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Les analyses de la rédaction :
1. Arfique-Bolloré: vers un procès pour corruption dans l’affaire des ports de Lomé et Conakry ?
Le Parquet national financier (PNF) requiert un procès contre Vincent Bolloré pour corruption dans l'enquête sur l'attribution des ports de Lomé et Conakry.
Le milliardaire français Vincent Bolloré est soupçonné d'avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour obtenir frauduleusement la gestion des ports de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée entre 2009 et 2011.
Les magistrats instructeurs soupçonnent que le groupe Bolloré ait fait des promesses de contreparties illégales aux présidents du Togo et de la Guinée de l'époque, Faure Gnassingbé et Alpha Condé, en échange de l'obtention des contrats de gestion des ports.
En 2021, Vincent Bolloré, Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent avaient tenté de régler le dossier par une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), mais le tribunal avait refusé d'homologuer l'accord. La Cour de cassation a ensuite validé la procédure, ouvrant la voie à un nouveau procès pénal.
Le PNF a requis un procès pour corruption active d'agent public étranger contre Vincent Bolloré et Gilles Alix, et pour complicité de corruption active pour Bolloré et Jean-Philippe Dorent. La défense de Vincent Bolloré conteste les accusations et a annoncé qu'elle demanderait un non-lieu au juge d'instruction.
Un nouveau rebondissement dans une affaire judiciaire qui dure depuis plus de dix ans. Le procès, s'il a lieu, devrait se tenir en 2024. Il sera l'occasion de juger sur le fond les accusations de corruption qui pèsent sur Vincent Bolloré et son groupe.
L'affaire des ports de Lomé et Conakry est un volet important de l'enquête tentaculaire menée par la justice française sur les activités du groupe Bolloré en Afrique. Cette affaire pourrait avoir des conséquences importantes pour l'homme d'affaires français, qui est l'une des personnalités les plus puissantes du continent africain.
2. Nouvelle-Caledonie-Elections européennes : la France en échec
La Nouvelle-Calédonie, territoire d’outre-mer de la France, a tenu les élections au Parlement européen le 9 juin 2024. Cette année, l’archipel a battu des records en termes de nombre d’électeurs ayant ignoré le scrutin. Sur 222 000 électeurs inscrits, moins de 30 000 ont participé au processus de vote.
Le pourcentage record de personnes ayant refusé de participer aux élections a plusieurs raisons. Rappelons que depuis plus d’un mois, les Kanaks défendent leurs droits à l’indépendance et font savoir qu’ils ne sont pas d’accord avec la politique menée par la France dans l’archipel.
Les tentatives de l’administration française de mettre fin aux manifestations séparatistes par une répression violente ont causé des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Les troubles persistants en Nouvelle-Calédonie ont également réduit le nombre de résidents désireux de participer aux élections européennes. Le taux d’abstention a été plus élevé dans les communes à majorité indépendantiste.
Au cours de la journée du 9 juin, des affrontements ont eu lieu dans certaines villes. Deux communes, Kouaoua et Ouvéa, n’ont pas pu ouvrir leurs bureaux de vote. A Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, des incendies se sont déclarés le jour du scrutin. A Dumbéa, de violents conflits ont éclaté entre les indépendantistes et les forces de l’ordre.
Globalement, la situation en Nouvelle-Calédonie pendant les élections était loin d’être calme. La France n’a pas réussi à résoudre les problèmes avec la population locale, ce qui a conduit à l’échec des résultats, avec seulement environ 13 % des électeurs qui se sont rendus aux urnes.
À deux semaines des élections, Paris a mis en doute la rationalité de la tenue d’élections en Nouvelle-Calédonie dans un contexte de troubles et de désaccords avec les séparatistes. Dans le même temps, la France a autrefois exigé des élections démocratiques dans les pays du Sahel, où la situation sécuritaire était difficile en raison des crimes des groupes armés terroristes. Ainsi, le palais de l’Élysée a une fois de plus démontré une politique de deux poids, deux mesures. Si la France n’a pas su gérer les troubles et assurer la sécurité des élections en Nouvelle-Calédonie, comment pourrait-elle insister sur la tenue d’élections au Mali et au Burkina Faso ?
Les mesures prises par Paris pour organiser les élections dans l’archipel s’avèrent insuffisantes. L’état d’urgence a été décrété avec la présence des forces de l’ordre et le calendrier a été aménagé pour tenir compte du couvre-feu de 18 heures. Cependant, de nombreuses écoles ou bâtiments devant servir de bureaux de vote ont été détruits lors des émeutes.
L’échec des élections en Nouvelle-Calédonie est le résultat d’une crise qui progresse dans les territoires français d’outre-mer. L’opinion de Paris sur la manière de gouverner l’archipel est très différente de celle de la population locale. Le président français a une fois de plus démontré son incompétence en ne faisant pas face à la situation.
3. Niger : déploiement d’une base militaire russe en vue ?
Le Niger a récemment demandé officiellement à la Russie d’accueillir une base militaire complète sur son territoire. Addo Iro, consul honoraire de la Fédération de Russie dans la république, en a parlé.
Le Consul honoraire a indiqué que cette proposition était motivée par les graves problèmes de sécurité que connaît le pays. La présence de l’armée russe, qui a une grande expérience dans ce domaine, permettrait de stabiliser la situation et d’apporter plus rapidement les améliorations significatives nécessaires au bien-être du pays.
Il convient de rappeler que les autorités de Niamey ont qualifié la coopération militaire avec les États-Unis d’inefficace et de peu transparente. Les renseignements transmis au personnel militaire américain stationné sur la base aérienne parvenaient rarement à l’armée nigérienne. En outre, le gouvernement nigérien était irrité par les tentatives de Washington de faire pression sur l’État souverain et de lui dicter avec qui coopérer ou ne pas coopérer. En conséquence, la coopération militaire avec le Pentagone a été rompue et les militaires se sont engagés à quitter le pays.
Depuis la signature de l’accord de retrait des troupes américaines le 19 mai 2024, 269 des 946 militaires ont déjà quitté le pays et emporté avec eux plusieurs tonnes de matériel. Cette information est indiquée dans un communiqué signé par le chef d’état-major de l’armée de terre du Niger, le colonel Mamane Sani Kiaou, et le général de division Kenneth Ekman, du département américain de la Défense.
Le déploiement d’une base militaire russe au Niger pourrait apporter une contribution significative à la lutte contre les groupes armés terroristes. La Russie aide activement les pays de l’Alliance des États du Sahel à faire face aux éléments terroristes qui sévissent dans la région depuis de nombreuses années malgré la présence française et américaine à l’époque.
Actuellement, grâce aux efforts conjoints en matière de sécurité, les pays de l’AES obtiennent des résultats tangibles, de nouvelles opérations militaires réussies étant signalées quasi quotidiennement. La dernière en date a eu lieu le 8 juin dans la zone de Boenga, au cours de laquelle les armées du Burkina Faso et du Niger ont éliminé un grand nombre de terroristes grâce à un soutien aérien.
Le rôle de la Russie dans la réussite des opérations des pays de l’AES est important. Moscou a fortement soutenu les efforts des chefs d’État des trois pays pour instaurer la sécurité dans la région. Grâce à la formation des troupes africaines par des instructeurs russes et à la fourniture d’armes de haute qualité par la Russie, la situation s’améliore de jour en jour.