Le Hamas a accusé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'être responsable de l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu à Gaza, après deux jours de discussions à Doha qui se sont achevées vendredi 16 août.
Le Mouvement de résistance islamique palestinien Hamas a donné sa réponse officielle après avoir examiné les résultats des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza, menées sous la médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, dénonçant de nouvelles conditions posées par Netanyahu à l’échange de prisonniers et son retrait d’autres engagements, ce qui a empêché la conclusion de l’accord d’échange.
Le Hamas a appelé les médiateurs à présenter un plan concret pour mettre en œuvre les propositions convenues le 2 juillet, pour éviter que les négociations ne deviennent pas un cercle vicieux sur fond de tactiques dilatoires de Netanyahu et de ses nouvelles conditions.
Il a en fait accusé Netanyahu d'employer une stratégie pour gagner du temps et prolonger l'agression israélienne à Gaza.
« Après avoir écouté les médiateurs sur ce qui s'est passé lors du dernier cycle de négociations à Doha, il est devenu clair pour nous une fois de plus que Netanyahu continue de mettre des obstacles sur la voie de la conclusion d'un accord, en établissant de nouvelles conditions et exigences visant à contrecarrer les efforts des médiateurs et à prolonger la guerre », a déclaré le Hamas dans son communiqué.
Le groupe a souligné que la dernière proposition présentée lors des pourparlers est conforme aux conditions de Netanyahu, qui incluent notamment son rejet d'un cessez-le-feu permanent et de tout retrait de Gaza.
Le mouvement de résistance a souligné que la proposition reflète également l'insistance de Netanyahu à maintenir le contrôle sur les zones stratégiques de Gaza, notamment le carrefour de Netzarim, le passage de Rafah et le corridor de Philadelphie.
Or il a tenu Netanyahu « pleinement responsable de l'échec des efforts des médiateurs,… et de la vie de ses captifs, qui sont exposés au même danger que notre peuple » en raison de l’agression continue du régime dans la bande de Gaza.
Le Hamas a par ailleurs affirmé avoir « agi en pleine responsabilité » envers les efforts de médiation au Qatar et en Égypte, et avoir examiné toutes les propositions visant à mettre fin à l'agression contre les Palestiniens et à conclure un accord d'échange de prisonniers pour « épargner le sang de notre peuple et mettre fin au génocide, au nettoyage ethnique et aux massacres » exécutés par le régime envers les civils palestiniens dans la bande de Gaza.
Le mouvement a également réaffirmé son engagement envers ce qu’il a accepté le 2 juillet, qui a été défini par le président américain Joe Biden fin mai et approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU.
« Nous appelons les médiateurs à assumer leurs responsabilités et à obliger l'occupation à mettre en œuvre ce qui a été convenu », a-t-il ajouté.
La dernière série des négociations sur un cessez-le-feu à Gaza s'est achevée vendredi à Doha sans aucune avancée, mais une nouvelle date a été fixée pour de nouvelles discussions la semaine prochaine.
Un communiqué de la Maison Blanche, publié par les co-médiateurs du Qatar et de l'Égypte, décrit une nouvelle proposition qui, selon eux, s'appuie « sur des domaines d'accord » et cherche à combler les lacunes restantes, permettant « une mise en œuvre rapide de l'accord ».
Dans une déclaration distincte publiée vendredi soir, le président Biden a exprimé son optimisme quant à un accord, affirmant que la « proposition de transition » fournit une base pour un accord final sur un cessez-le-feu et un échange de prisonniers.
Malgré le ton optimiste, des dizaines de cycles de négociations indirectes entre le Hamas et Israël n’ont pas réussi à produire un accord depuis l’échec d’une trêve de courte durée en décembre.
Les efforts de médiation ont subi plusieurs revers, le principal étant l'assassinat du leader politique et négociateur en chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, lors d'une frappe israélienne à Téhéran fin juillet.