En France, les électeurs musulmans s’inquiètent de plus en plus de la perspective d’une victoire de l’extrême droite à moins de deux semaines des élections législatives anticipées en France, craignant les éventuelles restrictions qui pourraient s’ensuivre.
À Lyon, la population estime que le pays se trouve dans une situation dangereuse à l’approche d’élections anticipées, après les gains obtenus par le Rassemblement national au Parlement européen, rapporte le journal britannique The Guardian.
A Lyon toujours, enhardis par la victoire de l’extrême droite française aux élections européennes, des partisans ont défilé - visages masqués- dans les rues en scandant : « L’islam hors d’Europe ».
Kamel Kabtane, responsable de l’Institut français de civilisation musulmane- fondé en 2017 pour promouvoir le dialogue interculturel à Lyon - estime catastrophiques les retombées de la victoire de l’extrême droite pour les musulmans ainsi que pour toute la société française, rapporte The Guardian.
Les sondages suggèrent que le Rassemblement national (RN), parti d’extrême droite et anti-immigration, est en passe de remporter les élections, mais n’obtiendra pas la majorité.
La France abrite l’une des plus importantes populations musulmanes d’Europe, avec environ 6 millions de personnes qui pratiquent l’Islam ou sont d’origine musulmane. La communauté est également l’une des plus anciennes d’Europe, avec des familles qui ont passé jusqu’à cinq générations à se forger une vie mêlant traditions françaises et musulmanes.
« Ce qui est clair, c’est que le RN voit une France où la devise « liberté, égalité, fraternité » ne semble s’appliquer qu’à certains », a déclaré Kabtane. Et de poursuivre : « Aurons-nous demain la liberté de pratiquer notre religion ? Serons-nous égaux ? Et le principe de fraternité perdurera-t-il, ou serons-nous mis à l’écart comme certains le souhaitent ? »
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Après les résultats des élections européennes, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a dénoncé l’incapacité des partis politiques traditionnels à s’attaquer aux problèmes du chômage persistant, de la stagnation des salaires et de la hausse du coût de la vie.
Les sondages suggèrent que le parti centriste Renaissance d’Emmanuel Macron perdra face aux blocs de gauche et d’extrême droite, et personne ne sait ce qui attend la France, a déclaré une autre lyonnaise, pour qui Macron a déjà divisé la France en deux.
Pour elle comme pour beaucoup d’autres en France, les tensions ont atteint un point tel qu’il est désormais impossible d’ignorer la menace.
