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Les manifestations anti-Netanyahu ont de nouveau dégréné en violence: cinq personnes arrêtées

Des manifestants protestent contre le Premier ministre, Benjamin Netanyahu et pour la libération des captifs détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, devant le quartier général militaire de Kirya à Tel-Aviv, le 3 août 2024. ©Flash90

Les manifestants israéliens ont accusé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu d'avoir fait échouer l'accord d’échange de prisonniers.

Plusieurs rassemblements limités ont eu lieu samedi soir à travers la Palestine occupée pour réclamer la libération des captifs et de nouvelles élections, avec une participation bien inférieure à la normale en raison des craintes d'une riposte majeure de l'Iran et du Hezbollah.

Un millier de personnes ont participé à un rassemblement près de la place des « otages » à Tel-Aviv. Le Forum des « otages » et des familles disparues avait initialement prévu de projeter un documentaire samedi soir à la place de son rassemblement hebdomadaire ; cette semaine marquant les 300 jours depuis la capture des sionistes, dans un contexte de menace d'attaque iranienne. Or, dans un communiqué publié samedi après-midi, il a appelé ses partisans à descendre dans la rue.

Ces rassemblements ont eu lieu alors que le chef du Shin Bet, Ronen Bar, et le chef du Mossad, David Barnea, sont revenus des négociations sur les captifs en échange d'un cessez-le-feu au Caire samedi, mais aucun progrès n'a été annoncé à la suite de ces pourparlers.

A Tel-Aviv, les manifestants ont marché de la place des otages jusqu'à l'entrée est du quartier général de la Kirya de l’armée israélienne, sur la route Begin. Des centaines de manifestants ont bloqué l'autoroute Ayalon. Des affrontements ont opposé les contestataires aux policiers ayant arrêté au moins cinq personnes.

Les proches des captifs ont été indignés par les allégations selon lesquelles le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait repoussé de manière agressive les avertissements des responsables de la sécurité selon lesquels ses nouvelles exigences de dernière minute auprès du Hamas dans les pourparlers de cessez-le-feu faisaient dérailler les négociations visant à obtenir une trêve à Gaza et la libération des captifs détenus dans cette ville.

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« L’équipe de négociation a été envoyée au Caire ce matin et a déjà eu le temps de revenir », a déclaré Einav Zanguaker, la mère du captif Matan Zanguaker et militante en faveur de la libération des captifs. « Pourquoi avez-vous eu besoin de faire ce spectacle, si vous avez été envoyé avec les barrages routiers mis en place par Netanyahu ? »

« David Barnea, Ronen Bar, cessez de coopérer avec le Premier ministre criminel. Ses mains sont couvertes du sang des victimes, et si vous continuez, les vôtres le seront aussi », a-t-elle dénoncé. « Dites au public ce que vous nous dites à huis clos : Netanyahu n’est pas intéressé par un accord et ne veut pas que les « otages » rentrent chez eux. »

Danny Elgarat, frère du captif Itzik Elgarat, s'est adressé à Netanyahu, après que le chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué à Téhéran mercredi.

« L'Iran a promis de se venger d'Israël, qui n'a ni confirmé ni démenti son rôle dans l'explosion », s’est-il alarmé. 

« Bravo ! » a-t-il ironisé. « L’élimination de Haniyeh équivaut en réalité à l’élimination des « otages » et des négociations. »

Cet assassinat a eu lieu quelques heures après qu'une frappe aérienne israélienne sur Beyrouth a fait tomber en martyr le chef adjoint du Hezbollah, Fuad Shukr.

Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, a lancé un avertissant jeudi, lors des funérailles de Shukr, promettant qu'Israël « pleurerait » ses actes.

Des manifestations ont également eu lieu devant le domicile du ministre des Affaires militaires Yoav Gallant à Amikam, près de Hadera, et devant le domicile du chef du Parti Shas, Aryé Dery à Qods.

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Des milliers de personnes ont participé aux rassemblements notamment devant les maisons de Netanyahu à Césarée et à Qods.

Lors d’un rassemblement à Qods, et précisément devant la maison de Netanyahu le diplomate Eran Etzion a déclaré que « le temps est venu de conclure un accord et le temps est venu d’organiser des élections ».

Il a insisté sur le fait qu’un accord sur les captifs « était prêt » à être signé depuis longtemps, mais que Netanyahu retardait délibérément les négociations pour « des raisons politiques, personnelles et criminelles ». Il attise une guerre régionale dans les pires circonstances imaginables, alors qu’Israël est faible, isolé et que l’armée est épuisée.

Etzion a appelé Gallant et d’autres responsables de l’appareil sécuritaire israélien à faire pression sur Netanyahu pour qu’il parvienne à un accord. 

« Votre heure est venue », a-t-il averti. « Le moment est venu de taper sur sa table et de dire : « Vous n’avez pas l’autorité pour tuer l’accord et les « otages » ! »

Une manifestation spontanée a eu lieu aussi dans la colonie de peuplement d’Ein HaHoresh, dans le quartier d’Emek Hefer, au centre de la Palestine occupée, où le ministre extrémiste Itamar Ben Gvir a passé le week-end.

D'autres rassemblements ont eu lieu à Haïfa, au carrefour d'Hemed près de Qods, à Hadera, au carrefour d'Amiad en Galilée et à Ness Ziona près de Rehovot.

S'exprimant lors du rassemblement à Haïfa, l'ancien ministre de la Guerre et ancien chef d'état-major de l’armée, Moshe Yaalon, a déclaré qu’« abandonner les « otages »  pour un autre jour, une autre heure, une autre minute, est un crime et une tache morale qui restera dans l'infamie. 

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« Pour le « gouvernement » et son chef, il vaut mieux sacrifier [les otages] que de ne pas mettre fin à la guerre », a déclaré Yaalon. « Car tant qu’il y aura la guerre, ils resteront au pouvoir. »

Au total, 111 captifs sont toujours portés disparus après avoir été capturés par le Hamas le 7 octobre dernier. Selon les autorités du régime sioniste, 251 Israéliens ont été capturés lors de l’Opération appelée : « Tempête d’Al-Aqsa ».

Samedi après-midi, des centaines de personnes ont participé à une manifestation contre la guerre à Umm al-Fahm. La manifestation était organisée par le Partenariat pour la paix, une coalition de groupes de gauche et binationaux qui s'est formée après le 7 octobre. Les manifestants portaient des banderoles évoquant la guerre à Gaza et ils dénonçaient les conditions de vie des prisonniers de sécurité palestiniens en Israël.

« Ce qui se passe à Gaza ne s’est produit nulle part ailleurs dans le monde et nous n’avons rien vu de tel », a déclaré le maire d’Umm al-Fahm, Samir Mahamed. « C’est une guerre destructrice que le monde regarde en direct, sans lever le petit doigt. Il est temps que cette guerre cesse et que les dirigeants mondiaux prennent les mesures nécessaires pour y mettre un terme afin que nous puissions sauver ce qui reste. » 

Quatre personnes ont été arrêtées pendant la manifestation, dont Adham Jabareen, président du comité populaire local, et Mourid Farid, chef de la section locale du parti Balad et membre du conseil municipal. La police a également confisqué un certain nombre de drapeaux palestiniens pendant la manifestation.

Le ministère palestinien de la Santé siégé à Gaza confirme que plus de 39 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent dans la bande de Gaza.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV