Le sommet du groupe D-8 au Caire a constitué un moment significatif dans les relations entre l’Iran et les pays en développement. C’était la première fois depuis 2013 qu’un président iranien se rendait en Égypte, un événement qui a ravivé l’espoir d’une amélioration des relations, longtemps marquées par des tensions.
Au cours de ses discussions au Caire, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a mis en avant l’intérêt croissant des entrepreneurs et investisseurs iraniens pour s’impliquer dans les projets de développement au sein des pays du D-8.
En réponse aux sanctions, les autorités iraniennes ont mis en avant une stratégie visant à accroître l’influence et la participation de l’Iran au sein des alliances politiques et économiques de la région. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de diversifier les partenariats et de renforcer les liens avec d’autres pays.
L’adhésion récente à des organisations telles que l’Organisation de coopération de Shanghai, l’Union économique eurasienne et le groupe BRICS illustre cette dynamique. La participation de l’Iran au sommet du D-8 représente ainsi une nouvelle étape pour élargir les horizons diplomatiques et économiques, tout en consolidant sa position sur la scène mondiale face aux évolutions rapides de la situation mondiale.
Le groupe des huit nations en développement se prépare à une évolution significative en intégrant de nouveaux membres et en diversifiant ses priorités vers des secteurs tels que le commerce, l’industrie, l’agriculture, la sécurité alimentaire, le transport, le transit et le tourisme.
Lors de son onzième sommet qui s’est tenu au Caire, le groupe a accueilli à l’unanimité des voix la République d’Azerbaïdjan comme nouveau membre. Pour sa part, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a exprimé sa gratitude envers l’Iran pour son soutien à la candidature azerbaïdjanaise.
Les membres actuels (Bangladesh, Égypte, Indonésie, l’Iran, Malaisie, Nigéria, Pakistan et Turquie) représentent environ 60 % de la population du monde musulman. Avec un total de 1,2 milliard d’habitants, ce bloc contribue à environ 5 % du commerce international, équivalant à 2,3 trillions de dollars.
Actuellement, bien que le volume des échanges ne soit pas optimal, environ 7 à 8 % des transactions se réalisent en monnaies nationales des pays membres, un chiffre qui pourrait atteindre 10 % dans un avenir proche. Les échanges commerciaux au sein du groupe s’élèvent à 125 milliards de dollars et pourraient grimper à 500 milliards de dollars d’ici 2030.
Ensemble, ces pays possèdent un potentiel économique considérable, mais ils doivent faire face à des défis communs, notamment en matière de développement durable, d’amélioration des infrastructures et de résolution des problèmes économiques.
Un secteur particulièrement prometteur réside dans la promotion du commerce des biens. Cette initiative pourrait non seulement stimuler les échanges entre les pays du D-8, mais réduire aussi la dépendance aux devises étrangères. Cela revêt une importance particulière pour l’Iran, qui subit les conséquences de son exclusion du système bancaire international SWIFT à cause des sanctions américaines.
L’Iran se présente comme une opportunité stratégique pour développer les ressources disponibles au sein du groupe. Grâce à ses abondantes réserves énergétiques, sa position géographique privilégiée en Asie occidentale et son expertise dans divers domaines tels que l’industrie, l’agriculture et la technologie, l’Iran est bien placé pour assumer un rôle central au sein de cette alliance.
Avec la réduction progressive des barrières commerciales et des droits de douane au sein du groupe, de nouvelles perspectives commerciales se dessinent pour l’Iran, notamment avec des pays comme la Turquie, la Malaisie et le Pakistan.
Ces évolutions pourraient entraîner une hausse significative des échanges, tant à l’importation qu’à l’exportation, permettant à l’Iran de diversifier ses partenaires commerciaux et d’accroître sa présence sur le marché international.
Par ailleurs, l’Iran dispose d’un potentiel considérable pour attirer des investissements dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l’industrie et l’énergie. Ces investissements sont importants pour pallier le manque d’afflux de capitaux étrangers.
En tant que carrefour stratégique entre l’Est et l’Ouest, l’Iran possède un potentiel considérable pour dynamiser le commerce régional. En développant des corridors commerciaux communs, le pays peut non seulement améliorer les échanges économiques, mais aussi établir des voies de transport plus efficaces.
Par ailleurs, l’Iran se trouve dans une position favorable pour collaborer sur des projets d’énergie renouvelable, en particulier avec les pays membres du D-8 tels que l’Indonésie et la Malaisie. En partageant son expertise et ses technologies, l’Iran peut contribuer à la mise en place de solutions énergétiques durables.
Les initiatives conjointes dans la production et la transmission d’énergie représentent une opportunité non seulement pour stimuler l’économie, mais aussi pour générer des emplois dans des secteurs en pleine expansion.
L’Iran a l’opportunité de collaborer avec les autres pays du D-8 dans des domaines innovants tels que les technologies avancées, l’intelligence artificielle, la nanotechnologie et le développement de nouvelles sources d’énergie.
En outre, L’Iran a la possibilité de développer ses compétences scientifiques tout en tirant parti des expériences accumulées par les autres membres du D-8. Cela pourrait se concrétiser par des initiatives de coopération éducative, favorisant les échanges entre étudiants et chercheurs.
Le groupe D-8, qui regroupe des pays en développement, se distingue par sa position en dehors des sphères d’influence économique et politique occidentales. L’intégration de l’Iran au sein de ce groupe lui permet de consolider sa stature sur la scène internationale, tout en tissant des liens plus étroits avec ces pays membres.
Ces liens offrent à l’Iran une opportunité précieuse de revendiquer un rôle de leader sur des enjeux cruciaux au niveau régional et international, tels que les crises liées à l’eau, la sécurité énergétique et les initiatives de développement durable.
En tout état de cause, le groupe D-8 constitue une plateforme essentielle pour favoriser la synergie et la coopération entre ses membres, face aux défis économiques actuels, notamment ceux engendrés par les sanctions unilatérales. Cette dynamique vise à renforcer les échanges économiques avec des pays en dehors de l’Occident.