Le ministre des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri Kani, a souligné que l'Iran intenterait certainement un procès contre les responsables des attaques chimiques contre le pays, soulignant qu'une telle action juridique n'est pas soumise à expiration et que cette action à intenter permettra d’éviter de nouvelles tragédies telles que celle de la ville de Sardasht.
Il a tenu ces propos dans un message publié samedi pour marquer le 37ème anniversaire de l'attaque chimique contre Sardasht par l'ancien dictateur irakien soutenu par l'Occident, Saddam Hussein.
Bagheri Kani a déclaré que l'usage généralisé d'armes chimiques par le régime de Saddam contre l'Iran a été rendue possible à la suite du soutien politique, militaire et diplomatique des États-Unis et de la Grande-Bretagne, sans oublier l’appui financier, scientifique et technique de certains gouvernements et entreprises européens, notamment l'Allemagne et les Pays-Bas.
Ces pays, a-t-il ajouté, ont empêché l’Iran de défendre les droits des survivants des attaques chimiques devant les tribunaux internationaux.
« L'engagement de poursuivre les auteurs et les complices des attaques chimiques contre la République islamique d'Iran ne sera jamais soumis au passage du temps [aux lois de l’expiration des actions en justice]», a-t-il assuré.
« En plus de poursuivre les criminels devant « les cours de la conscience humaine et de l’opinion publique », les tribunaux nationaux et internationaux devraient également assumer leur responsabilité et demander des comptes à ces criminels… afin d’empêcher que de telles tragédies ne se reproduisent plus désormais. »
Bagheri Kani a également souligné que les victimes des armes chimiques, fournies à l'Irak par l'Occident, sont aujourd'hui les victimes des sanctions inhumaines imposées à l'Iran par ces mêmes États.
« Les mêmes pays qui ont pleinement soutenu Saddam dans la production et l’utilisation des armes chimiques contre les Iraniens, y compris les femmes et les enfants opprimés de Sardasht, sont aujourd’hui aussi les partisans à part entière et les partenaires directs du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité que commet Israël dans la bande de Gaza », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Les mêmes pays qui bloquent l’accès aux médicaments par les sanctions aux victimes des armes chimiques soutiennent pratiquement et ouvertement le régime israélien qui fait obstacle à la livraison de la nourriture et des médicaments à la population gazaouie en utilisant la famine comme arme de guerre. »
Le ministre des Affaires étrangères par intérim a en outre souligné que l'Iran avait la ferme volonté de s'opposer sérieusement à l’utilisation par un quelconque Etat des armes chimiques car notre pays a été jusque-là et dans l’histoire moderne de l’humanité, la plus grande victime de l'utilisation de ces armes.
La République islamique, a-t-il déclaré, attache une grande importance à la réalisation des objectifs de la Convention sur les armes chimiques et poursuit ses efforts en faveur d'un monde sans armes chimiques.
Le 28 juin 1987, le régime de Saddam a largué des bombes au gaz moutarde sur Sardasht, une petite ville de la province iranienne de l’Azerbaïdjan de l’Ouest.
L’attaque a tué au moins 119 civils iraniens et elle en a blessé 8 000 autres ; laissant certains d’entre eux handicapés à vie.