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Les analyses de la rédaction :
1. Sénégal : la France refuse de partager des données essentielles avec Dakar
Les ambitions du Sénégal de Bassirou Diomaye Faye dans la conquête de l’or et du pétrole se heurtent à une mauvaise volonté de la France qui refuse de partager des données essentielles avec Dakar.
Dans la course mondiale aux minerais, le Sénégal dont le sous-sol recèle une grande variété de minerai (or, phosphate, fer, zircon) vendra au plus offrant, dit en substance Biram Souley Diop, ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines.
« Je ne voudrais pas me limiter à l’Europe. Il faut tirer des bénéfices partout dans le monde ! C’est vrai, je suis venu à Paris, mais si mon intérêt est en Arabie saoudite, j’irai méchamment le chercher là-bas ! »
Les pays africains producteurs de minerai doivent accélérer ensemble pour transformer sur place, dit le ministre, c’est une question de souveraineté.
« Tant qu’on ne prend pas la décision de transformer, on ne fait pas de transfert de compétences. Est-ce que vous savez que la France connaît mieux le cadastre minier du Sénégal que le Sénégal ?
Ils ont les données encore et ils ne les ont pas partagées avec moi. De quelle générosité parle-t-on ? La transformation, ça suppose aussi savoir ce qu’il y a dans son sous-sol », a souligné le ministre de l’Énergie au micro de RFI.
Le rééquilibrage -via la renégociation de certains accords miniers- réaffirmé, ce n’est pas sans risque, mais c’est loin d’être impossible pour Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales.
« À partir du moment où c’est l’État qui est souverain sur un certain nombre de ressources naturelles, a-t-il expliqué au micro d’Alexis Bedu. Et c’est lui qui peut aussi causer des problèmes aux entreprises exploitantes, en général les entreprises, après avoir dit : Non, on ne va pas renégocier, viennent à la table des négociations et on renégocie ».
Et face à la crainte des industriels, le ministre des Mines du Sénégal insiste sur un point : la stabilité politique de son pays.
2. L’AES : un espace souverain, de sécurité et de prospérité
L’AES se positionne comme un nouvel acteur régional, visant à promouvoir la sécurité et le développement économique. Cependant, les défis restent nombreux, notamment en matière de coordination diplomatique.
Le premier sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES), tenu à Niamey ce 6 juillet 2024, marque une étape significative dans la coopération régionale entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Présidé par le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, cet événement a réuni le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et le Colonel Assimi Goïta du Mali, autour du thème « L’Alliance des États du Sahel : un espace souverain, de sécurité et de prospérité ».
Les discussions ont porté sur divers sujets, notamment la situation géopolitique de la sous-région, la sécurité, et les questions de développement. Les chefs d’État ont critiqué la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour son rôle perçu dans la dégradation des valeurs de fraternité et de solidarité entre les nations de la région. Ils ont également salué la résilience de leurs populations face aux sanctions économiques imposées par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sous l’égide de la CEDEAO.
Sur le plan sécuritaire, les dirigeants de l’AES ont discuté des attaques terroristes et de leurs conséquences économiques, sociales et humanitaires. Ils ont exprimé leur compassion aux victimes et leurs familles, tout en félicitant les Forces de Défense et de Sécurité pour leur courage et leur professionnalisme. L’accent a été mis sur les succès enregistrés grâce à la mutualisation des moyens des trois États, illustrée par la libération de la ville de Kidal au Mali, symbole de la souveraineté retrouvée.
L’adoption du traité instituant la confédération AES marque un pas vers une intégration plus poussée entre les pays membres. La création d’une force conjointe des États du Sahel est une initiative clé pour lutter contre les groupes armés terroristes et la criminalité transnationale. En matière de développement, les chefs d’État ont souligné la nécessité de mutualiser leurs moyens pour mettre en place des projets structurants dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’énergie, et les infrastructures.
L’Alliance des États du Sahel se positionne comme un nouvel acteur régional, visant à promouvoir la sécurité et le développement économique. Cependant, les défis restent nombreux, notamment en matière de coordination diplomatique et de gestion des implications de leur retrait de la CEDEAO.
La création d’une Banque d’Investissement de l’AES et d’un Fonds de stabilisation est des initiatives prometteuses pour soutenir le développement et la résilience économiques de la région. Une volonté qui semble présager leur sortie de l’UEMOA. De plus, la mise en place d’une stratégie de communication efficace afin d’assurer une information saine et accessible aux populations, utilisant les langues nationales et les médias publics et privés.
La question de la libre circulation des personnes reste un point de vigilance, nécessitant une attention continue pour préserver les acquis de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.
Une déclaration récente de M. Touray, président de la Commission de la CEDEAO, a suscité des inquiétudes quant à la libre circulation des personnes suite au retrait de l’AES de la CEDEAO. Mais, contrairement aux informations erronées circulant, aucune mesure formelle n’a été prise pour instaurer une obligation de visa pour les ressortissants du Mali, du Burkina Faso et du Niger voyageant dans certains pays de la CEDEAO.
La possibilité d’une telle mesure, évoquée par M. Touray, soulève néanmoins des questions importantes sur l’avenir des échanges entre les citoyens de l’AES et les autres pays de la CEDEAO. La libre circulation est un pilier fondamental de l’intégration régionale, permettant non seulement le commerce et le travail transfrontaliers, mais aussi le renforcement des liens culturels et sociaux.
3. Niger : Berlin invité à suivre les pas des USA vers la sortie
Les États-Unis « veulent toujours s’imposer, toujours dicter leur volonté aux autres », a déclaré le vice-président de la Commission de la défense et de la sécurité du Conseil de transition au Mali.
La présence américaine au Niger « n’a pas servi les Nigériens, n’a servi ni à combattre le terrorisme ni à aider le pays à se développer », a expliqué Fousseynou Ouattara.
Pour Fousseynou Ouattara, les États-Unis « veulent toujours s’imposer, toujours dicter leur volonté aux uns aux autres ».
Désormais, remise aux autorités nigériennes, la base pourra « servir à accueillir nos partenaires qui nous aident sur plusieurs plans », poursuit-il.
« Je suis sûr que cette place ne sera pas vide. C’est avec plaisir que je verrai les techniciens et les assistants qui sont prêts à accepter nos conditions pour collaborer dans le domaine de la défense, dans le domaine militaire », a indiqué M.Ouattara.
L’armée allemande va cesser d’exploiter sa base logistique au Niger d’ici le 31 août, a indiqué samedi le ministère allemand de la Défense, selon une dépêche de l’AFP. Fin mai pourtant, l’Allemagne avait annoncé avoir convenu d’un accord intérimaire permettant à la Bundeswehr de continuer à exploiter cette base située à Niamey, la capitale. Cependant, les négociations avec les autorités nigériennes n’ont pas abouti sur les conditions de prolongation ou de conclusion d’un nouvel accord de coopération, a affirmé Berlin. L’Allemagne a aussi décidé de mettre fin à sa coopération militaire avec le Niger où elle a construit et équipé, à Tillia, dans le nord de la région de Tahoua, un Centre d’entraînement et de formation des forces spéciales (CEFS) en plus de former les soldats d’élite des forces armées nigériennes (FAN). Dans le cadre du nouvel accord qui devait être conclu, la construction d’un hôpital militaire de référence à Niamey, un investissement estimé à plus de 20 milliards de francs CFA, avait déjà été promise par l’Allemagne à l’ancien régime de Bazoum avant d’être remise dans la balance des négociations avec le nouveau régime militaire du CNSP du général Tiani. Ce qui n’a visiblement pas convaincu Niamey et a poussé l’Allemagne à suivre les pas de la France et des USA.
Selon les déclarations du ministre allemand, « les soldats de la Bundeswehr qui y sont encore stationnés vont se retirer d’ici au 31 août de la base de transport aérien de Niamey. La coopération militaire avec le Niger, effectuée avec le ministère allemand des Affaires étrangères, sera également abandonnée, a aussi déclaré la même source dont les propos tenus samedi dernier ont été rapportés par l’AFP.
Fin mai pourtant, l’Allemagne et le Niger avaient convenu d’un accord intérimaire permettant à la Bundeswehr de continuer à exploiter sa base de transport aérien à Niamey jusqu’au 31 août. “L’Allemagne et le Niger ont conclu un accord intérimaire pour le séjour des forces allemandes au Niger”, avait annoncé dans un communiqué le Ministère allemand de la Défense. L’accord devrait permettre à la base aérienne de la Bundeswehr à Niamey de rester opérationnelle au-delà du 31 mai, date d’expiration de l’accord actuel. Une période que les deux pays auraient mis à profit pour “négocier un nouvel accord sur le séjour des forces” allemandes au Niger. Selon le communiqué de Berlin, la base devrait alors fonctionner comme une structure “froide”, avec un personnel “nettement réduit”, avec la possibilité d’être activée à tout moment en cas de nécessité ou d’urgence.
Cependant, les négociations entre les deux pays pour prolonger cette exploitation n’ont pas abouti, à en croire les responsables de la Défense allemande. Le nouvel accord butait notamment sur le fait que le personnel stationné ne pourrait plus bénéficier d’immunité contre des poursuites judiciaires.
Bien que peu significatif, la présence des soldats allemands au Niger, après le coup d’état du 26 juillet 2023, a suscité de vifs débats dans le pays notamment au sein du Parlement. Cependant, Berlin semble plutôt pencher sur une présence stratégique dans ce pays du Sahel où elle a investi des millions d’euros ces dernières années notamment au profit de ces propres intérêts.
En décembre dernier, soit quelques mois après le coup d’État et la décision de Berlin de suspendre sa coopération avec Niamey, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a effectué une visite au Niger où il a annoncé la reprise dès 2024 de la coopération militaire entre les deux pays. Le patron de l’armée allemande s’est ainsi entretenu avec son homologue nigérien, le général de Corps d’Armée Salifou Mody. Dans l’interview qu’il avait accordé à la presse au sortir de la rencontre, le ministre allemand de la Défense a réaffirmé la volonté de son pays, à poursuivre et à renforcer le partenariat avec le Niger dans le domaine militaire. C’est en ce sens qu’il a annoncé la reprise de tous les projets interrompus dès 2024.
Mais comme on pouvait s’en douter, cette coopération n’avait plus de sens, et malgré tous les efforts de Berlin pour pouvoir rester dans le pays, Niamey a tranché, pas de troupes d’occupation étrangères au Niger.