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Zoom Afrique du 1er juillet 2024

Zoom Afrique du 1er juillet 2024

Les titres de la rédaction :

  • La Tanzanie expédiera 650 000 tonnes de maïs vers la Zambie
  • Le Gabon restreint à 30% le quota de main-d’œuvre étrangère
  • Togo : 30 milliards FCFA additionnels de la BOAD pour les agropoles
  • Le Burkina va remettre à niveau une route transfrontalière joignant la Côte d'Ivoire

 

Les analyses de la rédaction :

1. France-législative: quels enjeux pour l’Afrique ? 

Près de 50 millions de Français ont été appelés aux urnes, hier dimanche, pour élire au suffrage universel direct à deux tours, les 577 députés qui devront siéger à l’Assemblée nationale, à l’issue des élections législatives anticipées les plus anxiogènes de ces dernières décennies, convoquées par le président Emmanuel Macron, le 9 juin dernier. En attendant les résultats du second tour prévu pour le 7 juillet, la question qui taraude les esprits est celle de savoir si les Français ont, cette fois-ci, et pour la première fois, décidé de donner les clefs du palais Bourbon (siège de l’Assemblée nationale) à l’extrême droite dont les principales caractéristiques sont le chauvinisme, le racisme, la xénophobie, son non-respect des lois nationales et internationales de protection des droits humains, entre autres. Après ce premier tour dont les résultats confirment, à quelques exceptions près, sa victoire annoncée par les instituts de sondage dans de nombreuses circonscriptions, le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et de Jordan Bardella peut déjà rêver d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale au soir du 7 juillet prochain, au grand dam de tous ces Français qui ont une dent atavique contre cette coalition iconoclaste.  

Il est évident que l’extrême droite qui a toujours considéré les migrants comme les responsables de presque tous les maux qui minent la société française veut, une fois sa victoire confirmée au terme du second tour, mettre la pression sur les pays qui bordent la Méditerranée comme la Tunisie et le Maroc, pour qu’ils protègent les frontières hexagonales par tous les moyens. Ceux qui arriveront miraculeusement à échouer sur les côtes européennes et à entrer clandestinement en France, feront l’objet de stigmatisation et de contrôles au faciès, avant d’être rapatriés menottes aux mains et sans ménagement. Pour ceux qui voudront rallier Paris régulièrement et par les airs, ils doivent, d’ores et déjà, savoir que les visas seront accordés aux compte-gouttes, et il sera encore plus difficile pour les Africains de se rendre en France. Mais il est clair qu’il y aura des mesures de rétorsion ou de réciprocité de la part de certains pays africains, surtout ceux qui défendent bec et ongle leur souveraineté et leur intégrité ; une chose qui ne déplairait pas aux activistes et souverainistes du continent qui demandent la fin du paternalisme rampant et sournois de la France et de son « gangstérisme » politique et économique dans ses anciennes colonies.  L’éventuelle victoire aux législatives du Rassemblement national pourrait donc être une solution à leurs préoccupations. Mais la politique hypocrite de la France a déjà démontré qu’il serait utopique de croire que la politique africaine de la France va changer du tout au tout ; que le franc CFA ne sera plus fabriqué à Clermont-Ferrand ; que les bases militaires françaises vont disparaître du continent et que certains présidents africains ne pourront plus plastronner sur le perron de l’Elysée. Au contraire. 

Bref, il y a beaucoup d’enjeux pour l’Afrique dans ces législatives françaises, surtout sur la gestion de l’immigration si l’extrême droite parvenait à remporter le scrutin comme le prédisent les sondages et les analystes politiques. On attendra le soir du 7 juillet pour en dire davantage, surtout que la surprise est encore possible, avec la mobilisation tous azimuts des anti-RN afin de déjouer les pronostics en mettant fin au rêve de Jordan Bardella de diriger un gouvernement d’extrême droite dans un pays qui avait à une époque une réputation de “berceau de la démocratie et des droits de l’Homme”, à géométrie variable bien sûr. 

 

2. Le sort des États de l'Alliance du Sahel ne se décidera pas dans les capitales occidentales (Diop) 

Le sort des pays l'alliance des Etats du Sahel (AES) ne va pas se décider à Bruxelles, Paris, Washington ou à Londres, a déclaré Abdoulaye Diop ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, mais par ces pays eux-mêmes. 

Abdoulaye Diop s'exprimait en marge de la 36ème édition du Forum Crans Montana à Bruxelles tenue du 26 au 28 juin 2024 autour de la thématique ''Les États généraux du monde'', où il a eu un entretien avec le Groupe africain des ambassadeurs au sujet de l’Alliance des États du Sahel (AES). 

Cette session spéciale d’information a mobilisé, selon le ministère des Affaires étrangères du Mali, les Ambassadeurs africains en vue de favoriser une meilleure compréhension de cette nouvelle Alliance qui change désormais la configuration géopolitique de la sous-région ouest-africaine. 

Diop a souligné qu'« il nous faut, à travers l'Alliance des Etats du Sahel, proposer une alternative d'avoir une organisation qui ne soit pas pilotée par l'extérieur, une organisation qui ne devienne pas un danger pour ses membres, pour ses populations. Comment peut-on travailler à rapprocher nos populations en mettant en place une autre façon de faire ? ». 

La même source précise que « le sort de nos pays ne va pas se décider à Bruxelles, Paris, Washington ou à Londres. Ça se décidera à Bamako, à Ouagadougou, à Niamey », ajoutant que cette réalité géopolitique doit être suivie. 

Abdoulaye Diop reconnaît que l'AES appartient au même espace de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) et de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), tout en soulignant qu'il va falloir discuter des modalités de vivre en commun. 

« Avec ou sans vous, nous allons avancer. Si les Européens ne sont pas là, les Chinois seront là, les Russes seront là, les Australiens seront là. Aujourd’hui, on n'est marié à personne », poursuit le diplomate malien. 

Et Diop d'ajouter : « Avec l’AES, il y a une nouvelle donne géopolitique qui est là. Que vous l’aimiez, que ne vous l’aimiez pas. Peu importe ! [...] La Cédéao va continuer son parcours, on va se parler. On va identifier des moyens de coexistence. Notre différend avec la Cédéao, ce sont d’autres qui nous distraient ». 

Il faut rappeler que durant ces deux jours, l’AES a été au cœur de la capitale européenne tant à l’occasion du Forum de Crans Montana que dans le cadre des activités organisées en marge de cette rencontre. 

Le Président de la Transition du Mali, le Colonel Assimi Goïta a récemment réaffirmé que les pays de l'Alliance des Etats du Sahel ont pris un chemin de non-retour concernant leur retrait de la Cédéao. 

Pour rappel, Bamako, Ouagadougou et Niamey avaient annoncé en septembre dernier la signature de la Charte Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel, une alliance de défense collective, sur fond de tensions croissantes avec la Cédéao et la dégradation des relations diplomatiques entre ces trois États du Sahel et la France, ancienne puissance coloniale. 

 

3. Burkina: sans présence occidentale, 150 terroristes neutralisés 

Le Burkina Faso démontre qu'il peut se débrouiller sans l'aide militaire occidentale : la prompte réaction du 20ème Bataillon d’intervention rapide et des vecteurs aériens, les 25 et 26 juin 2024 à Yamba, a permis de neutraliser plus de 150 terroristes et de saisir une grande quantité de matériel, selon l’Agence d’Information du Burkina (AIB) citant des sources militaires. 

On se rappelle que le 25 juin 2024, des centaines de terroristes ont tenté, au niveau de Yamba (Gourma), d’empêcher les éléments du 20e BIR de progresser sur Gayéri. Le courage et la détermination des soldats ont permis d’éliminer beaucoup de criminels avant que les vecteurs aériens n’interviennent. Ainsi, les ratissages des 25 et 26 juin ont permis de dénombrer 103 cadavres d’assassins sur le champ de bataille et une cinquantaine d’autres cramés par les frappes de drones plus loin. 

Les forces combattantes ont aussi saisi du matériel de guerre. Dès que le 20e BIR a repris le chemin de Gayéri, des assaillants sont sortis de leur cachette pour fuir vers l’Est, sans savoir qu’ils étaient observés depuis les cieux. Un missile a exterminé un premier groupe de terroristes qui avait marqué une pause sous un grand arbre. Les terroristes qui s’étaient réfugiés dans des cases au niveau d’un hameau abandonné ont été frappés avec précision. 

Les opérateurs aériens ont dégainé un missile sur un troisième groupe de criminels qui se croyait en sécurité dans une concession. Après la région de l’Est, les vecteurs aériens sont allés soutenir des forces amies le 27 juin 2024 à Noaka dans le Centre-Nord. Des criminels en fuite vers le Nord ont été frappés pendant que d’autres vecteurs poursuivaient la colonne. Les opérations se poursuivent sur tous les fronts. 

Ces succès militaires illustrent la capacité des forces armées burkinabè à protéger le territoire national et à mener des opérations de grande envergure sans dépendre de l’aide militaire occidentale. Le Burkina Faso prouve ainsi sa résilience et son autonomie dans la lutte contre le terrorisme. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV