Plus de 200 membres du personnel des institutions et agences de l’UE ont signé une lettre exprimant leur « inquiétude croissante » quant à la réponse de l’Union à la crise humanitaire à Gaza. Ils soulignent le fait que l’union s’est comportée jusqu’à présent, dans un sens contraire à ses valeurs fondamentales et à son objectif de promotion de la paix.
Selon The Guardian, la lettre, signée par 211 personnes à titre personnel en tant que citoyens et adressée aux trois plus hauts responsables de l’UE, exige un cessez-le-feu immédiat à Gaza ainsi que la cessation des exportations d’armes vers Israël.
« C’est précisément pour éviter un ordre mondial aussi sinistre que nos grands-parents, témoins des horreurs de la Seconde Guerre mondiale, ont créé l’Europe », peut-on lire dans la lettre. « Rester les bras croisés face à une telle érosion de l’État de droit international reviendrait à faire échouer le projet européen tel qu’ils l’avaient envisagé. Et, cela ne peut se produire en notre nom. »
« Nous n’arrivions pas à croire que nos dirigeants qui parlaient si fort des droits de l’homme et qui décrivaient l’Europe comme le phare des droits de l’homme, étaient soudain si silencieux face à la crise qui se déroulait à Gaza. C’est comme si on nous demandait soudain de fermer les yeux sur nos valeurs et sur les valeurs pour lesquelles nous étions censés travailler. Et pour nous, ce n’était pas acceptable », précise la lettre.
La lettre rappelle que de nombreuses ONG ont appelé à plusieurs reprises à un cessez-le-feu. Elle souligne aussi : « L’incapacité de l’UE à répondre à ces appels de plus en plus désespérés est en contradiction flagrante avec les valeurs que l’UE défend et que nous défendons. »
La lettre devrait être remise vendredi à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne ainsi qu’à Roberta Metsola, présidente du Parlement européen et enfin à Charles Michel, celui qui dirige le Conseil européen.
Cette lettre a été publiée alors que trois pays européens, l'Irlande, l'Espagne et la Norvège, ont annoncé qu'ils vont reconnaître l'État indépendant de Palestine à compter du 28 mai ; une action qui a été sévèrement critiquée par le régime israélien et les États-Unis.
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