Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, met en garde contre un complot à long terme en cours, concocté par les États-Unis et le régime israélien visant à désintégrer les pays musulmans de la région afin de permettre à Tel-Aviv de dominer toute la région.
Le chef de la diplomatie iranienne a fait ces remarques, ce vendredi 20 décembre, lors d’une interview avec la chaîne Alghad TV, au Caire, capitale égyptienne, où il a assisté à la 21e session du Conseil ministériel de l’Organisation de coopération économique des huit pays islamiques en développement (D-8).
Il a fait allusion à la guerre génocidaire du régime israélien soutenue par les États-Unis et à l’escalade de l’agression meurtrière contre la bande de Gaza et le Liban, ainsi qu’aux attaques intensifiées contre les infrastructures défensives et économiques de la Syrie comme preuve du bien-fondé des avertissements répétés de la République islamique sur la menace posée par le régime à l’ensemble de la région.
Le diplomate iranien a également noté qu’« Israël a tenté à plusieurs reprises d’entraîner toute la région dans une guerre de grande envergure », ajoutant que la République islamique avait cependant agi « de manière très intelligente » face aux provocations guerrières du régime.
Plus loin dans ses propos, Araghchi a évoqué le soutien apporté par l’Iran à la Syrie pendant des années, au cours du mandat de l’ancien gouvernement syrien, décrivant ce soutien comme un moyen de soutenir non pas un individu en particulier, mais la nation syrienne tout entière, sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale face au régime israélien et au fléau du terrorisme.
Dans le cadre de ce soutien, la République islamique fournissait à Damas des conseils concernant la manière dont ce dernier interagirait avec le peuple syrien et l’opposition politique, a-t-il noté.
« Le gouvernement syrien, cependant, agissait de sa propre initiative et n’était pas contrôlé par l’Iran et la Russie. »
Araghchi a cité le cas de l’appui consultatif, mené par l’ancien commandant en chef de la lutte antiterroriste, le général Qassem Soleimani, que la République islamique apportait à l’armée syrienne face au groupe terroriste takfiriste Daech et à d’autres groupes terroristes.
Le responsable iranien a mis en garde contre un retour potentiel de la menace terroriste en Syrie en raison de l’état déplorable des affaires du pays, affirmant que la menace concernait tous les pays de la région.
Il a également rejeté les allégations selon lesquelles la République islamique contrôlait les groupes de résistance dans toute la région, notant que le pays et les mouvements de résistance avaient leur objectif commun de combattre le régime israélien et de soutenir le peuple palestinien, mais que chacun des mouvements agissait de manière indépendante.
Araghchi a salué les groupes de résistance pour avoir porté des « coups durs » au régime, malgré l’assassinat de certains de leurs dirigeants, affirmant que ce sont ces coups qui ont forcé le régime à accepter un cessez-le-feu au Liban le mois dernier.
Le patron de la diplomatie iranienne a décrit la Résistance comme une « cause noble et une idéologie sacrée face à l’occupation et aux atrocités du régime sioniste », ajoutant que le martyre des dirigeants de la Résistance n’affaiblirait pas les mouvements, qui rétablissent leurs capacités plus fortement qu’auparavant.
Il a également évoqué la possibilité de créer une coalition arabo-musulmane dans la région, sans manquer de saluer la position civilisationnelle et historique de l’Iran et de l’Égypte, et leur position régionale importante et efficace.
Araghchi a estimé que le renforcement de la coopération et de la coordination entre les pays était conforme aux intérêts de tous les pays de la région et de l’ensemble du monde musulman, notant que Téhéran avait toujours soutenu les efforts du Caire en faveur du peuple palestinien et la cessation des atrocités du régime israélien à son encontre.