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Le déplacement forcé de Gazaouis par Israël constitue un crime de guerre (HCR)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des Palestiniens déplacent vers le sud de la bande de Gaza. ©Shutterstock

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a tiré la sonnette d’alarme quant aux ordres de déplacement forcé émis par Israël dans le nord de la bande de Gaza, affirmant que cela vise à assiéger la zone et pourrait constituer un « crime de guerre ».

M. Türk a fait ces remarques lors d’une conférence de presse à New York, jeudi 17 octobre, près de deux semaines après que l’armée israélienne a lancé de nouvelles offensives contre le nord de la bande de Gaza. 

Dans le cadre de son offensive, le régime israélien a émis des ordres d’évacuation affectant environ 400 000 Palestiniens en empêchant la nourriture de leur parvenir.

« Les ordres d’évacuation émis par Israël semblent être destinés à couper complètement le nord de Gaza du reste du territoire, alors que les bombardements et d’autres attaques se poursuivent », a-t-il indiqué.

« Il existe de sérieuses inquiétudes quant à un déplacement forcé de civils à grande échelle. Cela ne respecte pas les exigences du droit international qui rejette l’évacuation pour des raisons militaires. Le déplacement forcé d’une grande partie de la population du nord de Gaza pourrait constituer donc un crime de guerre. »

Par ailleurs, M. Türk a appelé le régime occupant à « faciliter immédiatement l’acheminement massif d’aide humanitaire » vers toutes les parties de la bande de Gaza.

Plus tôt dans la journée du jeudi 17 octobre, un rapport de la sécurité alimentaire menée par Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), soutenue par l’ONU, a révélé que plus de 1,8 million de personnes à Gaza sont confrontées à une famine de niveau « extrêmement critique », avec 70 % des champs de culture détruits et des moyens de subsistance décimés dans la guerre génocidaire menée par Israël contre le territoire palestinien.

Selon es estimations, 133 000 personnes sont déjà dans une situation de « catastrophe/famine » (phase 5, la plus élevée de l’insécurité alimentaire) à Gaza et ce chiffre pourrait s’élever à 345 000 au cours des prochains mois.

Qualifiant déjà de « plus que terrifiantes » les chiffres fournis par ce rapport, M. Türk a ajouté que le nombre de personnes souffrant de faim à des niveaux catastrophiques devrait doubler dans les mois à venir et que le risque de famine persiste dans toute la bande de Gaza.

La crise de la faim dans la bande de Gaza est « principalement la conséquence des décisions prises par les responsables israéliennes », a-t-il indiqué, avant de rappeler que l’utilisation de la famine comme méthode de guerre contre les civils constitue un crime de guerre.

« En tant que puissance occupante, Israël a l’obligation spécifique, en vertu du droit humanitaire international, de fournir à Gaza les denrées alimentaires, les équipements médicaux et autres matériels nécessaires, et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire par tous les moyens à sa disposition », a-t-il souligné.

« Malheureusement, la réalité sur le terrain est que l’aide ne parvient qu’au compte-gouttes à Gaza. Selon certaines informations, les forces israéliennes empêchent l’acheminement de l’aide humanitaire vers le nord, ce qui exacerbe les besoins humanitaires et médicaux dans une situation déjà désespérée. »

Faisant référence à la situation au Liban, Türk a déclaré que les frappes quotidiennes d’Israël sur des bâtiments d’habitation ont un impact effroyable sur la vie des civils, avec un nombre important de morts, de destructions et de déplacements.

Par ailleurs, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a souligné que les attaques israéliennes contre les Casques bleus de l’ONU au Liban constituent une violation du droit international et peuvent constituer des crimes de guerre.

Il a également averti que le risque d’un conflit régional à part entière « reste très élevé, un conflit qui pourrait engloutir la vie et les droits humains de millions de personnes », affirmant que « l’illogisme de l’escalade doit cesser ».

Israël mène des offensives brutales sur deux fronts qui a tué au moins 42 438 personnes dans la bande de Gaza et 2 412 autres au Liban depuis début octobre 2023.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV