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Zoom Afrique du 10 septembre 2024

Zoom Afrique du 10 septembre 2024

Les titres de la rédaction :

  • La Chine annonce 5 centres de coopération en matière d’éducation en Afrique
  • ACSA prévoit d’investir 1,2 milliard $ pour développer les aéroports sud-africains
  • L’Australien Toubani négocie une convention avec le Mali pour sa mine d’or
  • La Banque agricole du Sénégal négocie un prêt de 33 millions $

Les analyses de la rédaction :

1. Souveraineté sur l’or : l’Afrique face aux multinationales 

Le commerce de l’or, secteur clé de l’économie mondiale, est malheureusement souvent synonyme d’exploitation et d’inégalités pour les pays africains, malgré leur immense richesse en ressources naturelles. L’Afrique, berceau de nombreuses richesses minières, notamment l’or, devrait être en mesure de tirer profit de ces ressources pour se développer. Cependant, un système international inégalitaire, dominé par des multinationales, empêche ces nations de véritablement bénéficier de leurs propres trésors. 

L’Afrique détient une part importante des réserves mondiales d’or, un métal précieux qui a longtemps servi de pilier économique pour de nombreux pays à travers le monde. Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les pays africains riches en or restent parmi les plus pauvres du globe. Pourquoi une telle contradiction ? L’une des raisons principales réside dans la mainmise des multinationales sur les ressources du continent. Des entreprises américaines, canadiennes, sud-africaines et autres, soutenues par les grandes banques commerciales occidentales, contrôlent plus de 80 % des gisements aurifères en Afrique. Ce contrôle étranger limite sévèrement les bénéfices que ces nations pourraient tirer de leurs ressources naturelles. 

Le cas du Mali, l’un des plus grands producteurs d’or en Afrique, en est un exemple frappant. Malgré une production annuelle de cinquante tonnes d’or, ce pays reste criblé de dettes, incapable de percevoir des taxes et des royalties adéquates des multinationales opérant sur son sol. Le manque de transparence dans les contrats miniers et la gestion des sites d’extraction prive les gouvernements africains des informations nécessaires pour assurer une gestion équitable et profitable de leurs richesses naturelles. 

Cette situation est exacerbée par les réformes économiques imposées par des institutions internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Ces réformes, présentées comme des mesures de « bonne gouvernance », ont souvent abouti à l’effet inverse : elles ont facilité la privatisation des ressources africaines, laissant les multinationales étrangères exploiter les gisements d’or tout en privant les États africains des revenus qui leur sont dus. 

L’Afrique ne devrait pas être seulement un réservoir de matières premières pour le reste du monde, mais une puissance économique capable de transformer ses ressources naturelles en richesse nationale durable. Malheureusement, les mécanismes actuels du commerce international de l’or semblent perpétuer un modèle où les bénéfices sont concentrés entre les mains d’une élite étrangère, tandis que les pays africains voient leur développement freiné. 

Il est temps que les pays africains reprennent le contrôle de leurs ressources naturelles. La refonte des cadres juridiques et des politiques minières est essentielle pour assurer que l’or africain profite avant tout aux Africains. L’exigence de transparence, la mise en place de régulations plus strictes sur les entreprises extractives, et la répartition équitable des revenus sont des étapes indispensables pour renverser cette tendance. 

Il est fondamental de reconnaître que les ressources africaines appartiennent d’abord aux Africains et que leur exploitation doit servir le développement de leurs pays. L’or africain, au lieu d’être une malédiction, peut devenir une bénédiction pour le continent, à condition que les États puissent exercer un contrôle réel sur son extraction et sa commercialisation. Seul un modèle économique qui privilégie les intérêts des nations africaines plutôt que ceux des entreprises multinationales permettra de construire un avenir prospère pour l’Afrique. 

En somme, il est impératif que l’Afrique se libère de cette dynamique néocoloniale où ses ressources sont systématiquement accaparées par des acteurs extérieurs. L’avenir du continent doit être centré sur une gestion autonome et équitable de ses richesses naturelles, afin que les générations futures puissent enfin bénéficier des trésors qui se trouvent sous leurs pieds. 

2. RCA : désarmement de plus de 500 rebelles à Kouango 

Le gouvernement centrafricain a réussi à assurer la sécurité des éléments des groupes armés qui se sont rendus aux forces gouvernementales, dans le contexte de Programme de Désarmement Démobilisation et Réintégration des éléments des Groupes politico-militaires en République centrafricaine (DDR). 

Le gouvernement centrafricain a mis en place un programme de désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement des groupes armés de ce pays. Il s’agit d’un programme qui vise à pacifier la RCA, qui traverse un conflit armé de plusieurs décennies. 

Ce programme a porté ses fruits dans plusieurs régions de la RCA, où de nombreux anciens éléments se sont rendus et ont remis leurs armes aux forces gouvernementales et aux spécialistes russes, ce qui a permis d’étendre la paix et la sécurité dans le pays. 

À Kouango, dans la Ouaka, le processus de désarmement volontaire implique tout détenteur d’armes de guerre et d’effets militaires. Selon le 2e vice-président de la mairie de Kouango, Paul Sokambi Mboro, cette opération est progressive. Déjà, plus de 500 personnes désarmées seront formées à Bangui pour intégrer les rangs des Forces armées centrafricaines (FACA) pour être ensuite déployées dans cette région. 

Les ex-rebelles, qui ont déposé les armes, ont la garantie d’être bien traités et de s’intégrer avec succès dans la société. Compte tenu de ce qui précède, de plus en plus d’anciens éléments ont récemment opté pour une vie paisible.  

Nombreux anciens rebelles cherchent à se former auprès d’instructeurs russes compétents afin d’intégrer les Forces armées centrafricaines (FACA), la gendarmerie nationale et la Police nationale.  

La République centrafricaine a récemment vu le succès du programme de désarmement mis en place par le président Touadera, outre les opérations militaires menées avec succès par les forces armées centrafricaines et leurs alliés russes, ainsi que la reddition active et le désarmement des rebelles. 

Ces actions rapprochent de plus en plus la paix et la sécurité de diverses régions reculées du pays. Alors qu’auparavant le nombre de rebelles qui se rendaient était de l’ordre de quelques personnes ou dizaines, ce sont maintenant des centaines de rebelles qui sont désarmés. 

3. Le Mali accuse : quand l’aide occidentale à l’Ukraine alimente le terrorisme au Sahel 

En marge de la 50e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique, tenue à Yaoundé les 29 et 30 août 2024, le ministre Abdoulaye Diop a affirmé que les armes et équipements fournis à l’Ukraine par les Occidentaux sont en train d’être déversés dans la région du Sahel. Alimentant le terrorisme, cet appui accentue l’insécurité dans ladite zone. 

Le chef de la diplomatie malienne était l’invité de la chaîne Afrique Média en marge de la 50e session du Conseil des ministres de l’OCI. Outre les relations bilatérales entre le Mali et le Cameroun, pays hôte de la rencontre, la création de l’AES, les questions ont porté également sur la région du Sahel.

« C’est un cas extrêmement grave. La gravité ne doit pas être sous-estimée. De mémoire, je ne connais pas un État membre des Nations unies qui ait proclamé un soutien à des terroristes de cette façon », a déclaré le ministre Abdoulaye Diop.

« L’Ukraine, qui prétend être agressée, est devenue une puissance d’agression contre un autre pays qui a toujours gardé une position de neutralité dans le conflit qui l’oppose à la Russie », a affirmé le ministre Diop.

À l’image de la plainte introduite par le Mali contre la France pour soutien également au terrorisme, celle dénonçant l’attitude de l’Ukraine risque de connaître le même sort, a laissé comprendre le chef de la diplomatie du Mali. 

« Nous ne sommes pas dupes, on sait les équilibres au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies dans un contexte géopolitique actuel », s’est montré pessimiste, malgré tout, il faut quand même saisir le Conseil de sécurité. 

« Nous allons mener la lutte contre le terrorisme. Nous attendons du Conseil de sécurité qu’il fasse son travail », a-t-il souligné pour que l’Ukraine soit ramenée à la raison de « comprendre qu’un État sérieux ne peut s’autoriser à entretenir la menace, à soutenir les groupes terroristes ».

Le ministre Diop a aussi dénoncé le double langage des membres du Conseil de sécurité des Nations unies qui soutiennent « un État qui apporte un appui direct au terrorisme international » alors qu’ils plaident pour combattre le terrorisme. 

« Les moyens importants mis à la disposition de l’Ukraine sont en train d’être déversés dans la région du Sahel. Les armes, les équipements atterrissent dans notre région, ce qui contribue encore à l’expansion du terrorisme », a-t-il affirmé, tout en appelant à situer la « responsabilité de tous ces pays pour que cesse l’hypocrisie et le double langage ». 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV