En France, le député de la 7e circonscription de Marseille, Sébastien Delogu, a brandi un drapeau palestinien mardi à l’Assemblée nationale, lors des Questions au gouvernement. Après avoir provoqué une suspension de séance, il a été exclu quinze jours de l’hémicycle.
C’est la plus haute sanction permise par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Le député La France insoumise (LFI) Sébastien Delogu a écopé d’une exclusion de quinze jours du palais Bourbon, après avoir brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle, mardi 28 mai.
« Nous ne sommes rien sur terre, si nous ne sommes pas d’abord l’esclave d’une cause, celle des peuples et celle de la justice et de la liberté. » Frantz Fanon
— Sébastien DELOGU (@sebastiendelogu) May 28, 2024
Pas de justice, pas de paix ! #Palestine #Rafah pic.twitter.com/JjunNMROvo
« Il s’est rendu coupable de provocation envers l’Assemblée nationale », a estimé la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet. Après un vote assis/debout, elle a confirmé la sanction, qui prévoit le retrait de la moitié de l’indemnité parlementaire pendant deux mois et son exclusion temporaire durant 15 jours.
Lors de la séance de questions au gouvernement, la députée LFI Alma Dufour a interpellé l’exécutif sur la situation à Gaza et son refus « de sermonner Israël ». Alors que le ministre du Commerce extérieur commençait à répondre à l’élue, Sébastien Delogu s’est levé et a brandi un drapeau aux couleurs de la Palestine sous les applaudissements de son groupe.
« En brandissant un drapeau palestinien, est-ce-que, enfin, le président va se réveiller et se dire qu’il faut cesser de vendre des armes ? », a réagi Sébastien Delogu à la suite de la suspension de séance. « Je me fous complètement de la sanction que va me donner l’Assemblée nationale », avait-il ajouté.
Delogu a fait un signe en V pour la victoire et a quitté la chambre basse, alors que d’autres députés français à l’intérieur célébraient sa suspension.
Sa suspension est intervenue le jour où l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu un État palestinien, renforçant ainsi l’isolement du régime israélien.
Dans une tentative coordonnée visant à exercer une pression internationale accrue sur le régime pour qu’il mette fin à sa campagne génocidaire dans la bande de Gaza assiégée, les trois principaux pays d’Europe occidentale ont rejoint mardi des dizaines de pays qui ont déjà reconnu un État indépendant de Palestine.
La déclaration commune avait déjà été annoncée la semaine précédente. Ce trio est la première grande puissance occidentale à reconnaître officiellement la Palestine.
Cette décision porte à 145, le nombre de 193 États membres de l’ONU qui ont reconnu un État palestinien.
Mais aucun membre du Groupe des Sept puissances industrielles – y compris la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis – ne l’a fait.
Macron : « Je suis prêt à reconnaître l’État palestinien »
Le président français Emmanuel Macron a déclaré en février que la reconnaissance d’un État palestinien n’était plus « tabou ».
Mardi depuis l’Allemagne et aux côtés du chancelier Olaf Scholz, il a toutefois clarifié ces propos en déclarant : « Il n’y a pas de tabou pour la France, je suis prêt à reconnaître un État palestinien (…) mais je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile. Je ne ferai pas une reconnaissance d’émotion ».
Des députés italiens brandissent le drapeau palestinien au Parlement
Par ailleurs, un groupe de députés du Mouvement Cinq Étoiles a montré mardi des drapeaux palestiniens et de la paix lors d’un débat sur la crise au Moyen-Orient à la Chambre des députés, où le mouvement a également demandé au gouvernement italien de reconnaître l’État de Palestine.
« Nous ne devrions jamais avoir peur de reconnaître le droit d’une communauté de se rassembler autour d’un drapeau », déclare Riccardo Ricciardi, député du Mouvement Cinq Etoiles.
Le drapeau palestinien hissé devant le Parlement irlandais
Le drapeau palestinien a flotté mardi devant le bâtiment du Parlement irlandais à Dublin alors que l’Irlande reconnaissait officiellement le statut d’État palestinien, une décision également prise mardi par l’Espagne et la Norvège.
Le gouvernement irlandais a déclaré qu’il acceptait d’établir des relations pleinement démocratiques entre Dublin et Ramallah.
La campagne barbare d’Israël à Gaza a commencé le 7 octobre. Elle a désormais chassé de leur foyer près de 80 % des 2,3 millions d’habitants de l’enclave assiégée. La sauvagerie du régime a causé des destructions considérables dans les villes.
Israël a également tué au moins 36 050 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023.