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Profil : Cheikh Naïm Qassem, nouveau chef du Hezbollah succédant à Nasrallah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Maryam Qarehgozlou

Le mouvement de résistance libanais Hezbollah a nommé Cheikh Naïm Qassem, son chef adjoint, au poste de secrétaire général. Il succèdera à Sayyed Hassan Nasrallah.

Nasrallah a été assassiné lors d’une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth le mois dernier.

Qassem, une figure importante du Hezbollah depuis plus de trois décennies, a été élu mardi par le Conseil de la Choura du groupe pour diriger l’organisation basée au Liban.

« Le Conseil de la Choura du Hezbollah a accepté l’élection de Son Éminence Cheikh Naïm Qassem au poste de secrétaire général du Hezbollah, lui confiant la bannière bénie pour ce voyage », a annoncé le groupe dans un communiqué.

La nomination de Qassem intervient dans un contexte d’escalade des tensions et d’agression génocidaire israélienne contre le Liban, qui a fait au moins 2 500 martyrs.

Il prend ses fonctions quelques jours après l’annonce de l’assassinat de Hashem Safieddine, haut responsable du Hezbollah, qui était initialement considéré comme le successeur de Nasrallah.

Qassem a longtemps été un porte-parole éminent du Hezbollah, représentant le mouvement de résistance populaire dans les forums publics internationaux et lors d’apparitions dans les médias.

Sa grande expérience, sa profonde compréhension de l’idéologie du groupe et ses solides compétences en communication ont fait de lui une voix influente au sein du mouvement de résistance islamique et une figure clé dans la transmission des messages et des perspectives de l’organisation.

En conséquence, Qassem a joué un rôle essentiel dans la compréhension publique des positions et des actions du Hezbollah, tant au niveau régional qu’international.

Qui est le cheikh Naïm Qassem ?

Né en 1953 à Beyrouth, Qassem est issu d’une famille originaire de Kfar Fila, dans le sud du Liban. Il a suivi des études religieuses et scientifiques. Sous la tutelle du grand dignitaire musulman, l’Ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, il a étudié la théologie.

En parallèle de ses études religieuses, Qassem a obtenu une licence en chimie à l’Université libanaise, ce qui souligne son engagement en faveur du développement intellectuel et de la diversité des intérêts académiques.

Le nouveau chef du Hezbollah a joué un rôle déterminant dans la création de l’Union des étudiants musulmans libanais dans les années 1970, devenant l’un de ses membres fondateurs.

Il a commencé son activisme politique avec le mouvement chiite libanais Amal. Cependant, la Révolution islamique de 1979 en Iran l’a considérablement influencé, ainsi que d’autres jeunes militants chiites libanais, ce qui l’a conduit à se séparer d’Amal.

Qassem a joué un rôle crucial dans la création du Hezbollah. Il a participé à des réunions clés qui ont conduit à la formation du groupe et est depuis resté une figure influente au sein de celui-ci.

En 1991, il a été nommé chef adjoint du Hezbollah par le secrétaire général de l’époque, Abbas al-Musawi.

Au fil des ans, Qassem a été le coordinateur général des campagnes électorales parlementaires du Hezbollah, à partir de 1992, lorsque le groupe a participé aux premières élections.

Il est également un écrivain prolifique. Il a écrit le livre Hezbollah : The Story from Within (2005), qui offre une perspective unique de l’intérieur sur l’histoire et les opérations du Hezbollah.

Ce livre est considéré comme une ressource précieuse pour comprendre le contexte et l’évolution du mouvement et a été traduit en plusieurs langues, dont l’anglais.

Il est un fervent partisan de la lutte antisioniste. Dans son récent discours daté du 15 octobre, Qassem a juré que la Résistance arrêterait la force destructrice d’Israël, reprendrait le contrôle et rétablirait l’ordre, exprimant sa conviction que leur cause finirait par l’emporter.

« Nous sommes face à une bête déchaînée qui ne supporte pas voir la Résistance bloquer ses objectifs ; je vous assure que nous tiendrons ses rênes et nous la remettrons à sa place », a-t-il souligné.

Le 8 octobre, Qassem a déclaré que le combat entre le Hezbollah et Israël était une « guerre » pour savoir qui romprait le premier, affirmant que le Hezbollah ne céderait pas.

Qassem est devenu le premier haut responsable du Hezbollah à prononcer un discours télévisé après l’assassinat de Nasrallah, réaffirmant la détermination du mouvement à poursuivre son chemin.

Dans son discours du 30 septembre, il a assuré que le Hezbollah nommerait rapidement un nouveau chef et poursuivrait sa résistance contre Israël en solidarité avec les Palestiniens.

Il a souligné que les efforts du Hezbollah ne marquaient que le début d’une lutte potentiellement longue jusqu’à la libération des territoires palestiniens occupés et d’Al-Qods.

Au cours de son discours de 19 minutes, Qassem a exprimé sa détermination et son engagement envers la cause, insistant sur le fait que l’assassinat de Nasrallah n’affaiblirait pas la détermination du Hezbollah ni ne ferait dérailler sa mission.

« Ce que nous faisons est le strict minimum… Nous savons que la bataille peut être longue, mais nous vaincrons comme nous l’avons fait lors de la libération de 2006 face à l’ennemi israélien », a-t-il déclaré.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV