Mobilisés contre les abattages de troupeaux, engagés dans la lutte contre la dermatose nodulaire — maladie virale qui touche les bovins — et exigeant l’abandon de l’accord Mercosur-UE, les agriculteurs français ont poursuivi les blocages samedi 20 novembre.
Malgré les appels du gouvernement français à une « trêve de Noël » et l’annonce de mesures de soutien jugées insuffisantes par les syndicats agricoles, plusieurs barrages routiers ont été stationnés en place à travers le pays.
Le Premier ministre a reçu, vendredi, les leaders des syndicats agricoles, sans annoncer de réel changement dans la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse. Dans une lettre diffusée dans la soirée, il a par ailleurs prétendu que l’accord avec les pays du Mercosur n’était « pas acceptable » en l’état.
Il a par ailleurs annoncé la création d’un fonds de soutien de 11 millions d’euros et proposé une nouvelle rencontre début janvier.
Cependant, une partie des agriculteurs a choisi de maintenir les blocages, estimant que les réponses apportées ne règlent pas les causes profondes de la contestation. Si certaines actions ont été allégées, la circulation demeure fortement perturbée sur plusieurs axes majeurs, notamment à l’approche des départs en vacances scolaires.
Cette mesure a été définie par les représentants du secteur avec prudence ; certains ont évoqué une simple « pause tactique » plutôt qu’un véritable apaisement.
« La mobilisation n’est pas terminée », a prévenu la Coordination rurale, soulignant que plusieurs structures départementales refusaient de lever les barrages tant qu’aucune modification concrète des mesures sanitaires n’aurait été actée.
À l’origine du mouvement, la gestion par l’État de la dermatose nodulaire contagieuse, maladie affectant les bovins, et la pratique de l’abattage systématique des troupeaux dès la détection d’un cas positif. Les éleveurs dénoncent une politique qu’ils jugent excessive et économiquement destructrice, appelant à une révision du protocole sanitaire.
En toile de fond, le mécontentement reste également alimenté par l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, perçu par les agriculteurs comme une menace supplémentaire pour la filière.
À quelques jours de Noël, le président français Emmanuel Macron tout en cherchant à éviter une aggravation de tension, a indiqué que la France avait obtenu le report de la signature de l’accord, tout en défendant la nécessité de garanties renforcées.
Toutefois, les syndicats préviennent que, sans avancées significatives lors du prochain rendez-vous gouvernemental, la contestation pourrait se prolonger au-delà des fêtes.