Les États-Unis et la Grande-Bretagne envisagent de retirer la désignation terroriste de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) après que l’ancienne branche d’al-Qaïda a renversé le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad.
« Des responsables américains sont en contact avec tous les groupes impliqués dans les combats en Syrie, y compris le principal groupe qui a renversé le gouvernement d’Assad, Hayat Tahrir al-Cham (HTC), qui était autrefois affilié à al-Qaïda et reste sur la liste américaine des organisations terroristes », a rapporté le journal Washington Post.
Le journal cite un responsable américain qui a déclaré que l’administration américaine n’exclut pas de retirer le HTC de la liste des organisations terroristes pour permettre des contacts et une coopération plus approfondie entre les États-Unis et le groupe.
« Nous devons être intelligents, très attentifs et pragmatiques quant à la réalité sur le terrain », a déclaré le responsable.
Un autre responsable américain a également déclaré que la Maison-Blanche était en train de procéder à une « évaluation en temps réel » du HTC.
C’est alors que le vice-président américain élu James David Vance a exprimé dimanche son inquiétude quant aux membres du HTC, affirmant que beaucoup d’entre eux sont littéralement une « émanation de Daech ».
« On peut espérer qu’ils feront preuve de modération ; le temps nous le dira », a-t-il ajouté.
Dimanche 8 décembre, des groupes armés, dirigés par des membres du HTC, ont pris le contrôle de la capitale syrienne, ce qui a entraîné la chute du gouvernement d’Assad.
La chute du gouvernement d’Assad « répond à un objectif de longue date de la politique étrangère américaine », a noté le Washington Post.
La Grande-Bretagne envisage également de retirer le HTC de la liste des organisations terroristes à laquelle il a été ajouté en 2017 en tant que groupe affilié à al-Qaïda.
Interrogé par la BBC pour savoir si un processus de révision de la désignation du HTC comme groupe terroriste était en cours, Pat McFadden, ministre britannique chargé de la Supervision de l’action gouvernementale, a déclaré lundi : « Oui, il est évident que cela doit être pris en considération. Ils sont interdits depuis bien longtemps. »
Cependant, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a déclaré qu’il était encore « bien trop tôt » pour envisager un changement de politique.
Ces informations tombent alors que l’envoyé spécial de l’ONU, Geir Pedersen, a affirmé mardi que le HTC doit mettre en œuvre sur le terrain ce qu’il a appelé « ses messages positifs » d’unité.
« Si tous les différents groupes et toutes les communautés de la Syrie ont la possibilité de prendre un nouveau départ, je suis convaincu que la communauté internationale se penchera à nouveau sur l’inscription du HTC sur la liste, car il s’agit alors d’un véritable changement », a ajouté M. Pedersen.