La Turquie a menacé de lancer une offensive contre les Unités de protection du peuple kurde (YPG) en Syrie, qu’elle accuse d’être liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), si le groupe armé de HTC n’accepte pas les demandes d’Ankara au lendemain de la chute de Bachar al-Assad.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, qui s’exprimait mardi lors d’un entretien avec la chaîne de télévision CNN Turk, a souligné que l’administration de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) au pouvoir en Syrie devait traiter la question de la présence des YPG.
Le chef de la diplomatie turque a déclaré : « Nous ferons ce qui est nécessaire, si les YPG ne répondent pas aux exigences turques et si Damas ne parvient pas à résoudre ce problème. »
Interrogé sur ce que cela pourrait impliquer, Fidan a répondu : une « opération militaire ».
Le diplomate a ajouté que la Turquie estime que l’administration de HTC a le pouvoir de combattre les YPG par elle-même, mais que cela pourrait prendre du temps, car une période de transition est en cours à Damas.
Depuis la chute d’Assad, Ankara exige que les YPG soient dissoutes, que leurs forces militaires non syriennes ainsi que les terroristes étrangers quittent la Syrie ou soient rapatriés dans leur pays d’origine, et que leurs dirigeants se rendent.
Considérées par Ankara comme une organisation terroriste depuis 1984, les YPG sont perçues comme la branche syrienne du PKK, un mouvement illégal qui lutte pour l’autonomie en Turquie.
Au fil des ans, la politique américaine a consisté à collaborer avec les miliciens kurdes dans le nord de la Syrie pour conserver une certaine influence sur l’avenir du conflit.
Le 8 décembre 2024, des groupes armés dirigés par HTC ont pris le contrôle de Damas lors d’une offensive surprise lancée depuis leur bastion dans le nord-ouest du pays. En moins de deux semaines, cette offensive a conduit à la chute du gouvernement d’Assad.
La Turquie, qui partage une frontière de 911 kilomètres avec la Syrie, est depuis 2011 un soutien majeur des groupes d’opposition anti-Assad.
Bien que les responsables turcs aient fermement rejeté toute implication dans cette offensive anti-gouvernementale, des observateurs estiment que l’offensive, qui semble alignée sur les objectifs de longue date de la Turquie, n’aurait pas pu avoir lieu sans le consentement d’Ankara.