Le journal The National Interest a estimé impossible d’éliminer le programme nucléaire iranien par une « attaque préventive » affirmant que les partisans d’une telle initiative surestiment largement la capacité d’Israël à détruire toutes les capacités nucléaires iraniennes.
Dans un article publié dans le journal The National Interest, jeudi 7 novembre, Benjamin Giltner a estimé que l’Asie de l’Ouest est au bord d’une guerre régionale à grande échelle en raison des frappes récentes du régime israélien contre l’Iran.
Selon l’article, bien qu’Israël ait évité de viser les installations nucléaires et pétrolières de l’Iran, il existe toujours un risque que les frappes de missiles croisées entre Israël et l’Iran entraînent les États-Unis dans une nouvelle guerre dans l’Asie de l’Ouest.
Plusieurs personnalités, dont l’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett et l’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, ont encouragé – et continuent d’encourager – l’armée israélienne à attaquer les capacités nucléaires de l’Iran. Le Plan global d’action conjoint (PGAC) étant mort, les extrémistes prétendent que la seule option dont dispose Israël pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire est la guerre.
Cependant, les arguments en faveur d’une attaque contre les capacités nucléaires de l’Iran sont injustifiables. Une attaque ne ferait pas reculer le programme nucléaire de l’Iran et convaincrait probablement Téhéran qu’il a besoin d’armes nucléaires pour assurer sa sécurité, indique l’article, notant qu’en fin de compte, même si l’acquisition de capacités nucléaires par l’Iran n’est pas idéale, elle ne signifierait pas un désastre pour Israël ou les États-Unis.
Les partisans d’une attaque préventive contre l’Iran surestiment largement la capacité d’Israël à détruire toutes les capacités nucléaires iraniennes. Les services de renseignements militaires sont toujours imparfaits, ce qui fait qu’il est peu probable qu’Israël puisse savoir où se trouvent toutes les capacités nucléaires iraniennes. Par exemple, l’Iran a probablement dispersé sa technologie et ses centres de recherche nucléaires à travers le pays pour rendre le ciblage plus difficile.
Selon l’article, bien que l’Iran ne dispose que de deux sites d’enrichissement capables d’enrichir son uranium aux niveaux nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire, le pays a renforcé ses installations nucléaires – avec au moins l’une d’entre elles, située dans un endroit sous la terre à une telle profondeur que même des frappes aériennes américaines ne parviendraient probablement pas à la détruire. Cela rend la détection et la destruction de ces capacités nucléaires plus difficiles pour Israël qui aurait donc besoin de l’aide américaine pour avoir une chance de les détruire, ajoute le journal.
L’article indique que même dans le scénario hautement improbable où Israël détruirait toutes les capacités nucléaires de l’Iran, le savoir-faire nécessaire à la construction d’armes nucléaires ne peut pas être éliminé. C’est la raison pour laquelle les armes nucléaires ne disparaîtront jamais : l’absence d’armes nucléaires n’élimine pas la capacité d’un pays à en fabriquer une.