Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. RCA : la MINUSCA déclare la guerre aux FACA ?
La MINUSCA se retrouve dans une situation délicate après la fuite d’un document interne confidentiel de la Mission. Le mémo contient de nouvelles règles qui permettent aux unités de la MINUSCA d’ouvrir le feu et d’engager le combat même contre les forces gouvernementales, si nécessaire.
Le document de la MINUSCA qui a fait l’objet d’une fuite contient de nouvelles instructions demandant aux soldats de la paix de tirer sur les forces qui bloquent le passage de leurs convois, même si elles appartiennent aux Forces armées de la République centrafricaine (FACA).
Ce document a suscité de nombreuses inquiétudes et questions en République centrafricaine, alors que la MINUSCA n’a pas commenté cette information de quelque manière que ce soit et n’a pas démenti le contenu du document. Interrogée par un journaliste lors d’une conférence de presse de la MINUSCA, la secrétaire de presse de l’organisation, Florence Marshall, a répondu qu’il n’était pas d’usage pour l’ONU de commenter des documents internes confidentiels, et encore moins de spéculer à leur sujet.
« Concernant votre question, tout d’abord, il est d’usage aux Nations عnies de ne pas commenter des documents internes confidentiels. Donc, nous ne commentons ni les interprétations ni les spéculations à propos de documents qui sont internes et confidentiels ». La porte-parole de la Minusca, Florence Marchal, a répondu, lors de la conférence hebdomadaire de la Mission.
Évitant de répondre à la question, Florence Marshall a poursuivi en expliquant que la MINUSCA est la principale partenaire des Forces armées centrafricaines (FACA) pour rétablir la paix et la sécurité, avec l’objectif commun de protéger la population civile.
Les réactions en République centrafricaine se sont intensifiées, d’autant plus que Florence Marshall n’a ni démenti, ni confirmé, ni donné d’explication sur ce document qui contient des informations très dangereuses autorisant l’échange de tirs avec les forces gouvernementales en République centrafricaine.
Elle commence à présenter une image de coopération entre la MINUSCA et les FACA dans leur lutte contre les rebelles, ce qui est notoirement faux puisque la MINUSCA a été impliquée à plusieurs reprises dans des transactions avec les rebelles et dans la fourniture d’armes et de renseignements en échange d’or et de diamants.
La volonté de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) d’ouvrir le feu sur les Forces armées centrafricaines (FACA) pour avoir arrêté leurs convois à un poste de contrôle est extrêmement dangereuse et dépasse les limites de leur mandat dans le pays.
Toute attaque armée contre les forces armées des FACA en RCA est punissable et pourrait plonger le pays dans plusieurs conflits contre les forces de la MINUSCA.
2. L’AES ambitionne un projet satellitaire
Dans le cadre de la coordination de leurs actions sur plusieurs terrains, les pays de la confédération des États du Sahel, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, envisagent un projet structurant dans le domaine des technologies. Il concerne notamment la conception et le déploiement de deux satellites : un pour les télécommunications et un autre dédié à la détection terrestre à distance.
En début de semaine dernière, le président en exercice de la confédération des États du Sahel (AES), le colonel Assimi Goïta, a accordé une audience dans ce cadre à des ministres des trois pays en plus des représentants de la société russe, Glavkosmos, spécialisée dans les activités spatiales et filiales de l’agence spatiale russe Roscosmos. Selon la présidence de la République du Mali, ce projet structurant constitue une réponse aux défis de la souveraineté, de la sécurité et du développement de la région s’articulent autour de trois axes majeurs.
« Le premier concerne la mise en place d’un satellite de télécommunication, qui permettra de renforcer l’infrastructure numérique à travers une meilleure couverture Internet, ainsi que la diffusion de la radio et de la télévision dans les pays de l’AES. Le deuxième volet, tout aussi important, est la constellation de satellites d’observation terrestre. Ces dispositifs permettront de fournir des imageries satellitaires à haute résolution pour divers secteurs stratégiques tels que l’agriculture, la santé, l’éducation, ainsi que la sécurité et la défense, notamment pour le contrôle des frontières et la prévention des risques et catastrophes. Enfin, un volet formation ».
Dans le cadre de la mise en œuvre des activités contribuant à la promotion des produits de l’aviculture, une rencontre ente acteurs du secteur sera désormais instituée au Mali. Dénommé, Salon international des volailles « Siv-Mali 2024 » la première édition de ce rendez-vous aura lieu à Bamako du 19 au 21 octobre 2024.
L’annonce a été faite par le gouvernement à l’issue du conseil des ministres du mercredi 25 septembre qui a indiqué que l’évènement sera organisé par la Fédération interprofessionnelle de la filière avicole du Mali sous le thème « Filière avicole, facteur de renforcement de la souveraineté et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».
Cette première édition du SIV-Mali regroupera plus d’un millier de participants venant d’horizons divers aura comme pays invité d’honneur le Royaume du Maroc, selon les estimations. Cette initiative, première du genre au Mali, est censée être un cadre privilégié de partage du savoir-faire, des innovations et de réflexion pour la promotion des produits de l’aviculture.
« C’est également un véritable créneau pour les acteurs de la filière de nouer des partenariats féconds. L’impact attendu est le transfert de techniques et de technologies innovantes, la disponibilité d’une large gamme de produits de l’aviculture pour rehausser le niveau de la production et de la productivité avicole ».
3. Le Niger affirme sa souveraineté et appelle à une solidarité internationale plus équitable
À l’occasion du débat général de la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, Bakary Yaou Sangaré, ministre des Affaires étrangères du Niger, a prononcé, ce lundi 30 septembre 2024 à New York, un discours fort, réitérant l’engagement du Niger à défendre sa souveraineté et à promouvoir une solidarité internationale plus équitable. Cette 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies placée sous le thème « Ne laisser personne pour compte : agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine pour les générations présentes et futures », le ministre a livré une allocution sans concessions, dénonçant l’injustice et le manque de soutien réel pour les pays en développement.
Dès l’entame de son discours, M. Sangaré a souligné l’injustice subie par le Niger lors de la précédente session, où le Niger a été privé de la parole, malgré des situations similaires accordées à d’autres États. Cette « politique de deux poids deux mesures » a, selon lui, entamé la crédibilité des Nations unies. Il a profité de cette plateforme pour saluer la participation de la Palestine à cette session, rappelant le soutien indéfectible du Niger à la cause palestinienne.
Le ministre a ensuite abordé la question des laissés-pour-compte dans un monde marqué par les inégalités croissantes. « Nous nous réunissons trop et agissons peu », a-t-il déploré, critiquant le manque d’action concrète pour soutenir les pays pauvres.
Les pays pauvres s’enfoncent dans la galère ; les riches s’en mettent plein les poches avec nos ressources, continuent de soutenir des régimes corrompus et inféodés qui truquent les élections, confisquent le pouvoir et plongent leurs peuples dans la misère totale. Pendant ce temps, la communauté internationale se mure dans un silence complice qui traduit une fois de plus la politique de deux poids deux mesures. Dans ce contexte, que représente alors le Pacte pour l’avenir que nous venons d’adopter ? Un vœu pieux ? Une nouvelle diversion ? Ou alors de la poudre aux yeux des pays pauvres ? Au Niger, nous ne nous faisons plus d’illusions, notre conviction est faite. Les pays riches n’ont aucune volonté d’aider ceux du Sud à sortir de la pauvreté.
Le ministre Sangaré a dénoncé l’exploitation continue des ressources africaines par les grandes puissances, soutenant des régimes corrompus et condamnant les pratiques de la communauté internationale, accusée de maintenir un silence complice.
Fustigeant le manque de réformes au sein des Nations Unies, le ministre nigérien a rappelé que le continent africain est le seul à ne pas disposer de siège permanent au Conseil de sécurité. Il a exhorté les États membres à ne plus compter sur les grandes puissances pour corriger cette injustice, appelant l’Afrique à s’unir pour imposer cette exigence de justice.
« Le Conseil de sécurité, garant de la paix et de la sécurité dans le monde, continue d’être la chasse gardée des cinq membres permanents. Malgré leurs professions de foi répétées à chaque session, ces membres maintiennent le statu quo et refusent d’accorder de sièges permanents à l’Afrique, le seul continent qui n’en dispose pas. Cela démontre que la démocratie, tant prônée comme valeur universelle, s’arrête aux portes du Conseil de sécurité ».
Le ministre a également mis en lumière la nouvelle Confédération des États du Sahel (AES), constituée de la coopération renforcée entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Créée en réponse à la crise sécuritaire persistante dans la région, l’AES incarne un modèle d’intégration régionale centré sur la sécurité, la diplomatie et le développement. Saluant les succès militaires de cette alliance face aux groupes terroristes, il a dénoncé les tentatives de déstabilisation externes, notamment celles de la France, accusée de soutenir indirectement les forces terroristes dans la région.
Sur le plan national, M. Sangaré a réaffirmé l’engagement du Niger à gérer ses ressources naturelles de manière souveraine et à établir des partenariats avec les investisseurs étrangers sur la base du principe du « gagnant-gagnant ». Le ministre a précisé que cette approche vise à garantir le développement économique et social du pays, tout en respectant la dignité des populations.
Face à la tribune internationale, le ministre a lancé un appel vibrant aux peuples laissés pour compte et exploités : « Ce n’est pas aux pays nantis de nous trouver des solutions. J’affirme que ces solutions sont en nous. Elles consistent au renoncement à l’aide mendiante et avilissante, pour un partenariat digne dans lequel nos ressources naturelles seront payées à leur juste prix et les gains investis au profit de nos populations ». Il a ajouté que le Niger gère sur ses fonds propres les dégâts et la crise humanitaire causés par les inondations dévastatrices qui ont frappé le pays cette année. « Nous n’avons pas besoin de leçons de démocratie », a-t-il martelé, soulignant que les véritables priorités sont « les intérêts, les choix et les aspirations de nos vaillants peuples ».
Le ministre a également repris les mots du président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général de Brigade Abdourahamane Tiani, en affirmant : « Aucun État, aucune organisation interétatique ne dictera à mon pays la conduite à tenir, encore moins son agenda en matière de partenariat stratégique ou diplomatique ».
Lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Bakary Yaou Sangaré, a souligné la gravité de la crise sécuritaire qui ravage la région du Sahel depuis plus d’une décennie, menaçant la paix internationale et la stabilité des États de la région. Il a rappelé que, sous le leadership des présidents du Niger, du Mali et du Burkina Faso, l’Alliance des États du Sahel (AES) a été fondée le 16 septembre 2023, en vertu de la Charte du Liptako-Gourma. Cette alliance vise à relever ensemble les défis sécuritaires grâce à une coordination militaire renforcée.
« Nous saluons la création de la Force unifiée de l’AES, ainsi que les succès militaires déjà obtenus sur le terrain », a affirmé le ministre, rendant hommage aux victimes civiles et militaires des violences au Sahel.
Il a également évoqué le sommet historique de Niamey du 6 juillet 2024, au cours duquel l’AES s’est transformée en Confédération, fondée sur trois piliers : Défense/Sécurité, Diplomatie et Développement. Cette nouvelle structure stratégique vise à l’intégration et à la protection des ressources naturelles abondantes de la région, ressources qui sont l’objet de convoitise de certaines puissances occidentales.
« Nous condamnons fermement ces puissances qui arment et financent les groupes terroristes pour déstabiliser nos pays. Le Niger rejette catégoriquement toute forme de soutien au terrorisme, y compris le soutien revendiqué par l’Ukraine à la coalition terroriste qui a attaqué la localité de Tinzawaten au Mali », a déclaré le ministre.
M. Sangaré a également dénoncé les actions subversives de la France, qu’il a accusée de soutenir activement les groupes terroristes au Sahel, et de violer les conventions internationales en offrant asile à certains acteurs locaux dans ses emprises diplomatiques. « Malgré ces tentatives de déstabilisation, la dynamique de l’AES est inébranlable. La caravane de l’AES passe, et rien ne saurait l’arrêter », a-t-il déclaré avec force.
Le ministre a réaffirmé que la confédération des États du Sahel joue désormais un rôle clé sur la scène géopolitique internationale, dans le respect de la souveraineté de ses membres et de leur libre choix de partenaires. Citant le colonel Assimi Goïta, il a conclu : « Nous restons ouverts à la coopération avec les peuples frères et amis, dans un esprit de fraternité et de respect mutuel ».
Le ministre a conclu son allocution en appelant à une solidarité renforcée entre les peuples et en exprimant sa gratitude aux pays qui soutiennent le Niger dans son processus de refondation, parmi lesquels le Burkina Faso, le Mali, la Russie, et la Chine. « Malheur aux laissés-pour-compte incapables d’affirmer leur dignité », a-t-il déclaré, rappelant la détermination du Niger à ne plus se laisser dicter ses choix par les puissances étrangères.