L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que les conditions de santé des Palestiniens dans la bande de Gaza se sont détériorées jusqu’à un état « apocalyptique ».
Les maladies et l’insécurité alimentaire se propagent à un rythme rapide et les professionnels de santé sont de plus en plus limités par les attaques israéliennes, ont alerté, lundi 11 novembre, des responsables de l’OMS.
Dans ce droit fil, Hanan Balkhy, directrice régionale de l'OMS pour la Méditerranée orientale, a déclaré que l'organisation des Nations Unies avait transféré 93 patients en état critique et 103 de leurs accompagnants de Gaza vers les Émirats arabes unis et la Roumanie la semaine dernière, lors de la plus grande évacuation médicale dans la zone depuis octobre 2023.
Mme Balkhy a ajouté que le personnel de l'OMS avait également livré des matériels médicaux au nord de Gaza qui subissent d'intenses bombardements menés par le régime israélien.
« Je le répète », a-t-elle déclaré, « il n’y a véritablement aucun endroit sûr à Gaza. »
Les responsables de l’OMS ont également souligné l’importance de la poursuite des opérations de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), affirmant que « notre travail ne serait pas possible sans eux ».
Plus tôt ce mois-ci, le régime israélien a mis fin à l’accord vieux de plusieurs décennies avec l’UNRWA qui permettait à l’agence pour les réfugiés de mener ses opérations humanitaires et de secours sur le territoire palestinien occupé.
Par ailleurs, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens occupés, Richard Peeperkorn, a averti que la nourriture dans le sud de Gaza était devenue plus rare, plus chère et moins diversifiée ces dernières semaines, avant de qualifier la situation dans le nord de Gaza de « dramatique ».
Les organisations internationales ont condamné les attaques israéliennes contre les installations mises en place pour les agences d'aide humanitaire et les travailleurs de la santé à Gaza.
Fermeture forcée des centres libanais
Par ailleurs, la directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale a déclaré que les établissements de santé du Liban voisin ont également été la cible d’ « attaques impitoyables » de la part des forces du régime israélien.
Les établissements de santé au Liban ont fait l'objet d'attaques 103 fois depuis octobre dernier, a déploré Mme Balkhy.
Au moins 17 hôpitaux ont cessé de fonctionner ou ont réduit leurs activités, et dans les zones d'hostilités actives, environ 127 centres de soins de santé primaires et dispensaires médicaux ont été contraints de fermer des services, a déclaré le responsable de l'OMS.
Lundi, les forces israéliennes ont annoncé avoir frappé des sites « militaires », prétendant qu’elles n’étaient « au courant d’aucun dommage causé à des civils non impliqués ».
« Depuis le 23 septembre, neuf hôpitaux ont dû fermer des services en raison des attaques israéliennes », selon le ministère libanais de la Santé. « D’autres sont hors service, car ils sont situés dans des zones dangereuses ».
Plus tôt ce mois-ci, ce ministère avait confirmé que des centaines de travailleurs des services de santé et d'urgence avaient été tués et blessés jusqu'à présent, lors des attaques israéliennes.
« Les médecins et le personnel soignant travaillent au-delà de leurs capacités normales », a déclaré le ministre libanais de la Santé Firass Abiad. « Aucun médecin ne part encore, mais cela va-t-il durer ? Nous pourrons tenir encore un peu, mais si cela dure plus de deux ou trois mois, nous devons prendre d’autres mesures » pour survivre aux raids israéliens incessants.
Selon le ministère libanais de la Santé, le bilan des morts suite aux attaques israéliennes au Liban approche 3 200 personnes depuis octobre 2023 ; sans oublier plus de 14 000 blessés.