Le Tchad, pays désertique du Sahel sous régime spécial depuis trois ans, vote dimanche pour des élections législatives, provinciales et locales, présentées par le pouvoir comme la dernière étape de la transition politique mais boycottées par l'opposition, qui laisse le champ libre aux candidats proches du président sortant Mahamat Idriss Déby Itno. Le scrutin se déroule dans un contexte de défis sécuritaires liés à Boko Haram.
Les bureaux de vote seront ouverts de 6h00 à 18h00 (05h00 à 17h00 GMT) pour les quelque huit millions d'électeurs inscrits, supervisés par une centaine d'observateurs étrangers et de représentants de différents partis politiques.
Les soldats, les membres des forces de police et les nomades ont commencé à voter samedi.
Cependant, l'opposition boycotte les élections, laissant le champ libre aux candidats proches de Mahamat Idriss Déby Itno. L'armée a porté Itno au pouvoir pour la première fois en 2021, après la mort de son père.
L'aîné Idriss Déby Itno a dirigé le pays du Sahel d'une main de fer pendant trois décennies avant que son fils ne prenne le pouvoir.
En mai, le jeune Itno a remporté une élection présidentielle contestée. Son gouvernement présente ces élections comme une étape vers la transition pour un régime démocratique.
Le chef de l'opposition Succes Masra a critiqué le processus, dénonçant une fraude et appelant au boycott. « Il vaut mieux rester chez soi », a déclaré Masra lors d'une diffusion en direct sur Facebook samedi.
« Les résultats fabriqués sont déjà dans les ordinateurs », a-t-il déclaré.
Pendant ce temps, le parti d'opposition PDPT a signalé des bulletins de vote manquants dans la ville de Bongor, dans le sud du pays, et a appelé à la vigilance contre les fraudes présumées.
Voter malgré les défis sécuritaires
Le vote se déroule dans un contexte d'attaques de Boko Haram, de tensions avec la France et d'allégations d'ingérence dans le conflit au Soudan.
Les élections législatives au Tchad, les premières depuis 2011, se déroulent sous de vives critiques du gouvernement pour ses pratiques autocratiques et sa répression, mises en évidence par un black-out médiatique dû à une grève des journalistes en ligne.
Lors de l’élection présidentielle de mai, le Tchad a interdit à 2 900 observateurs formés par l’UE de surveiller le scrutin.
