Les pluies torrentielles qui s’abattent sur la bande de Gaza ont provoqué inondations et effondrements d’habitations, causant la mort d’au moins 16 Palestiniens déplacés, ont indiqué vendredi des agences humanitaires des Nations Unies et la Défense civile du territoire palestinien.
Au moins 16 personnes sont mortes dans la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures, dont trois enfants d'hypothermie, après des pluies diluviennes, a annoncé vendredi la Défense civile du territoire palestinien. Ces intempéries liées à la tempête Byron balayent depuis mercredi tentes et abris de fortunes, aggravant la détresse des habitants dont la quasi-totalité a été déplacée par plus de deux années de guerre .
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) alerte sur les conditions de vie « dangereuses » des familles, privées de refuges sûrs face aux intempéries. L’hiver froid et pluvieux rend les populations encore plus vulnérables aux maladies dans un contexte où les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement sont gravement affectés.
« La tempête Byron a frappé Gaza avec violence, aggravant les souffrances des familles déjà déplacées », a déclaré le Dr Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens occupés, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.
Des milliers de familles sont contraintes de s’abriter dans des zones côtières basses ou jonchées de débris, sans drainage ni barrières de protection. Rien que le long du littoral de Khan Younès, plus de 4 000 personnes vivent dans des zones à haut risque. Parmi elles, environ 1 000 personnes directement exposées aux vagues sont évacuées en priorité avec le soutien des Nations Unies.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) rapporte que ces fortes pluies ont inondé les tentes, détrempé les effets personnels des habitants et accru les risques sanitaires, notamment l’hypothermie chez les bébés et les maladies liées au débordement des égouts.
Les conditions hivernales, combinées à la mauvaise qualité de l’eau et de l’assainissement, devraient entraîner une recrudescence des infections respiratoires aiguës, notamment la grippe, ainsi que des hépatites et des maladies diarrhéiques.
« Les enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques restent les plus exposés », a ajouté le Dr Peeperkorn.
Sur le terrain, l’agence sanitaire mondiale de l’ONU a signalé plus de 1,47 million de cas d’infections respiratoires aiguës et plus de 670 000 cas de maladies diarrhéiques depuis janvier 2024.
Toutefois, les diagnostics et les tests à Gaza restent très limités en raison du manque de réactifs de laboratoire, dont l’entrée a été refusée par Israël.
« C’est l’une des principales demandes de l’OMS pour soutenir le secteur de la santé pendant la saison hivernale : nous avons besoin que les réactifs puissent entrer à Gaza », a insisté le Dr Peeperkorn, faisant état d’ « une grave pénurie de médicaments et de fournitures médicales essentiels ».
Parmi ces déserts médicaux, l’OMS note qu’aucun hôpital ne fonctionne à ce jour dans le nord de Gaza. Au sud de Gaza, la majorité des hôpitaux sont débordés avec une capacité d’accueil supérieure à 100 %.
S’agissant de l’épineux dossier des évacuations médicales, « les registres du ministère de la Santé (MOH) indiquent que 1 092 patients sont décédés alors qu’ils attendaient une évacuation médicale entre juillet 2024 et le 28 novembre 2025.
« Toutefois, ce chiffre est probablement sous-estimé et n’est pas tout à fait représentatif, car il repose uniquement sur les décès signalés », a affirmé le représentant de l’OMS.