L’avocat de Pavel Durov, le PDG milliardaire et cofondateur de Telegram, a rejeté les allégations « absurdes » portées contre son client très en vue, qui est la cible d’une enquête sans précédent en France.
« Il est totalement absurde de penser que le responsable d’un réseau social puisse être impliqué dans des faits criminels qui ne le concernent ni directement ni indirectement », a déclaré David-Olivier Kaminski, cité jeudi 29 août par les médias français.
La France a inculpé mercredi Durov d’une litanie de chefs d’accusation liés à l’application de messagerie et lui a interdit de quitter le pays tout en permettant au milliardaire de se déplacer librement après quatre jours d’arrestation.
Le Kremlin a mis en garde la France, jeudi 29 août, concernant l’arrestation de Durov, soulignant que cet événement pourrait exacerber les relations déjà délicates entre Paris et Moscou.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes que cette situation ne devrait pas évoluer vers une « persécution politique » à l’encontre de l’entrepreneur technologique d’origine russe, qui détient la nationalité de quatre pays, à savoir la Russie, Saint-Kitts-et-Nevis, les Émirats arabes unis et la France.
Il a déclaré : « Nous savons que le président français a nié tout lien de l’affaire de Durov avec la politique, mais d’un autre côté, certaines accusations sont portées. Nous verrons ce qui se passera ensuite. »
Le président français Emmanuel Macron, connu pour être un utilisateur assidu de Telegram, aurait tenté, sans succès, de convaincre Pavel Durov de transférer les activités de Telegram en France.
Plus tôt cette semaine, Macron a affirmé que l’arrestation de Durov n’était « en aucun cas une décision politique » et que l’enquête avait été décidée par les autorités judiciaires, et non par le gouvernement.
Cependant, l’arrestation de Durov a alimenté le débat sur la question de savoir où s’arrête la liberté d’expression et où commence l’application de la loi. Ce cas soulève des interrogations quant à la responsabilité des entreprises technologiques face au contenu diffusé sur les plateformes de médias sociaux.
Le juge français qui dirige l’enquête sur Durov a mis mercredi en examen l’homme de 39 ans. Il est accusé d’être impliqué dans la gestion d’une plateforme numérique facilitant des activités criminelles telles que le blanchiment d’argent, les transactions illégales, la diffusion d’images d’abus sexuels sur des mineurs, ainsi que le trafic de stupéfiants.
Durov, qui fait également l’objet d’une enquête pour son refus présumé de coopérer avec la justice française, a été arrêté samedi dans un aéroport près de Paris.
Le juge a saisi son passeport et fixé une caution à 5 millions d’euros. Le patron de Telegram, qui a passé quatre jours en détention, devra désormais se présenter à la police deux fois par semaine.