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Retrait français du Tchad : une première base officiellement rétrocédée

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Tchad récupère sa première base militaire après le retrait français

Fin novembre, le Tchad a mis fin aux accords de sécurité et de défense avec la France. Ce jeudi 26 décembre, une première base militaire a été « rétrocédée » à l’armée tchadienne, ont fait savoir les autorités locales.

La base militaire française de Faya au Tchad, a été « rétrocédée » jeudi à l’armée tchadienne, moins d’un mois après l’annonce surprise de la suspension de l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, a annoncé l’État-major tchadien dans un communiqué transmis à l’AFP.

« L’État-major des armées tiendra informée l’opinion sur les futurs désengagements de la base d’Abéché et N’Djamena », a précisé le communiqué tchadien, à trois jours des élections législatives, provinciales et locales. « 54 véhicules ont pris la route en convoi à 11h30 en direction de N’Djamena et au même moment, un avion Antonov 124 a décollé de N’Djamena avec plus de 80 tonnes de fret », a détaillé le ministère.

Selon l’état-major français des Armées, « une trentaine de militaires étaient stationnés à Faya » et la rétrocession « sera suivie par celle d’Abéché, puis de N’Djamena dans les semaines qui viennent ». « Nous apportions une aide médicale à la population avec de nombreuses consultations. L’aéroport de Faya servait aussi de point de départ pour les opérations militaires conjointes avec les militaires tchadiens plus au nord du pays », a rappelé à l’AFP un officier haut gradé de l’armée française.

Le retrait français fait suite à la décision du Tchad, annoncée le 28 novembre, de mettre fin à soixante ans de coopération militaire en rompant les accords qui le liaient à la France depuis la fin de la colonisation.

Selon le président Mahamat Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 2021, ces accords étaient « complètement obsolètes », face « aux réalités politiques et géostratégiques de notre temps ». « Ces étapes marquent la fin de notre présence militaire permanente qui ne répondait plus aux attentes et aux intérêts de chacune des parties », a pour sa part souligné l’état-major français, qui assure suivre « le calendrier établi avec le partenaire tchadien ».

Des élections législatives, provinciales et locales sont prévues dimanche au Tchad. 

Vendredi dernier, une première unité de 120 soldats français avait quitté N’Djamena à destination de la France, dix jours après le départ des avions de chasse stationnés par Paris. Environ un millier de soldats et personnels militaires français étaient stationnés au Tchad avant le début des opérations de retrait, dont une majorité sur le camp Kossei dans la capitale tchadienne.

Des troupes et des avions de combat français ont été stationnés au Tchad quasiment sans discontinuer depuis l’indépendance en 1960, servant à la formation et l’entraînement des militaires tchadiens.

L’ex-puissance coloniale a compté jusqu’à plus de 5 000 militaires au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane, stoppée fin novembre 2022. Entre 2022 et 2023, quatre anciennes colonies françaises, le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso, ont enjoint Paris à retirer son armée de leurs territoires, où elle était historiquement implantée.

Maillon clé de sa présence militaire en Afrique, le Tchad, pays désertique, constituait le dernier point d’ancrage de Paris au Sahel, et la décision de N’Djamena de dénoncer fin novembre l’accord de défense avec son vieil allié a pris Paris de court.

Fin novembre, le Sénégal a également signifié sa volonté d’infléchir sa coopération militaire avec la France, qui cherche à renforcer ses liens diplomatiques avec des pays d’Afrique anglophones comme le Nigeria ou le Ghana.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV