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Zoom Afrique du 13 juillet 2024

Les titres de la rédaction :

  • Le Nigeria veut connecter 80% de la population rurale d’ici 2027
  • Sénégal : création d'un comité d’examen des contrats stratégiques
  • Côte d’Ivoire : 16 milliards $ pour renforcer la résilience climatique
  • Le marché africain du commerce électronique devrait croître de 49% d’ici 2028 (rapport)

 

Les analyses de la rédaction :

1. Bientôt une rupture Tchad/France ?

Le président tchadien Mahamat Idriss Déby a annulé sa visite officielle prévue à Paris le 15 juillet, où il devait rencontrer le président français Emmanuel Macron. Cette décision survient après l’ouverture d’une enquête en France pour « détournement de fonds publics et recel » visant le chef d’État tchadien 

Selon Africa Intelligence, l’ouverture de cette enquête pour « détournement de fonds publics et recel » serait à l’origine du report sine die de cette visite officielle.

L’enquête, initiée par le Parquet national financier (PNF) en janvier 2024 suite à des révélations de Mediapart, porte sur l’achat de costumes à Paris par la présidence tchadienne pour un montant de 900 000 € via la société MHK Full Business. Mahamat Idriss Déby a affirmé ne pas être impliqué dans cette affaire. Il a été informé de l’enquête début juillet, ce qui a conduit à la décision de reporter sa visite officielle à Paris.

La rencontre entre Déby et Macron devait aborder plusieurs sujets cruciaux, notamment l’avenir de la présence militaire française au Tchad, où près d’un millier de soldats français sont actuellement déployés. La présence militaire française au Tchad est un élément clé de la coopération entre les deux pays, particulièrement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.

Cette annulation pourrait avoir des répercussions sur les relations diplomatiques et militaires entre le Tchad et la France. Les prochains développements de l’enquête et les réponses des deux gouvernements seront déterminants pour l’évolution de cette situation délicate.

2. Le président burkinabè accuse la Côte d’Ivoire et le Bénin de vouloir « déstabiliser » le pays

Le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a accusé jeudi, la Côte d’Ivoire et le Bénin d’héberger des individus qui tentaient de « déstabiliser » son pays.

Traoré s'exprimait lors d’une rencontre avec les forces vives de la nation retransmise à la télévision publique.

« Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien. Mais nous avons quelque chose contre ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire. Nous le disons et nous le répétons encore. Il y a bel et bien à Abidjan, un centre d'opérations pour déstabiliser notre pays », a déclaré jeudi, Traoré, lors d’une rencontre avec des milliers de personnes venues des 13 régions du pays.

« Personne ne peut le nier et nous apporterons les preuves dans les jours à venir. Nous vous montrerons des preuves physiques et vous allez comprendre de quoi nous parlons », a-t-il lancé sous les acclamations de la foule.

Les relations entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont été émaillées d'incidents depuis quelques mois, notamment au niveau des frontières communes entre les deux voisins.

Fin mars 2024, un soldat burkinabè et un supplétif civil de l'armée ont été arrêtés dans le nord de la Côte d'Ivoire pour avoir franchi illégalement les frontières.

Le 19 septembre 2023, ce sont deux gendarmes ivoiriens qui avaient, eux, été interpellés sur le territoire burkinabè, alors qu'ils se trouvaient sur un site d'orpaillage clandestin.

Aucun soldat des deux côtés n’a été libéré et des négociations seraient en cours, selon plusieurs sources.

Il est à noter que les deux pays faisaient partie de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Toutefois, le Burkina Faso (tout comme le Mali et le Niger) a décidé de se retirer de cette organisation sous-régionale en mars dernier, accusant l'organisation sous-régionale de servir les intérêts d'anciennes puissances coloniales.

En février dernier, la Cédéao a allégé ses sanctions « pour des raisons humanitaires », appelant à la réconciliation avec ces trois pays.

Lors de son dernier sommet tenu à Abuja le 7 juillet courant, la Cédéao (à laquelle appartient toujours la Côte d'Ivoire) a désigné les présidents sénégalais et togolais pour mener une médiation auprès de ces trois pays qui ont créé, entre-temps une confédération dite Alliance des États du Sahel.

3. Mali : Alliance des états du Sahel, une union au service exclusif des peuples

Par Massa SIDIBE

Les dirigeants de l’AES ont acté, la semaine dernière, la création d’une Confédération entre les trois pays concernés. Ils sont résolus avec leurs peuples a prendre le train de Histoire, sans fermer la porte a la coopération avec les pays voisins « Chat échaudé craint l’eau froide ». Cette célèbre antienne veut dire que notre prudence redouble à la suite d’une mésaventure. Ainsi, celui qui a vécu une expérience malheureuse se méfierait si un événement identique se profile à l’horizon. La même expression résume sans doute le ressenti des populations de l’Alliance des États du Sahel (AES) au terme du sommet de la Cedeao, tenue dimanche dernier à Abuja au Nigéria.

Des rumeurs ont en effet inondé les réseaux sociaux indiquant que les chefs d’État de cette organisation sous-régionale ont imposé le visa aux ressortissants de l’AES. En fait, à l’ouverture du sommet, le président de la Commission de la Cedeao, Dr Alieu Omar Touray, avait évoqué les possibles répercussions du retrait des pays de l’AES de la Cedeao, notamment sur les conditions de voyage et d’émigration. Cependant, aucune décision concrète n’a été prise dans ce sens. Menaces, chantage ou ballon d’essai, les « populations AES » sont formelles sur une chose : il y aura des manœuvres pour entraver la dynamique d’intégration amorcée par les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina Faso qui ont acté, le samedi 06 juillet 2024 à Niamey la création de la Confédération de l’AES.

Par ailleurs, le ministre Diop a assuré, soulignant qu’il ne voit aucune référence dans le communiqué par rapport à des restrictions qui seraient imposées à la circulation de nos ressortissants dans cet espace. Même si cela était avéré, a martelé le chef de la diplomatie malienne, ça nous donne raison en ce sens que probablement certains responsables de la Cedeao ne sont pas sortis des anciennes méthodes qui consistent à toujours faire peur et du chantage aux populations. Les mêmes utilisent les populations comme une arme pour créer des problèmes avec leurs dirigeants. « Nous pensons que nos populations ne doivent pas servir de bouclier », a-t-il assené.

Somme toute, les populations des trois pays sahéliens ont des raisons de nourrir un sentiment répulsif à l’égard d’une organisation qui s’est complètement discréditée à cause notamment de son inféodation à des puissances étrangères. Conséquences logiques du fourvoiement de ses dirigeants, les décisions de la Cedéao sont de plus en plus marquées du sceau de l’incongruité. En conséquence, au fil du temps, la voix de ses dirigeants est devenue inaudible auprès de la vox populi ouest-africaine. Tout le contraire de l’AES.

L’on ne peut s’empêcher de penser au triste épisode de l’embargo illégal et illégitime imposé à notre pays. Comme si cela ne suffisait pas, presque au même moment, pour des desseins malveillants, des ennemis de notre pays tenteront à plusieurs reprises de saboter notre économie nationale en utilisant des pratiques peu recommandables. Tout comme les fils de l’AES se souviennent de la menace d’une intervention militaire brandie contre le Niger pour réinstaller le président déchu, Mohamed Bazoum.

Pour toutes ces raisons, dirigeants et citoyens de l’Alliance sont résolus d’être au rendez-vous de l’Histoire.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV