L’Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a annoncé la suspension de l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza par le point de passage de Karem Abou Salem (Kerem Shalom), à cause de nombreuses restrictions imposées par Israël sur ce territoire palestinien sous blocus.
Dans un message publié sur X dimanche 1er décembre, Philippe Lazzarini, directeur général de l’UNRWA, a souligné que le siège israélien, les restrictions et l’insécurité croissante rendent impossibles les opérations humanitaires à Gaza.
« Nous suspendons la livraison de l’aide par Kerem Shalom [...] Cela fait des mois que la route menant à ce point de passage n’est plus sécurisée. Le 16 novembre, un important convoi d’aide a été attaqué et volé par des bandes armées. Hier, nous avons tenté d’acheminer quelques camions de nourriture par le même itinéraire, mais tous ont été volés », a-t-il déclaré.
M. Lazzarini a également rappelé qu’« Israël, en tant que puissance occupante, a la responsabilité de protéger les travailleurs humanitaires et les fournitures. Il doit garantir que l’aide parvienne à Gaza en toute sécurité et s’abstenir d’attaquer les travailleurs humanitaires. »
Il a de nouveau appelé à un cessez-le-feu qui permettrait un acheminement sûr et ininterrompu de l’aide aux personnes dans le besoin.
#BREAKING 🛑:
—Philippe Lazzarini (@UNLazzarini) December 1, 2024
We are pausing the delivery of aid through Kerem Shalom, the main crossing point for humanitarian aid into #Gaza.
The road out of this crossing has not been safe for months.
On 16 November, a large convoy of aid trucks was stolen by armed gangs.
Yesterday, we …
Cette suspension de l’aide a des conséquences dramatiques pour les habitants de la bande de Gaza, qui dépendent entièrement de l’assistance alimentaire et de sa distribution. Cela constitue un pas de plus vers la famine et une situation de famine forcée.
« Cette décision difficile intervient alors que la faim s’aggrave rapidement. L’acheminement de l’aide humanitaire ne doit jamais être une action dangereuse ni se transformer en calvaire », a déclaré le directeur général de l’UNRWA.
Cette décision fait suite à une attaque israélienne contre une voiture civile de l’ONG World Central Kitchen (WCK) à Khan Younès, dans le sud de Gaza, tuant cinq personnes, dont trois travailleurs humanitaires de cette organisation.
En avril, sept travailleurs humanitaires internationaux avaient déjà été tués à Deir el-Balah, alors qu’ils circulaient dans des véhicules clairement identifiés comme appartenant à WCK.
La crise humanitaire à Gaza s’aggrave de jour en jour, laissant de nombreuses personnes sans accès à la nourriture, à l’eau ou à des soins de santé adéquats, tandis que les ressources et les infrastructures sont poussées à leurs limites à l’approche de l’hiver.
L’UNRWA a rapporté que plus de 415 000 personnes déplacées cherchent refuge dans des écoles gérées par l’agence.
Cependant, l’UNRWA a signalé que 69 % des bâtiments scolaires utilisés comme abris pour les personnes déplacées ont été ciblés par l’armée israélienne.
Over 415,000 displaced people in #Gaza are now sheltering in UNRWA school buildings.
— UNRWA (@UNRWA) November 30, 2024
Aïsha, one of them, shares her exhaustion: "This place is meant for education, not for living."
Hundreds of thousands more are trying to survive in even worse conditions in makeshift shelters. pic.twitter.com/lBM8kb7YuY
Le bureau des médias de Gaza a précisé, pour sa part, que « 85 % des établissements scolaires sont hors service à cause d’une attaque délibérée, ce qui constitue un obstacle majeur aux efforts de reprise du processus éducatif après la guerre ».
Depuis le début de l’agression, le régime de Tel-Aviv a causé la mort de près de 44 400 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, laissant de vastes régions du territoire en ruines.