Alors que certains députés de gauche mettent en garde contre la montée de l’islamophobie en France, des responsables politiques issus d’autres courants reprennent ces mêmes thématiques pour accuser la gauche d’être sous influence religieuse qui est contraire aux principes de la loi française.
Le mot « islamophobie » a été inventé en France par le CCIF (Collectif contre l’Islamophobie en France), dissous pour provocation à « la discrimination, la haine et la violence ». Ce terme est toujours utilisé pour décrire tout ce qui provoque une peur irrationnelle de l’islam et des musulmans.
L’existence de l’islamophobie a été dénoncée en France, depuis longtemps. Dernier épisode en date : l’eurodéputée LFI Rima Hassan a fustigé une « islamophobie d’État » dans l’Hexagone.
Dans un poste publié mercredi 10 décembre sur X, Rima Hassan a indiqué que les femmes musulmanes sont de plus en plus agressées en France. L’exemple cité est celui d’une femme voilée hospitalisée pour avoir été sauvagement frappée à la figure par un homme à Grenoble, alors qu’elle allait chercher son aînée à l’école, accompagnée de son bébé en poussette.
Rima Hassan a formulé ses remarques devant le tribunal de Strasbourg, où elle a été jugée pour injures publiques envers la conseillère municipale socialiste Pernelle Richardot qu’elle avait qualifiée « d’islamophobe assumée ».
Par ailleurs, le fondateur de La France insoumise (LFI) a été auditionné, samedi 6 décembre, à l’Assemblée nationale sur d’éventuels liens entre des courants musulmans et les Insoumis.
Lors de cette audition, M. Mélenchon a déploré le fait que les fantasmes islamophobes structurent aujourd’hui une partie importante du débat public français. Il a affirmé que les citoyens musulmans subissaient un traitement d’exception, expliquant que ceux-ci font l’objet de persécutions et de discriminations.
Pour le fondateur de LFI, des responsables politiques de droite et d’extrême droite, ainsi que certains groupes médiatiques se trouvent à l’origine d’un climat de division et de suspicion généralisée envers les musulmans. Il a dénoncé une stratégie visant à faire des musulmans un problème public, sur la base d’amalgames et d’accusations sans fondement ».
Malgré le fait que quelques médias français doutent de la véracité des propos de Rima Hassan et de Jean-Luc Mélenchon, il existe de nombreuses preuves témoignant de l’islamophobie en France.
D’après un rapport du ministère français de l’Intérieur, publié en juillet 2025, les actes anti-musulmans enregistrés sur la période de janvier à mai 2025 ont augmenté de 75 % par rapport à 2024, avec un triplement des atteintes aux personnes.
Sur les cinq premiers mois de l’année, 145 actes anti-musulmans ont été recensés, contre 83 en 2024 sur la même période, a détaillé le ministère français. Les atteintes aux personnes ont augmenté de 209 % (99 au total), contre 32 faits recensés sur la même période de 2024, et « elles représentent plus des deux tiers des actes anti-musulmans », toujours selon le même rapport.