Les autorités iraniennes ont annoncé que le pays réexaminerait les recommandations de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme adoptées par le Groupe d’action financière (GAFI ou FATF en anglais), un organisme mondial de surveillance de la criminalité financière.
Le président Massoud Pezeshkian a déclaré ce mardi 31 décembre que le Conseil de discernement du bien de l’ordre islamique, un organe chargé de prendre des décisions sur les questions et les politiques globales du pays, réexaminerait les recommandations du GAFI dans le but de permettre à l’Iran de les adopter officiellement.
Le président Pezeshkian a fait cette annonce lors d’une réunion avec des entrepreneurs et des chefs d’entreprise à Téhéran, exprimant l’espoir que l’adoption des recommandations du GAFI faciliterait l’activité économique dans le pays.
Ces commentaires interviennent quelques heures après que le ministre iranien des Finances, Abdolnasser Hemmati, a déclaré que les plus hauts dirigeants du pays avaient autorisé la reprise des discussions sur les conventions du GAFI au sein du Conseil de discernement plusieurs années après que l’organisme a arrêté les débats, craignant que les conventions ne compromettent l’indépendance financière de l’Iran.
Les restrictions du GAFI imposées au système bancaire iranien seront levées une fois que le pays aura adopté les conventions de Palerme et de lutte contre le financement du terrorisme (CFT).
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Le Parlement iranien a approuvé la Convention de Palerme et la Convention sur le financement du terrorisme, mais le Conseil des gardiens de la Constitution iranienne, chargé de contrôler la conformité des lois avec la Constitution, a refusé de les ratifier, invoquant la nécessité de certaines modifications.
L’Iran a ratifié d’autres conventions et règlements adoptés par le GAFI.
Le nouvel effort visant à examiner l’adhésion complète de l’Iran au GAFI intervient dans le contexte des efforts déployés par le président Pezeshkian et son gouvernement pour s’ouvrir au monde et pour améliorer une économie affectée par l’inflation mondiale et les sanctions étrangères.
Lors de sa campagne électorale en été, Pezeshkian a critiqué le manque d’action sur les questions liées au GAFI.
Il s’est également engagé à relancer l’accord de 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales qui imposent des restrictions au programme nucléaire iranien en échange d’un assouplissement des sanctions.