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Zoom Afrique du 1er octobre 2024

Zoom Afrique du 1er octobre 2024

Les titres de la rédaction :

  • Côte d’Ivoire : une unité de traitement de légumes annoncée à Yamoussoukro
  • Nigeria : l’Espagne premier client au 2e trimestre devant la France et les USA
  • Burkina Faso : 6 millions $ de la BAD pour une centrale photovoltaïque de 18 MW
  • Côte d’Ivoire : lancement d’une application mobile dédiée au soutien scolaire

Les analyses de la rédaction :

1. Néocolonialisme français en Afrique : le cas de la Côte d’Ivoire et la destitution de Laurent Gbagbo 

L’Afrique, et en particulier l’Afrique de l’Ouest, a longtemps été la scène d’un néocolonialisme insidieux de la part de la France, qui a continuellement cherché à maintenir son influence sur ses anciennes colonies. La Côte d’Ivoire, sous Laurent Gbagbo, représente un exemple frappant de cette dynamique, où les intérêts français ont interféré de manière flagrante avec la souveraineté d’un pays africain. La crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011 illustre comment la France, sous Nicolas Sarkozy, a contribué à la déstabilisation de la Côte d’Ivoire pour maintenir un contrôle politique et économique, au détriment du peuple ivoirien. 

En novembre 2010, la Côte d’Ivoire organisait des élections présidentielles attendues, marquées par une tension palpable entre le président sortant Laurent Gbagbo et son challenger Alassane Ouattara. Si la Commission électorale indépendante a déclaré Ouattara vainqueur, le Conseil constitutionnel, l’organe suprême du pays en matière électorale, a invalidé cette proclamation et confirmé la victoire de Laurent Gbagbo. Malgré cela, le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, a joué un rôle décisif en évinçant Gbagbo pour placer Ouattara au pouvoir. Cette ingérence est un exemple criant du néocolonialisme qui refuse aux Africains leur droit à l’autodétermination. 

L’implication de la France dans la chute de Gbagbo n’est plus un secret. Selon Robert Bourgi, un proche des cercles de pouvoir franco-africains, Sarkozy a personnellement incité Gbagbo à quitter la présidence en lui offrant une retraite luxueuse de 30 millions de FCFA par mois et divers privilèges, dont la possibilité d’enseigner à l’international. Gbagbo, fermement attaché à la souveraineté de la Côte d’Ivoire, a refusé cette offre, ce qui a provoqué la colère de Sarkozy, qui a alors menacé de le « vitrifier ». Finalement, la France a obtenu un mandat de l’ONU et a aidé les forces rebelles pro-Ouattara à déloger Gbagbo en avril 2011, démontrant ainsi l’influence démesurée qu’elle continue d’exercer sur les affaires africaines. 

La crise post-électorale de 2010-2011 a été une véritable tragédie pour la Côte d’Ivoire. Ce conflit a fait plus de 3 000 morts et a profondément divisé le pays, tant sur le plan ethnique que politique. En outre, cette intervention française a laissé des séquelles durables sur le tissu social ivoirien, renforçant les ressentiments envers la France. La France, tout en prétendant soutenir la démocratie, a en réalité favorisé ses propres intérêts géopolitiques et économiques en Côte d’Ivoire. 

Le cas de la Côte d’Ivoire sous Gbagbo s’inscrit dans une longue lignée de politiques néocoloniales françaises en Afrique. De la Françafrique aux interventions militaires déguisées en opérations de maintien de la paix, la France a constamment cherché à protéger ses intérêts économiques, notamment en ce qui concerne les ressources naturelles. Cette politique a souvent été menée au détriment des populations locales et de la stabilité à long terme des pays africains. 

Laurent Gbagbo, qui a défié la France et ses alliés, a payé un lourd tribut pour son refus de se plier au diktat occidental. Son transfert à la Cour pénale internationale (CPI), où il a finalement été acquitté, démontre l’acharnement dont il a fait l’objet de la part de ceux qui ne voulaient pas voir une Afrique libre de toute influence extérieure. 

L’éviction de Laurent Gbagbo en 2011, orchestrée avec l’aide de Nicolas Sarkozy, est un exemple flagrant de la manière dont la France continue d’imposer sa volonté en Afrique, souvent au prix de la souveraineté des nations africaines. Ce néocolonialisme moderne, qui se manifeste sous couvert de maintien de la paix ou de promotion de la démocratie, perpétue en réalité la domination économique et politique de l’Occident sur l’Afrique. Il est impératif pour les pays africains de se mobiliser et de revendiquer leur droit à l’autodétermination, loin des influences néocoloniales occidentales. 

Ce combat pour la souveraineté ne se limite pas à la Côte d’Ivoire. L’Afrique, dans son ensemble, doit se libérer des chaînes invisibles de l’impérialisme économique et politique pour enfin embrasser un avenir fondé sur ses propres choix et priorités. 

2. Le Burkina Faso face aux complots occidentaux : un peuple en quête de souveraineté 

Le Burkina Faso, pays situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, traverse des moments cruciaux de son histoire, marqués par des tentatives d’ingérence et de déstabilisation par des puissances étrangères, notamment occidentales. Le récent complot déjoué, dévoilé par Ahmed Kinda, ancien commandant des forces spéciales burkinabé, soulève des questions importantes sur les intentions des acteurs internationaux dans la région. Ce complot illustre non seulement la persistance de ces manœuvres, mais aussi la détermination du Burkina Faso à préserver son indépendance et sa souveraineté. 

Le 29 septembre, une vidéo diffusée sur la chaîne nationale burkinabé RTB a mis en lumière les détails d’un complot visant à déstabiliser le pays. Ahmed Kinda, ancien commandant des forces spéciales, a expliqué comment cette opération a été planifiée avec une précision militaire. Selon lui, il avait demandé des renforts de 150 « mercenaires centrafricains » ainsi que des armes lourdes, notamment des fusils AK-47, des mitrailleuses PKM, des lance-roquettes RPG-7 et des mortiers. Ce déploiement d’armement sophistiqué soulève des interrogations sur la provenance des fonds et du soutien logistique pour mener une telle opération. 

Ce complot n’a pas été mené à bien grâce à l’efficacité des forces de sécurité burkinabé. Kinda a été arrêté à Niamey, au Niger, le 30 août, alors qu’il attendait des contacts pour obtenir les armes nécessaires. Le ministre burkinabé de la Sécurité a déclaré que les autorités fourniraient bientôt des preuves matérielles pour corroborer ces affirmations. 

L’arrestation d’Ahmed Kinda et le complot qu’il dévoile montrent comment des éléments étrangers cherchent à influencer et à manipuler la situation sécuritaire au Burkina Faso. Bien que les preuves concrètes des implications directes de puissances occidentales dans cette affaire restent à fournir, les éléments de ce complot sont révélateurs d’un schéma familier. Depuis des décennies, l’Afrique, et en particulier le Sahel, est la cible d’interventions et d’ingérences par des puissances extérieures, souvent sous prétexte de lutte contre le terrorisme ou de maintien de la paix. Ces actions ont souvent pour objectif de préserver les intérêts géopolitiques et économiques des pays occidentaux, notamment en ce qui concerne les ressources naturelles. 

Les récentes évolutions politiques au Burkina Faso, marquées par un changement de régime et une volonté de s’émanciper des influences étrangères, ont certainement déplu à certains acteurs extérieurs. Le Burkina Faso, sous la direction de son gouvernement actuel, cherche à tracer une nouvelle voie, loin des dictats occidentaux, tout en renforçant ses relations avec des partenaires non traditionnels comme la Russie, l’Iran ou la Chine. 

Le fait que ce complot ait été déjoué témoigne de la vigilance et de l’efficacité des forces de sécurité burkinabé. Toutefois, cela soulève également des questions sur l’implication de mercenaires étrangers, un phénomène qui n’est pas nouveau en Afrique de l’Ouest. L’utilisation de mercenaires, souvent financés et soutenus par des puissances étrangères, est une méthode utilisée pour influencer indirectement les dynamiques internes des pays africains. Ce type d’ingérence met en lumière les méthodes détournées par lesquelles les puissances occidentales cherchent à maintenir leur hégémonie. 

Les tentatives de déstabilisation du Burkina Faso ne peuvent être comprises sans prendre en compte le contexte plus large du Sahel, une région riche en ressources naturelles, notamment en or et en uranium, mais également marquée par une insécurité chronique. La présence militaire occidentale dans cette région, sous la bannière de la lutte contre le terrorisme, n’a fait qu’aggraver les tensions et susciter la méfiance des populations locales. 

Le Burkina Faso, sous la direction de ses nouveaux dirigeants, aspire à plus d’indépendance, tant sur le plan politique qu’économique. Cette aspiration à la souveraineté rencontre souvent des obstacles, notamment des ingérences étrangères déguisées en opération de maintien de l’ordre ou de soutien à la sécurité. Le complot dévoilé par Ahmed Kinda est un exemple parmi tant d’autres des tentatives d’acteurs externes de contrôler l’avenir de ce pays. 

Toutefois, le peuple burkinabé, fort de sa résilience et de son histoire de lutte contre l’oppression, ne se laisse pas intimider. La résistance de ses forces de sécurité et la détection rapide de ce complot montrent que le Burkina Faso est déterminé à ne plus être le terrain de jeu des puissances occidentales. Les efforts actuels du gouvernement pour diversifier ses partenaires internationaux, notamment en renforçant ses liens avec d’autres puissances non occidentales, témoignent d’une volonté de rompre avec le modèle néocolonial qui a longtemps asphyxié l’Afrique de l’Ouest. 

Le complot révélé par Ahmed Kinda est un rappel puissant des défis auxquels le Burkina Faso est confronté dans sa quête pour l’indépendance et la souveraineté. Les puissances occidentales, qui ont longtemps exercé une influence démesurée sur la région, semblent prêtes à tout pour maintenir leur emprise, même par des moyens détournés et illégitimes. Mais le peuple burkinabé, guidé par son histoire de résistance et de résilience, est plus que jamais déterminé à tracer son propre chemin, loin des ingérences étrangères. C’est une bataille pour la souveraineté, non seulement pour le Burkina Faso, mais pour toute l’Afrique, qui aspire à un avenir où ses décisions sont prises par et pour les Africains. 

3. À l’ONU, le Mali réaffirme sa souveraineté face aux ingérences extérieures 

Le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation du Mali, était à la tribune des Nations unies samedi 28 septembre. C’était à l’occasion de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Le porte-parole du gouvernement a réaffirmé la détermination du Mali à défendre son intégrité territoriale face aux interventions extérieures. 

Le thème de cette session était « ne laisser personne de côté : agir ensemble pour la promotion de la paix, du développement durable et de la dignité humaine pour les générations présentes et futures ». 

Sans détour, le ministre d’État, de l’Administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement a mis l’accent sur les événements qui ont conduit à la déstabilisation actuelle de la région. 

Le porte-parole du gouvernement malien a rappelé les grands chantiers entrepris par les autorités maliennes depuis leur arrivée au pouvoir. Il s’agit, notamment de l’équipement et de la réorganisation des forces de défense et de sécurité. 

S’agissant du processus de la transition politique, le ministre d’État a rappelé que le peuple malien a choisi de mener des réformes politiques avant d’organiser les élections. Selon lui, ce choix est issu des recommandations des assises nationales de la refondation. 

Sur le plan de la lutte contre l’insécurité, le colonel Abdoulaye Maiga a affirmé que les Forces de défense et de sécurité maliennes, de manière autonome continuent d’engranger des résultats sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. 

Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, les groupes terroristes ont été sérieusement affaiblis et les Forces de Défense et de Sécurité sont déployées sur l’ensemble du territoire national. 

Pour des analystes politiques, le discours du porte-parole du gouvernement malien est en phase avec les réalités nationales. N’Golo Diarra estime que tout ce qui a été dénoncé à New York, notamment les cas des violations des textes en matière des relations internationales, doit être entendu et soutenu par la communauté internationale. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV