Les pays africains doivent prendre des mesures concrètes afin de résister à l’influence des puissances occidentales. Voici les termes utilisés par le président du Ghana, John Dramani Mahama, lors du Sommet de la diaspora 2025, organisé les 19 et 20 décembre, dans la capitale ghanéenne Accra.
Pendant des années, l’Afrique avait été définie par des récits façonnés par des puissances coloniales, a-t-il déclaré, avant de souligner l’importance pour le continent de créer son propre récit.
« Par l’unité, nous pouvons écrire notre propre histoire et éliminer le récit que les oppresseurs nous ont imposé », a-t-il précisé.
Mettant l’accent sur l’importance de se réapproprier les histoires longtemps étouffées, M. Mahama a ajouté : « En retrouvant et en revendiquant les récits réprimés de notre passé, nous pouvons véritablement nous connaître. Grâce à cette connaissance de nous-mêmes, nous pouvons façonner non seulement notre propre avenir, mais aussi celui de toute l’humanité ».
Il a indiqué que les Africains doivent faire preuve de lucidité et de détermination en matière d’unité.
Affirmant que les Africains ont toujours su retrouver le chemin du rassemblement, M. Mahama a conclu : « Aussi divisés que nous ayons pu être, nous avons toujours trouvé un moyen de revenir les uns vers les autres ».
Par ailleurs, le président ghanéen s’est entretenu vendredi 19 décembre avec une délégation internationale réclamant des réparations pour l’esclavage transatlantique et le colonialisme. Cette délégation l’a exhorté à mobiliser les autres dirigeants africains afin qu’ils privilégient le courage au confort et soutiennent le mouvement en pleine expansion.
Composée d’experts d’Afrique, des Caraïbes, d’Europe, d’Amérique latine et des États-Unis, la délégation a présenté à M. Mahama les actions prioritaires prévues par le programme de réparations de l’Union africaine (UA).
En février, l’Union africaine a lancé une initiative visant à élaborer une vision commune des réparations, englobant des compensations financières, la reconnaissance officielle des injustices passées et des réformes politiques.
Au moins 12,5 millions d’Africains ont été enlevés et transportés de force par des navires européens, puis réduits en esclavage entre le XVe et le XIXe siècle. Les défenseurs des droits de l’homme estiment qu’il est urgent d’agir pour faire face aux conséquences actuelles, notamment le racisme.
Les appels à des réparations gagnent du terrain, mais suscitent également une opposition croissante. De nombreux dirigeants européens refusent même d’aborder la question, leurs opposants arguant que les États et les institutions actuels ne devraient pas être tenus responsables des injustices historiques.