La réponse de Téhéran à l’agression perpétrée par le régime sioniste sera « certaine », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, lors de sa conférence de presse hebdomadaire du lundi 4 novembre, assurant que le pays dispose de tous les moyens nécessaires pour se défendre.
« Le soutien à la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale des pays est un principe fondamental pour l’Iran, et nous l’avons démontré dans la pratique », a-t-il souligné.
« Le modus operandi concernant notre réponse aux agressions du régime sioniste est bien défini et, fondamentalement, il est naturel que nous utilisions nos ressources matérielles et immatérielles pour répondre aux agressions du régime sioniste et, dans ce contexte, nous utiliserons toutes nos ressources, de toutes nos forces », a poursuivi le responsable iranien.
Interrogé sur la possibilité d’un changement au niveau de l’intensité de la réponse iranienne à Israël en cas de cessez-le-feu à Gaza, Baghaï a déclaré que le génocide commis par le régime sioniste en Palestine et son agression au Liban étaient les principaux problèmes, et que « nous soutenons les initiatives visant à mettre fin à ces crimes ».
Dimanche 3 novembre, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a déclaré qu’une trêve à Gaza et la fin du massacre des civils par Israël « pourraient avoir un impact » sur la réponse de Téhéran à l’acte d’agression du régime sioniste contre le pays.
« S’ils (les Israéliens) revoient leur comportement, acceptent un cessez-le-feu et arrêtent de tuer les opprimés et les innocents de la région, cela pourrait avoir des conséquences sur le type et l’intensité de notre réponse », a-t-il déclaré.
Le président iranien a toutefois insisté sur le fait que l’Iran ne laisserait « sans réponse » aucun acte d’agression contre sa souveraineté et sa sécurité.
Le ministre a par la suite évoqué la présence déstabilisatrice des États-Unis dans la région et a souligné que la région ne connaîtra pas de répit tant qu’il y aura des étrangers dans la région. Il a également appelé les pays de la région à adopter des règles communes sur les questions régionales.
La fermeture des consulats iraniens par l’Allemagne « est totalement injustifiable »
Concernant la fermeture de trois consulats iraniens en Allemagne, Baghaï a écarté la nouvelle de l’expulsion de diplomates iraniens de ce pays européen et a déclaré : « Téhéran avait informé Berlin que sa décision de fermer trois consulats iraniens dans les pays européens n’était pas du tout justifiable ».
Le porte-parole a noté que la démarche de l’Allemagne était une réaction à un problème lié à la juridiction de l’Iran et concernait un citoyen iranien ayant commis un acte terroriste.
Dans un communiqué publié jeudi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a annoncé la fermeture des consulats iraniens dans les villes de Francfort, Hambourg et Munich en raison de l’exécution d’un terroriste de nationalité irano-allemande, Jamshid Sharmahd.
Vendredi, sur son compte X, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi a fustigé cette mesure, prise en soutien à un terroriste, et qui équivaut à des sanctions contre des milliers d’Iraniens, a-t-il écrit.
La situation à Gaza est une « honte » pour la communauté internationale
Plus loin dans son point de presse, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que la situation actuelle à Gaza est une honte pour la communauté internationale.
« En ce XXIe siècle, un véritable génocide est en cours, et la communauté internationale a clairement échoué. Le Conseil de sécurité est paralysé par les obstacles créés par les États-Unis », a-t-il poursuivi.
Il a souligné que la défense par l’Iran de la cause palestinienne et du droit du peuple palestinien à l’autodétermination était à la fois un engagement et un devoir moral et humain.
« Nous avons prouvé que nous soutenons résolument la cause palestinienne. Mettre fin aux massacres du peuple palestinien est désormais une priorité », a-t-il annoncé.
L’Allemagne, l’un des principaux fournisseurs d’armes d’Israël
Interrogé sur le récent enlèvement d’un citoyen libanais au nord de Beyrouth, capitale libanaise, Baghaï a déclaré que de telles mesures faisaient partie de la politique du régime sioniste, soulignant que les informations à ce sujet étaient justifiées.
« L’Allemagne est l’un des principaux fournisseurs d’armes du régime israélien, ce qui suscite des inquiétudes quant au rôle de l’Allemagne dans cet enlèvement », a-t-il ajouté.
À ce propos, le gouvernement libanais a annoncé dimanche qu’il allait déposer une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies.
Un citoyen libanais a été kidnappé lors d’un assaut naval mené par Israël à Batroun, à environ 30 kilomètres au nord de Beyrouth. L’entité sioniste a prétendu que la personne enlevée était un « haut responsable » du Mouvement de résistance libanais, Hezbollah.
Aucune différence entre les présidents américains
Ailleurs dans sa conférence, le porte-parole iranien a déclaré que les élections américaines étaient une question interne, mais que la manière dont les présidents élus s’acquittaient de leur tâche était importante pour l’Iran.
Si l’on se réfère au passé, a-t-il poursuivi, il n’y a jamais eu de grandes différences entre les hommes d’État américains en ce qui concerne leur comportement et leur approche à l’égard de l’Iran.
Le porte-parole iranien a également déclaré que les membres des BRICS étudiaient les moyens possibles de supprimer les exigences en matière de visa.
« Le groupe dispose de grandes capacités à différents niveaux qui peuvent être utilisées pour promouvoir la paix et la sécurité régionales ainsi que le développement économique », a-t-il ajouté.
Il a également indiqué que l’Iran et la Russie discutaient de la date de signature d’un accord de coopération stratégique.
De plus, il a indiqué que l’Iran fait partie des 52 pays ayant signé une lettre conjointe demandant aux Nations unies d’imposer un embargo sur les armes à Israël.
Enfin, Baghaï a annoncé la visite prochaine au Pakistan du ministre des Affaires étrangères, Abbas Araqchi.