qui traîne depuis 26 ans », a déclaré Lula, samedi 20 décembre, en ouverture du sommet du bloc sud-américain, à Foz do Iguaçu, dans le sud du Brésil.
L’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay espéraient initialement parapher le traité ce samedi, tout comme la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et une majorité de pays de l’UE. Mais cette signature a finalement été reportée, face à la colère des agriculteurs européens, notamment en France et en Italie.
« Nous avions entre nos mains l’occasion de transmettre au monde un message important en défense du multilatéralisme et de renforcer notre position stratégique dans un contexte mondial de plus en plus compétitif. Mais, malheureusement, l’Europe ne s’est pas encore décidée », a déploré Lula.
« Hier, j’ai reçu une lettre des présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, dans laquelle tous deux expriment l’espoir de voir l’accord approuvé en janvier », a-t-il tempéré.
« Nous sommes prêts à aller de l’avant, sachant que l’Europe a ses délais à respecter pour régler les questions institutionnelles internes, mais en même temps, ces délais ne sont pas infinis », a mis en garde le ministre paraguayen des Affaires étrangères, Rubén Ramírez à la presse après une réunion avec ses homologues du Mercosur dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu (sud).
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L’accord UE-Mercosur permettrait aux Européens d’exporter davantage de véhicules et machines en Amérique du Sud. Dans le sens inverse, il faciliterait l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées.