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Cisjordanie : les militaires israéliens effectuent une descente et ordonnent la fermeture du bureau d'al Jazeera à Ramallah

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Des soldats israéliens ont effectué une descente dans les bureaux d'al Jazeera à Ramallah, en Cisjordanie occupée. (Capture d'écran de la chaîne al-Jazeera)

Les forces d’occupation israéliennes ont fait irruption dans les bureaux de la chaîne de télévision qatarie al Jazeera à Ramallah, en Cisjordanie occupée, et ont ordonné sa fermeture, en violation flagrante de la liberté de la presse.

Selon les médias locaux, des militaires israéliens, lourdement armés et cagoulés sont entrés de force dans les bureaux d'al Jazeera dans le centre de Ramallah dans la nuit de ce samedi 21 au dimanche 22 septembre et ont remis un ordre de fermeture de 45 jours au chef du bureau de la chaîne en Cisjordanie, Walid al-Omari sans fournir de motif pour cette décision.

Des coups de feu et des gaz lacrymogènes ont été entendus pendant le raid et des images en direct diffusées par al Jazeera ont montré les militaires du régime occupant forçant les employés de bureau à partir immédiatement.

Les forces israéliennes ont arraché une banderole de la journaliste martyre Shireen Abou Akleh lors de leur raid sur la chaîne de télévision.

Vêtue d'une tenue de presse, la journaliste d'al Jazeera, âgée de 51 ans avait été tuée par balle le 11 mai 2022 alors qu’elle couvrait une opération militaire israélienne dans le camp palestinien de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Plus tard, les forces israéliennes n’ont pas manqué d’attaquer les porteurs du cercueil lors des funérailles de Shireen Abou Akleh.

Hamas : la fermeture d'al Jazeera vise à « dissimuler la vérité »

Izzat al-Rishq, un haut responsable de la direction politique du Hamas, a dénoncé la fermeture par Israël du bureau d'al Jazeera, la qualifiant d'acte de représailles contre le rôle professionnel du média arabe dans la révélation des crimes de l'occupation contre le peuple palestinien.

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Il a affirmé que « la fermeture d'al Jazeera est une tentative de dissimuler les performances de la Résistance à Gaza, la réponse du Hezbollah ainsi que le ciblage des bases militaires au plus profond des territoires occupés de la Palestine ».

En outre, al-Rishq a condamné la décision comme une atteinte flagrante à la liberté de la presse, affirmant que « la fermeture du bureau d'al Jazeera est le point culminant de la guerre déclarée contre les journalistes qui sont soumis au terrorisme sioniste systématique visant à cacher la vérité ».

 « Nous sommes solidaires d’al Jazeera et condamnons la décision de sa fermeture. Nous sommes convaincus que cette décision ne l’empêchera pas de poursuivre son rôle et de surmonter tous les obstacles. »

Jivara Budeiri, journaliste d'al Jazeera, a déclaré que les forces israéliennes ont fait usage de gaz lacrymogènes à proximité du bureau de la chaîne d’information en question et de la place al-Manara, au cœur de la ville de Cisjordanie occupée.

Elle a ajouté que les militaires israéliens avaient confisqué leurs caméras. Budeiri a dit craindre que l'armée ne tente de détruire les archives d'al Jazeera, stockées dans les bureaux.

Nida Ibrahim, correspondante d'al Jazeera, a également indiqué que le raid en Cisjordanie et l'ordre de fermeture ne constituent « pas une surprise » après l'interdiction antérieure de couvrir les événements depuis l'intérieur de la Palestine occupée. 

« Nous avons entendu des responsables israéliens menacer de fermer le bureau. Nous avons entendu le gouvernement en discuter, demandant à l'administration militaire de la Cisjordanie occupée de fermer la chaîne. Mais nous ne nous attendions pas à ce que cela se produise aujourd'hui », a affirmé Ibrahim.

Le raid de dimanche intervient quelques mois seulement après que le régime israélien a interdit à al Jazeera d'opérer dans les territoires occupés en mai, à la suite de sa guerre dévastatrice dans la bande de Gaza assiégée, qui a jusqu'à présent fait plus de 41 000 morts.

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L'ordre de fermeture initial était valable 45 jours, mais il a été renouvelé et les journalistes d’al Jazeera ne sont toujours pas en mesure de couvrir les événements depuis Israël.

Exprimant ses inquiétudes quant à ce que les soldats israéliens pourraient faire au bureau après le raid, le chef du bureau a déclaré : « Cibler les journalistes de cette manière vise toujours à effacer la vérité et à empêcher les gens de l'entendre. »

« Violation flagrante de la liberté de la presse »

En réaction à ce raid violent, le bureau des médias du gouvernement à Gaza a qualifié la décision israélienne de « scandale assourdissant ».

« Nous appelons toutes les organisations et groupes de médias qui s’occupent des droits de l’homme dans le monde à condamner ce crime odieux… qui constitue une violation flagrante de la liberté de la presse et des médias », lit-on dans le communiqué du bureau des médias du gouvernement à Gaza.

Mostafa Barghouti, secrétaire général de l'Initiative nationale palestinienne, a déclaré qu'Israël n'avait pas le droit de fermer un bureau à Ramallah, qui se trouve dans la zone A sous l'administration sécuritaire et civile de l'Autorité autonome palestinienne (AP).

« C’est le vrai visage d’Israël… qui prétend être une démocratie et soutenir la liberté de la presse », a-t-il dénoncé.

Depuis le début de la guerre en octobre dernier, les forces israéliennes ont tué 173 journalistes, selon un décompte du Bureau des médias du gouvernement à Gaza, et le régime a interdit aux journalistes internationaux de faire des reportages indépendants depuis Gaza.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV