Avec près de deux millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté et la population arabe restant la plus touchée, Israël a été placé à l’avant-dernière place du classement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de pauvreté.
Rendu public mercredi, le rapport annuel de l’Institut israélien sur l’étendue de la pauvreté indique qu’un total de 1,98 million de personnes, dont 872 400 enfants, vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2023.
Ces chiffres indiquent qu’une personne sur cinq, soit 20,7 % de la population dans les territoires occupés, est touchée par la pauvreté.
La situation est particulièrement alarmante pour les enfants : bien qu’ils ne représentent que 32,5 % de la population totale, ils constituent 44 % de la population pauvre.
Les communautés arabes et ultra-orthodoxes sont les plus touchées, avec des taux de pauvreté atteignant respectivement 38,4 % et 33 %. Dans ces populations, près de la moitié des enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté.
La ville de Modi'in Illit détient le record avec 48,3 % de pauvreté, suivi par Qods occupée qui présente un taux de 38,3 %.
Le rapport met en évidence la hausse des prix, qui ont augmenté de 4,2 % en 2023, obligeant les personnes à faibles revenus à réduire d’autres dépenses, comme 9,7 % d’entre elles qui ont renoncé à un traitement médical ou 5 % qui ont renoncé à un repas chaud au moins une fois tous les deux jours.
En outre, le rapport indique que la guerre génocidaire d’Israël contre la bande de Gaza a réduit la croissance économique du régime de 6,5 % en 2022 à seulement 2 % en 2023, ajoutant que les personnes les plus touchées étaient les travailleurs indépendants.
« Nous avons recueilli des données alarmantes montrant une augmentation de 23 % des demandes d’assistance au cours de l’année 2024 », a averti le directeur de l’organisation à but non lucratif Pitchon Lev, Eli Cohen.
Depuis le début de l’offensive militaire en octobre 2023, l’économie israélienne se trouve en grande difficulté.
La Banque d’Israël a estimé le coût de cette guerre, qui a eu un impact significatif sur des services tels que le tourisme et la restauration, à environ 67 milliards de dollars d’ici à 2025.
Plus tôt cette semaine, la commission des finances de la Knesset a approuvé une série de hausses d’impôts pour combler un déficit budgétaire dû aux dépenses militaires élevées, alors qu’Israël mène depuis plus de 14 mois une agression brutale contre Gaza.
Ces hausses d’impôts devraient éroder les revenus de la population active israélienne, qui a déjà du mal à joindre les deux bouts.