Le directeur de l’hôpital al-Shifa de Gaza, détenu par les forces israéliennes pendant plus de sept mois, affirme avoir subi de « sévères tortures » au cours de sa détention dans les prisons israéliennes.
Mohammed Abu Salmiya fait partie des plus de 50 Palestiniens libérés et renvoyés à Gaza, selon une source médicale basée dans le territoire assiégé.
Lors d’une conférence de presse lundi 1er juillet, Salmiya a affirmé que les détenus « sont soumis à toutes sortes de tortures » dans les prisons et les centres de détention israéliens.
« Il y a eu des tortures presque quotidiennes. Les cellules sont cambriolées et les prisonniers battus », « Plusieurs détenus sont morts dans les centres d’interrogatoire ; juste parce qu’ils avaient été privés de nourriture ou de médicaments », a déclaré le directeur de l’hôpital al-Shifa.
Salmiya a affirmé que les surveillants pénitentiaires du régime israélien lui avaient cassé le doigt et lui avait aussi fait saigner la tête lors de passages à tabac, au cours desquels ils avaient utilisé des matraques et des chiens.
Selon lui, des membres du personnel médical dans les centres de détention israéliens sont eux aussi complices de la « violation de toutes les lois ».
Certains détenus palestiniens, a-t-il dit, ont perdu l’usage de leurs membres en raison de soins médicaux médiocres.
Le médecin palestinien a rappelé que des milliers de personnes étaient toujours détenus par les forces du régime sioniste.
D’après le bureau des médias de Gaza, les forces du régime israélien ont enlevé au moins 5 000 Palestiniens depuis octobre 2023 ; c’est à dire depuis que l’armée israélienne a lancé sa guerre la plus sanglante sur Gaza.
Le sort de nombre d’entre eux et les conditions de leur détention sont encore inconnus, rapporte le bureau des médias à Gaza.
La rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Alice Jill Edwards, a déclaré avoir reçu des informations selon lesquelles des Palestiniens étaient battus et enfermés dans des cellules, les yeux bandés et les mains menottées, pendant des périodes excessives, privés de sommeil et menacés de violences physiques et sexuelles.
D’autres rapports suggèrent que des détenus ont été insultés ou soumis à des actes d’humiliation, comme être photographiés et filmés dans des poses dégradantes.
L’experte des Nations unies a exhorté le régime israélien à permettre aux observateurs internationaux des droits de l’homme et des affaires humanitaires de pouvoir accéder immédiatement à tous les endroits où sont détenus des Palestiniens depuis octobre 2023.
Les groupes de défense des droits de l’homme ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme sur les « conditions difficiles sans précédent » que subissent les détenus palestiniens, y compris les femmes.