Par le rédacteur de Press TV
L’instance dirigeante du football mondial devrait convoquer une réunion extraordinaire, le 20 juillet, pour discuter des sanctions à imposer à Israël pour ses crimes de guerre génocidaires contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.
La réunion extraordinaire du Conseil de la FIFA intervient en réponse à la protestation déposée par l’instance palestinienne du football appelant à la suspension d’Israël de toutes les compétitions internationales de football.
Lors du congrès annuel de la FIFA à Bangkok le 17 mai, l'instance dirigeante du football a accepté de demander un avis juridique sur la question avant de tenir une réunion extraordinaire du conseil dans un délai de deux mois.
Au cours de la réunion, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a présenté le projet aux 211 associations membres, soulignant le « caractère sensible » de la question et recherchant une « expertise juridique indépendante ».
« En raison de la sensibilité évidente de ces questions, la FIFA mandatera une expertise juridique indépendante pour analyser et évaluer les trois demandes formulées par la Fédération palestinienne de football et garantir que les statuts et règlements de la FIFA sont appliqués correctement afin de garantir une procédure équitable et régulière » dit Infantino.
Depuis 2014, la fédération palestinienne de football a soulevé la question de la suspension d’Israël au moins cinq fois, mais les appels se sont multipliés depuis octobre de l’année dernière, lorsque le régime israélien a lancé sa nouvelle guerre génocidaire contre les Palestiniens dans la bande de Gaza assiégée.
Près de 29 000 Palestiniens ont été tués au cours des neuf derniers mois, pour la plupart des enfants et des femmes. Parmi les victimes figurent plus de 250 sportifs, dont des footballeurs.
Des athlètes emblématiques tués par Israël
En mars, l’emblématique footballeur palestinien Mohammed Barakat, 39 ans, qui jouait pour Ahly Gaza et l’équipe nationale palestinienne, marquant 114 buts, a été tué lorsque des avions militaires israéliens ont bombardé sa maison à Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza.
Au cours de sa longue coopération avec le Khan Younes Youth Club, dont il était le capitaine, Barakat était connu comme « la légende de Khan Younes ».
En janvier, Hani al-Masdar, 42 ans, l'un des légendaires footballeurs palestiniens et entraîneur junior de l'équipe olympique palestinienne de football, a également été tué dans une frappe aérienne israélienne sur Deir al-Balah.
En novembre de l’année dernière, les volleyeurs palestiniens Hassan Zaitar et Ibrahim Qusiah ont tous deux été tués dans un bombardement israélien visant le camp de Jabaliyah, au nord de la ville de Gaza.
Bassim al-Nabahin, 27 ans, basketteur d'Al-Breij ; le footballeur Rashid Dabbour, 28 ans, qui a joué pour Al-Ahli Beit Hanoon ; et Ahmad Awad, 21 ans, qui représentait l’équipe nationale palestinienne de football, sont parmi d’autres tués par le régime de l’apartheid depuis le 7 octobre.
En avril, le site Web Press TV a publié les noms des athlètes, officiels, techniciens et éclaireurs tués par le régime génocidaire depuis les événements du 7 octobre 2023, sur la base de la liste publiée par la Fédération palestinienne de football.
Cependant, tous les noms ne sont pas inclus car beaucoup d’entre eux sont portés disparus.
Proposition palestinienne d'interdire Israël
Dans la dernière proposition, avancée au milieu de la guerre génocidaire contre Gaza, l’instance palestinienne du football a exigé « des sanctions appropriées, avec effet immédiat, contre les équipes (de football) israéliennes ».
Il faisait référence aux « violations du droit international commises par l'occupation israélienne en Palestine, en particulier à Gaza » et citait les engagements statutaires de la FIFA en matière de droits de l'homme et contre la discrimination.
Jibril Rajoub, qui dirige la Fédération de Palestine de football (PFA) a déclaré lors de la réunion du 17 mai à Bangkok que le peuple palestinien, y compris la PFA, « endure une catastrophe humanitaire sans précédent ». À cet égard, il fait référence à au moins 193 footballeurs tués depuis le 7 octobre 2023.
Les appels se sont également multipliés pour suspendre Israël des Jeux olympiques de Paris, qui débutent plus tard ce mois-ci.
Des équipes ont été exclues des Jeux olympiques dans le passé. Par exemple, le Comité International Olympique (CIO) a interdit l'Afrique du Sud de l'apartheid aux Jeux olympiques d’été de 1964 à Tokyo et aux Jeux de 1968 à Mexico.
En 1970, le CIO a expulsé l'Afrique du Sud des Jeux olympiques et le pays n'y est revenu qu'en 1992, lorsque Nelson Mandela a soutenu une équipe métisse qui participait à Barcelone.
L’année dernière, le CIO a interdit au Comité olympique russe de participer aux Jeux de Paris en raison de l’opération militaire de Moscou en Ukraine, que beaucoup ont qualifiée de décision politique.
Le journaliste Karim Zidan, dans un article d’opinion publié par The Guardian en janvier, a déclaré que le traitement réservé par le CIO envers la Russie et à Israël envoie un « message troublant » concernant la valeur perçue des droits de l’Homme.
« En s’abstenant d’imposer à Israël les mêmes sanctions que celles prises envers la Russie, ces organisations sportives semblent suggérer que la Palestine, en tant qu’État membre et participant à des événements internationaux majeurs, ne mérite pas le même niveau de sympathie, de dignité ou l’engagement requis pour faire respecter leurs droits humains fondamentaux »», a écrit Zidan à l’époque.
Les appels à l’interdiction d’Israël se multiplient
Dans sa déclaration de février, la Fédération ouest-asiatique de football (WAFF) a plaidé en faveur de la suspension par Israël de toutes les activités liées au football, dans le contexte de la guerre génocidaire en cours dans la bande de Gaza.
Le président de la WAFF, le prince Ali bin Hussein, a lancé cet appel dans une lettre ouverte adressée à l'instance dirigeante internationale du football associatif, aux confédérations de football et aux associations membres.
Réitérant son appel plus tôt cette semaine, Al Hussein, qui dirige la Fédération jordanienne de football (JFA), a déclaré que le sport devrait servir de plate-forme d'unité et de solidarité, et non de discrimination ou d'injustice.
« J’exhorte les fans de football du monde entier à s’unir pour la justice et à faire pression sur la FIFA pour qu’elle prenne des décisions reflétant les nobles valeurs humaines que représente le football. Maintenir la situation actuelle sans mesures décisives perpétue les deux poids, deux mesures et dresse un tableau injuste du monde du sport », a-t-il déclaré.
Il est pertinent de noter que le président de la Fédération de football de la République islamique d’Iran (FFIRI) a quitté le congrès annuel de la FIFA en mai en signe de soutien aux Palestiniens et de la protestation contre le génocide à Gaza.
« Nous avons quitté la salle du congrès parce que nous ne reconnaissons pas le régime sioniste. Ma conviction est que le régime sioniste devrait être interdit de toutes les activités liées au football, et cela devrait inclure ses représentants à tous les niveaux du football, au niveau des clubs et au niveau de la direction », avait alors déclaré Mehdi Taj.
« Nous, du bon côté de l’histoire, n’oublions pas des millions de personnes opprimées [en Palestine] ».
L’Iran a soulevé à plusieurs reprises, au niveau international, la question de la suspension d’Israël de toutes les compétitions sportives internationales, y compris le football.
Dans une déclaration publiée sur son site Web en février, la fédération iranienne de football a exhorté la FIFA à « suspendre complètement » Israël de ses activités liées au football en raison de la guerre menée par le régime contre les Palestiniens à Gaza.
La fédération a déclaré que la suspension était recommandée en riposte aux « actions inhumaines menées par le régime sioniste en Palestine, aux crimes de guerre commis par les sionistes à Gaza, ainsi qu’au massacre des civils innocents, en particulier des femmes et des enfants ».
#RedCardIsrael: réunion de la FIFA du 20 juillet
À l'approche de la réunion du Conseil de la FIFA du 20 juillet, les réseaux sociaux ont été inondés d'internautes appelant l'instance dirigeante du football mondial à ordonner la suspension d'Israël du football international.
Une campagne avec le hashtag #RedCardIsrael s'est déroulée ces derniers jours avec une avalanche de tweets soutenant l'appel à l'interdiction immédiate des équipes de football israéliennes.
« Veuillez prendre 10 secondes pour envoyer un e-mail aux membres du Conseil de la FIFA et leur demander de #RedCardIsrael et de suspendre les équipes israéliennes lors de la réunion extraordinaire du Conseil de la FIFA le 20 juillet 2024, où ils se réunissent pour discuter spécifiquement de la probabilité de l’imposition des sanctions à Israël », a déclaré Action Network dans un communiqué.
« Les sanctions contre les équipes israéliennes constituent une réelle opportunité de contribuer à isoler Israël au niveau international pour ses actes de génocide, notamment le meurtre de civils et de footballeurs, et pourraient contribuer à construire la paix en Palestine. Des sanctions sportives similaires ont contribué à mettre fin à l’apartheid sud-africain ».
@FIFA doesn't want you to know it can expel Israel on Saturday 20th July for gross violations of its own Statutes and Palestinian human rights. Please take 10 seconds to tell its Council Members to urgently #RedCardIsrael to isolate it internationally https://t.co/AcZ9RIO88s pic.twitter.com/iVQWhYNfPD
— Scottish Sport for Palestine (@ScotSport4Pal) July 16, 2024
Il indique que 642 618 lettres ont déjà été envoyées à la FIFA dans le cadre de la campagne #RedCardIsrael.
Leyla Hamed, une journaliste sportive basée à Londres, a également tweeté le même « appel à l’action ».
« La FIFA vote samedi 20 juillet sur l’interdiction ou non à Israël des matchs internationaux. Plus de 260 footballeurs ont été tués à Gaza. Les stades ont été transformés en fosses communes. Rendez-vous sur le lien ci-dessous pour demander à @FIFAcom de suspendre Israël MAINTENANT », a-t-elle écrit.
Adnan Dar, un entrepreneur et investisseur basé en Australie, a également profité de sa page X pour demander à la FIFA une « carte rouge » à Israël pour la guerre génocidaire contre les Palestiniens à Gaza.
« La FIFA vote ce samedi 20 juillet pour interdire ou non à Israël les matchs internationaux », a-t-il écrit.
« Rendez-vous sur le lien ci-dessous pour demander à @FIFAcom de suspendre Israël MAINTENANT ! Plus d’un demi-million d’entre nous ont déjà signé la pétition ci-dessous, qu’attendez-vous ? »
FIFA is voting this Saturday, July 20, on whether to ban Israel from international games.
— Adnan Dar (@AdnanClassified) July 17, 2024
Head to the link below to demand @FIFAcom to suspend Israel NOW!
Over 1/2 a million of us have already signed the petition below, what RU waiting for?
sign the petition… pic.twitter.com/tMYoumHDWe
Il est important de noter que les avions de combat israéliens ont également pilonné les infrastructures civiles à travers le territoire assiégé depuis octobre de l’année dernière, notamment les installations sportives et les stades.
Le stade de football historique de Yarmouk, dans la ville de Gaza, a été transformé en camp d’internement et d’« interrogatoire » par l’armée israélienne avant qu’elle ne le détruise complètement.
À la mi-janvier, plus de 300 clubs sportifs palestiniens, centres de jeunesse et organisations de la société civile ont lancé une campagne visant à interdire à Israël les sports internationaux.
La campagne #BanIsrael a été organisée par la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d'Israël et comprenait des équipes de football, de basket-ball et de volley-ball.
Maintenant, le hashtag #RedCardIsrael est à la mode sur les réseaux sociaux, reflétant un large soutien à la suspension d’Israël des sports internationaux.
