L’ambassade d’Iran à Londres a exprimé une forte réprobation à l’égard du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour avoir présenté une carte omettant la Cisjordanie occupée lors d’une allocution destinée aux médias. Cette action a suscité des interrogations quant à la localisation d’un futur État palestinien souverain.
Dans un message publié sur le réseau social X jeudi 5 septembre, la mission diplomatique de la République islamique d’Iran a également dénoncé ceux qui persistent à afficher de manière fallacieuse leur appui à la prétendue solution à deux États concernant le conflit qui perdure depuis de nombreuses décennies.
« Sur la carte présentée par Netanyahu aux journalistes des médias étrangers, la Cisjordanie a été complètement effacée. Pourtant, nombreux sont ceux qui continuent d’exprimer hypocritement leur soutien à une solution à deux États. Un gouvernement palestinien, mais sur quel territoire ? », peut-on lire dans le message.
Dans son premier discours public suite aux vastes manifestations de dimanche, au cours desquelles des centaines de milliers de colons israéliens ont manifesté leur souhait d’un accord avec le Hamas pour la libération des captifs dans la bande de Gaza, Netanyahu se trouvait devant une grande carte numérique sur laquelle le nom de la Cisjordanie avait été effacé.
Lors de son discours de lundi, le Premier ministre israélien a souligné l’importance du corridor de Philadelphie entre Gaza et l’Égypte. Pour illustrer ses propos, il a présenté une carte qui représentait l’ensemble de la Cisjordanie ainsi que Qods-Est comme étant annexée aux territoires occupés par Israël depuis 1948, ne laissant apparaître que la bande de Gaza.
Les Palestiniens ont dénoncé cette mesure du régime sioniste, la considérant comme une annexion de facto du territoire occupé par Tel-Aviv.
Netanyahu a déclaré qu’Israël ne se retirerait pas du corridor de Philadelphie, affirmant qu’il constituait une bouée de sauvetage pour le Hamas.
Il a allégué que le contrôle du couloir était essentiel pour empêcher le Hamas de se réarmer par le biais des tunnels, affirmant que cela « priverait le groupe de la Résistance palestinienne de ses ressources vitales ».
« Personne n’est plus déterminé que moi à libérer les captifs et personne ne peut me donner de leçon à ce sujet », a-t-il répété.
Il ne s’agit pas d’un événement inédit que les responsables israéliens présentent des cartes omettant les frontières des territoires palestiniens occupés. Depuis le commencement du conflit armé à Gaza, plusieurs responsables ont été aperçus arborant des lignes illustrant le contour de la Palestine mandataire, qu’ils considèrent comme faisant partie intégrante d’Israël.
Les soldats de l’armée israélienne, déployés à Gaza, portent également un badge sur leur uniforme représentant une carte du « Grand Israël » autoproclamé.
En septembre 2023, Netanyahu s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations unies en tenant une carte du « Nouveau Moyen-Orient » sur laquelle la Palestine était complètement effacée.
Il y a quelques mois, en mars de l’année en cours, Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, a pris la parole lors d’une manifestation à Paris. Il se tenait à côté d’une carte illustrant le concept du « Grand Israël », où la Jordanie est intégrée au territoire israélien.