La République islamique d’Iran apportera une réponse « décisive et immédiate » à toute résolution de l’agence nucléaire des Nations Unies contre le pays.
Intervenant mercredi au sujet d’une éventuelle résolution de l’AIEA contre l’Iran, Kazem Gharibabadi, le vice-ministre des Affaires étrangères, chargé des affaires juridiques et internationales a déclaré que l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) est à même de faire appliquer toute décision adoptée [face à une telle résolution] à l’heure même de la ratification de ladite résolution.
La réaction iranienne aurait dans ce cas une portée technique sur son programme d’énergie nucléaire qui impliquerait l’alimentation en gaz des centrifugeuses de pointe du pays, a poursuivi le haut responsable iranien.
« Une pareille mesure constitue en fait la réponse de l’Iran à l’approche non constructive adoptée par quelques pays et à leur refus de considérer la bonne volonté de l’Iran », a noté Gharibabadi, faisant référence à la Troïka européenne ayant soumis une nouvelle résolution anti-iranienne au Conseil des gouverneurs de l’agence.
Les États-Unis et leurs alliés européens ont pris de nombreuses mesures similaires contre l’Iran, accusant à tort la République islamique d’une coopération insuffisante avec l’agence, ce qui est contraire au statut du pays et à la coopération de l’agence iranienne.
« La République islamique estime que les pays occidentaux ne devraient pas utiliser les organisations internationales, y compris l’agence, comme instruments politiques », a précisé Gharibabadi.
Ces mêmes pays, a-t-il rappelé, apportent au régime d’apartheid israélien un « soutien total et sans faille », et empêchent les instances internationales, dont le Conseil de sécurité des Nations Unies, de ratifier une résolution qui permettrait d’instaurer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, théâtre d’une guerre génocidaire menée par le régime depuis plus de 13 mois.
« Recourant à cette démarche, les pays occidentaux ont ouvert la voie à la poursuite du génocide du peuple palestinien », a-t-il dénoncé.
Il a déclaré que, malgré l’insistance de l’AIEA sur la protection de l’atmosphère interactionnelle actuelle régissant les relations de l’Iran avec l’agence, et ses appels répétés au trio européen composé du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne pour qu’il évite d’adopter une attitude de confrontation à l’égard de la République islamique, le trio avait « choisi une autre voie, essayant d’agir en tant que secrétariat de l’agence et se posant comme ceux qui sont [en réalité] dans la bonne position ».
Le responsable a cependant déclaré que l’Iran privilégiait la poursuite de sa « politique d’interaction » avec l’AIEA, notant qu’en adoptant la même approche, la République islamique s’est employée pour que le récent voyage du directeur général de l’AIEA, Rafaël Grossi à Téhéran, se déroule dans « une atmosphère positive et constructive ».
M. Gharibabadi a cité le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui a indiqué que le pays et l’agence avaient défini les grandes lignes de leur coopération pour l’année à venir au cours de la visite.
Lors d’un entretien téléphonique mercredi avec le directeur général de l’AIEA Rafaël Grossi, Araghchi a indiqué que les accords qui avaient été conclus au cours du déplacement de M. Grossi prouvaient une fois de plus la bonne volonté de la République islamique et son intention de renforcer ses interactions et sa coopération avec l’agence.
Araghchi et Grossi ont souligné l’intention de leurs parties respectives de poursuivre le dialogue et l’interaction dans le but de résoudre les différends en cours et d’empêcher l’adoption d’approches non constructives et conflictuelles.
Le chef de la diplomatie iranienne a toutefois averti que « si les autres parties ignorent la bonne volonté et l’approche interactive de l’Iran et mettent des mesures non constructives à l’ordre du jour de la réunion du Conseil des gouverneurs par le biais de la publication d’une résolution, l’Iran répondra de manière appropriée et proportionnée ».