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Zoom Afrique du 26 novembre 2024

Zoom Afrique du 26 novembre 2024

Les titres de la rédaction :

  • AES : le projet de passeport commun s’accélère
  • Nigeria : réhabilitation des pipelines pour optimiser le transport du brut
  • Tanzanie : la ligne SGR Dar es-Salaam-Dodoma a enregistré 1 million de voyageurs en 4 mois
  • Ghana : inauguration du chemin de fer à écartement standard Tema-Mpakadan

Les analyses de la rédaction :

1. Burkina Faso : les FDS frappent un grand coup contre le terrorisme 

Le Burkina Faso continue de démontrer sa résilience face à une menace terroriste persistante, grâce aux efforts inlassables de ses Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Les récentes opérations menées dans les régions du Sahel et de l’Est, ayant conduit à la neutralisation de terroristes, y compris des cadres dirigeants, illustrent l’efficacité de ces interventions militaires. 

Jeudi dernier, l’armée burkinabè a frappé un coup important contre les groupes armés terroristes qui sèment le chaos dans le pays. Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), une réunion de responsables terroristes à Pobé-Mengao, dans le Sahel, a été ciblée par des frappes précises, permettant l’élimination de ces individus nuisibles. 

Plus tard dans la journée, à Doaligou, dans l’Est, des positions terroristes ont été détruites grâce à l’intervention de l’armée de l’air, entraînant la mort de plusieurs éléments ennemis. Ces actions, planifiées et exécutées avec rigueur, traduisent une montée en puissance des FDS dans leur lutte pour protéger les populations et restaurer la paix. 

Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire majeure alimentée par des groupes armés terroristes. Ces attaques, souvent brutales et indiscriminées, ont causé des pertes humaines tragiques et déplacé des milliers de citoyens. Face à cette guerre imposée, les FDS, appuyées par des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), ont fait preuve d’un courage et d’une détermination exemplaires. 

Ces récentes victoires montrent que les efforts conjoints, l’optimisation des renseignements, et une meilleure coordination des actions militaires portent leurs fruits. De plus, elles renforcent la confiance de la population dans sa capacité à se libérer du joug de l’insécurité. 

Dans ce combat, la solidarité nationale et internationale est essentielle. Les citoyens burkinabè sont invités à soutenir les FDS, non seulement moralement, mais aussi en participant activement au renseignement pour neutraliser les menaces. 

Le Burkina Faso est à la croisée des chemins. Les récentes victoires des FDS rappellent que l’espoir n’est pas perdu et que le retour à la sécurité est possible. En soutenant les soldats et en œuvrant pour la cohésion nationale, le Burkina bâtira un avenir où la paix, la dignité et le développement seront les maîtres-mots. 

Uni, avec détermination, le Burkina Faso triomphera des forces obscures et regagnera sa souveraineté sur chaque parcelle de son territoire. 

2. Niger-UE : l’aide humanitaire ou l’art de masquer l’ingérence ? 

Le différend entre le Niger et l’Union européenne (UE), déclenché par la gestion controversée d’une aide humanitaire de 1,3 million d’euros, met en lumière une problématique récurrente dans les relations entre le continent africain et ses partenaires occidentaux : la tension entre solidarité affichée et respect de la souveraineté. Pour le Niger, cette affaire illustre une volonté persistante de certains acteurs internationaux d’imposer leurs propres agendas, sous couvert d’aide. 

Le cœur du conflit repose sur une décision unilatérale de l’Union européenne de distribuer des fonds via des organisations non gouvernementales sans consultation préalable des autorités nigériennes. Alors que le gouvernement avait pris l’engagement de gérer les conséquences des inondations avec ses propres ressources, l’intervention de l’UE a été perçue comme un affront à son indépendance. 

Ce choix de contourner les institutions locales, déjà dénoncé par d’autres pays africains dans des contextes similaires, pose une question fondamentale : à qui profite réellement cette aide ? Pour Niamey, ce n’est pas aux victimes des inondations, mais plutôt aux ONG sélectionnées arbitrairement par la délégation européenne. Une démarche qui alimente une méfiance grandissante à l’égard de ce qu’on pourrait qualifier de « diplomatie de l’aide ». 

L’utilisation des réseaux sociaux par l’UE pour annoncer cette aide, avant même d’en informer officiellement les autorités nigériennes, est un autre point de discorde. Ce procédé informel, loin des usages diplomatiques traditionnels, reflète un manque de considération pour le ministère des Affaires étrangères du Niger, interlocuteur naturel dans ce type de crise. 

Ce mépris des protocoles s’inscrit dans une dynamique plus large où l’UE semble vouloir imposer son rôle de « sauveur », au mépris des structures locales. Cette attitude paternaliste, souvent critiquée en Afrique, met en péril des relations censées être basées sur le respect mutuel. 

Le rappel de l’ambassadeur de l’UE pour consultations à Bruxelles a intensifié les tensions, mais il n’a pas apaisé les critiques. Cette décision, présentée comme une réponse aux accusations du Niger, ressemble davantage à une tentative d’échapper aux responsabilités. 

Pour le Niger, cette crise est révélatrice d’un déséquilibre systémique dans les relations avec ses partenaires occidentaux. Les décisions unilatérales et l’absence de dialogue sincère traduisent une incapacité, ou un refus, de reconnaître la maturité politique des États africains. Cette posture contribue à renforcer l’impression d’une dépendance orchestrée, où l’aide devient un outil de pression plutôt qu’un acte de solidarité. 

Ce différend s’inscrit dans une dynamique plus large où de nombreux pays africains, dont le Niger, revendiquent leur droit à l’autodétermination face aux anciennes puissances coloniales et leurs alliés. L’époque où l’on pouvait agir sur le continent sans concertation semble toucher à sa fin. 

Pour Niamey, cette crise est une opportunité de réaffirmer sa souveraineté. L’État nigérien, à travers cette affaire, envoie un message clair : toute forme de coopération doit respecter la dignité et l’indépendance du peuple nigérien. Une position qui pourrait inspirer d’autres nations africaines, dans un contexte de remise en question des rapports historiques avec l’Occident. 

Si l’Union européenne souhaite maintenir une relation constructive avec le Niger et d’autres États africains, elle devra revoir ses méthodes. La crise actuelle met en évidence une nécessité urgente : celle de transformer les rapports Nord-Sud en de véritables partenariats égalitaires, où les États africains ne sont plus des récepteurs passifs, mais des acteurs à part entière. 

Pour l’instant, l’issue de cette affaire demeure incertaine. Mais une chose est sûre : le Niger ne cédera pas face à ce qu’il considère comme une atteinte à sa souveraineté, et cette détermination pourrait marquer un tournant dans les relations entre l’Afrique et ses partenaires internationaux. 

3. Niger : les couleurs de la résistance contre le Franc CFA 

Les graffitis anti-Franc CFA au Burkina Faso à dépasser les frontières. À Niamey, capitale du Niger, les murs parlent d’une révolte silencieuse, mais profondément enracinée contre le franc CFA. Considérée comme un symbole de domination économique française, cette monnaie suscite des critiques croissantes en Afrique. Dans cette vague de contestation, l’art urbain devient une arme politique : des graffitis percutants ont émergé, appelant à une rupture avec ce système monétaire jugé néocolonial. 

Parmi les œuvres les plus marquantes figure un portrait de l’actuel président français, Emmanuel Macron, représenté subtilisant l’or africain, accompagné d’un slogan sans appel : « Sortie du FCFA ». Cet acte artistique traduit la frustration populaire face à une monnaie perçue comme un frein au développement et une entrave à la souveraineté des nations ouest-africaines. 

Ce mouvement ne se limite pas à Niamey. Des graffitis similaires apparaissent dans d’autres capitales d’Afrique de l’Ouest, telles que Dakar (Sénégal), Bamako (Mali), Ouagadougou (Burkina Faso) et Lomé (Togo). À travers des œuvres dénonçant la dépendance économique, les artistes s’unissent pour exprimer un sentiment partagé par de larges franges de la population. 

À Dakar, les fresques soulignent les impacts du franc CFA sur la vie quotidienne et l’économie locale. À Bamako et Ouagadougou, elles appellent à une transition urgente vers une monnaie souveraine. À Lomé, des slogans revendiquent un système monétaire conçu pour servir les intérêts des peuples africains, loin des influences étrangères. 

Depuis sa création en 1945, le franc CFA est critiqué pour son mécanisme rigide et ses implications politiques. En raison de sa parité fixe avec l’euro, les produits des pays africains utilisant cette monnaie restent peu compétitifs sur le marché mondial. De plus, les membres de cette zone monétaire doivent déposer 70 % de leurs réserves de change auprès du Trésor français, une situation perçue comme un levier de contrôle économique et politique. 

Ce système perpétue une dépendance structurelle, freinant la diversification économique et limitant les perspectives de croissance à long terme pour ces pays. 

Face à ce mécontentement populaire, des initiatives politiques se multiplient. Le Niger, aux côtés du Burkina Faso et du Mali, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), a amorcé des discussions sur la création d’une monnaie commune, signe d’une volonté affirmée de briser les chaînes du franc CFA. 

Lors d’une récente allocution, le président nigérien Abdourahamane Tiani a déclaré : 
« Le temps est venu de reprendre le contrôle de notre avenir économique. La monnaie est un pilier central de notre indépendance et de notre dignité. » 

La contestation contre le franc CFA va bien au-delà des simples critiques monétaires : elle incarne une quête de dignité et de libération pour des millions d’Africains. Les graffitis de Niamey et d’autres capitales ouest-africaines sont les manifestations visibles d’une prise de conscience collective. 

Si la transition vers une monnaie indépendante s’annonce complexe, elle représente une opportunité unique de refonder les bases économiques de la région, en mettant les intérêts des peuples africains au cœur des priorités. 

Les murs de Niamey, à travers leurs couleurs et leurs messages, rappellent que la souveraineté commence par un acte de résistance. Ils posent une question essentielle : quel avenir voulons-nous construire pour l’Afrique ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV