Le président azerbaïdjanais a exprimé la volonté de son pays d'utiliser tous les moyens disponibles pour renforcer ses relations avec l'Iran.
Le président Ilham Aliyev a tenu ces propos lors d'une rencontre à Bakou dimanche avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en visite sur place.
Les discussions ont porté sur des questions bilatérales clés, notamment la coopération politique, les relations de bon voisinage et les mécanismes de gestion des relations entre les deux pays.
M. Araghchi a transmis les salutations du président iranien Massoud Pezeshkian et souligné la détermination de la République islamique à approfondir la coopération dans tous les domaines d'intérêt commun.
Soulignant l'importance d'un engagement diplomatique continu, le chef de la diplomatie a insisté sur le fait que des consultations soutenues contribuent à résoudre les malentendus et à gérer efficacement les questions bilatérales.
Aliyev a qualifié la visite d'historique et de cruciale pour le renforcement de la compréhension mutuelle, tout en se félicitant de la croissance constante des relations entre Téhéran et Bakou.
Au cours de sa visite, M. Araghchi a également discuté du point de vue de Téhéran sur les développements régionaux avec de hauts responsables azerbaïdjanais, notamment son homologue azerbaïdjanais.
Commentant la rencontre à venir, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeïl Baghaeï, a souligné samedi l'importance des relations bilatérales, évoquant les liens culturels, religieux et historiques communs. Il a insisté sur le fait que les visites diplomatiques telles que celle qu'effectuera M. Araghchi visent à renforcer la coopération et à contribuer à la paix et à la stabilité dans la région du Caucase.
La visite du ministre iranien des Affaires étrangères a eu lieu environ trois mois après la conclusion d'un accord négocié par les États-Unis entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, ce qui a suscité des mises en garde quant aux intentions interventionnistes de Washington dans la région.
En réaction à cet accord, la République islamique s'est félicitée de la paix régionale, mais a invariablement mis en garde contre les répercussions d'une intervention étrangère, soulignant qu'elle observe constamment l'évolution de la situation régionale afin de se prémunir contre toute ingérence injustifiée.
Malgré l’interventionnisme américain constant dans la région, l'Azerbaïdjan et l'Iran poursuivent leurs efforts pour renforcer leurs liens économiques et stratégiques. Tandis que les deux pays s'engagent dans des projets énergétiques et d'infrastructures communes, leur partenariat s'inscrit dans un contexte géopolitique complexe où l'influence des États-Unis et de l'OTAN reste un facteur déterminant.
Ce qui est notable, c’est que l'Azerbaïdjan a récemment participé aux exercices Sahand 2025, marquant ainsi un tournant dans sa stratégie de défense régionale. Cette participation démontre non seulement un renforcement de la coopération militaire avec l’Iran, mais aussi un ajustement des priorités stratégiques de Bakou.
En s’associant à cet exercice majeur, l’Azerbaïdjan démontre sa volonté de protéger sa souveraineté tout en se positionnant dans un contexte de multipolarité géopolitique où la dissuasion et la démonstration de force deviennent des outils cruciaux face à la pression de puissances extérieures, notamment les États-Unis et leurs alliés européens.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté partagée avec l'Iran de renforcer leur influence régionale, tout en envoyant un message clair à l'Occident : face à un interventionnisme militaire croissant, il devient impératif pour ces pays de s'unir et de consolider leurs capacités de défense. À travers ces manœuvres conjointes, l'Azerbaïdjan et l'Iran affichent une volonté commune de défier les pressions extérieures et de préserver leur autonomie stratégique dans un monde de plus en plus polarisé.