Le ministère de la Santé de Gaza a publié un rapport détaillant le nom, l’âge, le sexe et les numéros d’identification des dizaines de milliers de personnes tuées par Israël au cours des 11 derniers mois, depuis que le régime a commencé à perpétrer un génocide dans la bande de Gaza.
Le document choquant de 649 pages, publié lundi 16 septembre, contient les détails sur 34 344 Palestiniens tués jusqu’au 31 août, alors que le processus de collecte de données pour près de 7 000 autres personnes se poursuit. Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 41 252 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre d’Israël le 7 octobre 2023.
Les 14 premières pages du document contiennent les noms des nourrissons de moins d’un an tués par les militaires israéliens. Les statistiques montrent que 11 355 enfants ont été tués jusqu’à présent, soit un tiers du total des victimes.
« C’est un infanticide : 14 pages pour des bébés ; ce n’est rien d’autre qu’une tentative d’exterminer un peuple », a écrit Heba Gowayed, professeur de sociologie au Hunter College de la City University de New York, sur les réseaux sociaux en réaction à la publication de la liste.
Les 11 dernières pages du rapport énumèrent les Palestiniens âgés de 77 à 101 ans, tous nés avant la création illégitime du régime israélien en 1948 sur le territoire palestinien.
Le ministère de la Santé de Gaza a également précisé que 60 % des personnes tuées dans la guerre à Gaza étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées, tandis que la grande majorité des 40 % restants seront probablement des hommes civils non armés.
« Octobre 2023 a été le mois le plus meurtrier pour les enfants et les femmes palestiniens selon le ministère, tandis que les mois de mars à août ont été les plus meurtriers pour les hommes », ajoute le rapport.
Le bilan ne se limite pas aux victimes directes : les décès indirects dus à la maladie et à la faim pourraient se chiffrer en centaines de milliers.
Un rapport de juillet du Lancet, une revue médicale britannique, a estimé que l’agression militaire d’Israël contre Gaza pourrait entraîner un nombre de morts stupéfiant, compris entre 149 000 et 598 000 Palestiniens, si la guerre avait pris fin en ce moment.
Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré avoir documenté les noms et les identités de 67 433 personnes qui ont été blessées lors des frappes aériennes et des opérations terrestres israéliennes.
Alors que plus de 95 000 Palestiniens ont été blessés dans la guerre israélienne à Gaza, de nombreux corps demeurent sous les décombres des maisons et des bâtiments détruits par les frappes israéliennes.
This is a genocide of children. 14 pages of babies. Babies.
— Heba Gowayed هبة جويد (@hebagowayed) September 15, 2024
This is nothing short of an attempt to expunge a people.
I look at my giggling son I feel sick. How could a child, even one child, be acceptable collateral for anything? https://t.co/fi9WGmGqvU
La publication du document intervient à un moment où l’opinion publique mondiale s’indigne de la crise humanitaire à Gaza, où l’accès aux soins médicaux, à la nourriture et aux produits de première nécessité reste extrêmement limité en raison des agressions militaires israéliennes et du siège de Gaza.
Les hôpitaux et les systèmes de santé de la région sont débordés, ce qui aggrave encore les souffrances de la population.
Les frappes aériennes israéliennes ont touché toutes les zones de Gaza, les civils étant même attaqués dans les abris, les écoles et les hôpitaux de l’ONU.
Le rapport du ministère de la Santé de Gaza rappelle le coût humain poignant de ce génocide, soulignant le besoin urgent d’un cessez-le-feu, alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, insiste sur le maintien d’une présence israélienne à Gaza.
