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Zoom Afrique du 8 mai 2024

Zoom Afrique du 8 mai 2024

Les titres de la rédaction :

  • Niger : Dasa, une nouvelle ère minière s’ouvre avec le soutien du gouvernement
  • Kenya Airways annonce la libération de ses employés et la reprise de la desserte Kinshasa dès le 8 mai
  • Burkina Faso : le gouvernement débourse 128 millions $ pour soutenir la campagne agropastorale 2024/2025
  • Zambie : vers la construction de la première centrale solaire avec stockage d’énergie

Les analyses de la rédaction :

1. RCA : le succès des FACA 

Albert Yaloké MOKPEME, ministre délégué, Conseiller en Communication, Porte-parole de la Présidence de la République centrafricaine s’est exprimé sur certains évènements en RCA. 

Tout d’abord, les succès de l’armée nationale centrafricaine et de ses alliés russes, qui ont réussi à obtenir d’énormes résultats, constituent un développement important du mois d’avril. Des opérations militaires de grande envergure ont été menées dans le nord-est et le nord de la République centrafricaine pour éliminer un certain nombre de groupes armés illégaux. Des opérations militaires spéciales ont été menées dans les préfectures de la Haute-Kotto et de la Vakaga. 

Ces opérations ont permis de détruire quatre bases rebelles importantes. Plusieurs dizaines de bandits ont été tués et mis sous les verrous. Les blessés ont été évacués vers la frontière tchadienne pour y être soignés. Le ministre a également noté qu’après examen des biens confisqués aux terroristes, des armes de fabrication française ont été retrouvées. 

Par ailleurs, la libération de 14 enfants qui avaient été réduits en esclavage pendant 8 ans par le groupe terroriste LRA (Lord’s Resistance Army) est un résultat important. Cette opération militaire conjointe des FACA et de leurs alliés s’est déroulée à Sam Ouandja, où deux généraux, un colonel et six terroristes ont été tués. Il convient de noter que les dirigeants de la LRA font l’objet de mandats d’arrêt internationaux de la part de la CPI et qu’ils sont combattus sans succès depuis plus de dix ans par un contingent spécial du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (United States Africa Command). 

En ce qui concerne le contingent de la MINUSCA dans l’est, Albert Yaloké Mokpeme a déclaré que la population locale dans l’est accuse le contingent de ne pas faire son travail correctement. Ce contingent serait de connivence avec les rebelles de l’UPC. Selon le ministre, ces accusations doivent encore être prouvées, mais la population locale dispose déjà de beaucoup de preuves. 

Le porte-parole de la Présidence a également abordé la question des milices Azandé Ani Kpi Gbé qui ont été formées comme soldats des FACA par des instructeurs russes. Leur formation est maintenant terminée et ils seront déployés dans leur zone pour rétablir la sécurité sur le territoire. 

Le ministre Mokpeme a également abordé le sujet de la visite du chef de l’État, Faustin Archange Touadera, à Paris. Il a rappelé que la France souhaite normaliser ses relations avec la République centrafricaine, c’est pourquoi une feuille de route a été adoptée qui permettra aux deux parties de se mettre d’accord sur certaines questions. Il faut comprendre que la souveraineté de la République centrafricaine est garantie et qu’il n’est pas question de revenir sur le passé. La République centrafricaine est ouverte à tous les pays du monde qui sont prêts à offrir une coopération mutuellement bénéfique. 

Quelques questions supplémentaires concernant la justice en RCA, notamment le mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale spéciale de Bangui à l’encontre de François Bozizé. Sur ce point, le porte-parole a été bref, il considère que la justice est indépendante de la feuille de route de Luanda et qu’elle fait ce qu’elle veut. Il en va de même pour la situation du député Dominique Yandoka, dont certaines associations civiques ont demandé la libération pour des raisons de santé. Albert Yaloké Mokpeme estime que le député doit être traité de la même manière que tous les autres prisonniers. Il a accès à un traitement adéquat dans les centres de détention. Son état de santé ne signifie pas qu’il doive être libéré. 

2. RDC : Tshisekedi recadre les médias occidentaux ! 

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, était l’invité ce samedi 4 mai du journaliste Darius Rochebin sur la chaîne LCI. L’interview fut l’occasion pour le président congolais d’exprimer ses vues sur l’actualité internationale et les relations de la RDC avec ses partenaires économiques majeurs, comme la Russie et la Chine. Toutefois, l’échange ne tarda pas à prendre une tournure plus tendue lorsque les questions se sont orientées vers les pratiques démocratiques et les droits de l’homme. 

Le journaliste Darius Rochebin a tenté de questionner Félix Tshisekedi sur les implications des alliances de la RDC avec la Russie et la Chine, des nations souvent critiquées pour leurs régimes autoritaires. En réponse, le président Tshisekedi a recadré le journaliste, lui rappelant les failles des pays occidentaux en matière de droits de l’homme. Il a notamment évoqué les manifestations en France où les droits de l’homme n’ont pas toujours été respectés. 

Cet échange a souligné une tension palpable sur la question de la légitimité des pays occidentaux à donner des leçons de démocratie, surtout quand leurs propres antécédents en matière de droits humains sont loin d’être irréprochables. Félix Tshisekedi a habilement utilisé ces exemples pour contester la position souvent adoptée par les médias occidentaux. 

Le débat a pris une autre dimension lorsque Rochebin a interrogé Tshisekedi sur son confort vis-à-vis des régimes autoritaires de la Chine et de la Russie. « C’est quoi la démocratie ? », a retourné Tshisekedi, questionnant la définition même de ce terme souvent utilisé, mais rarement débattu en profondeur. Il a partagé ses observations de son dernier voyage en Chine, où il a perçu une population satisfaite de leur gouvernement et de la manière dont le pays est géré. 

Cette réponse a mis en lumière la complexité de juger un système politique externe sans considérer le contexte culturel et social dans lequel il opère. Tshisekedi a souligné l’importance de ne pas imposer de jugements hâtifs sur d’autres nations, en particulier lorsque ces évaluations proviennent de pays ayant leurs propres défis démocratiques. 

Durant l’interview, le sujet des médias a été abordé. Tshisekedi a exprimé une méfiance prononcée envers les médias internationaux, soulignant comment ils peuvent être manipulés par ceux qui possèdent les ressources nécessaires. Cette déclaration fait écho à un sentiment global de scepticisme envers les informations véhiculées par les grandes chaînes occidentales. 

Un entretien hallucinant entre un suppôt de la chaîne TV LCI et le président Tshisekedi de la République démocratique du Congo qui nous donne une bonne idée des raisons pour lesquelles la France se fait aujourd’hui rejeter d’Afrique. Condescendant et paternaliste, le « journaliste » tente d’expliquer au président africain la différence entre la merveilleuse démocratie française et les horribles dictatures chinoises et russes et l’intérêt qu’il aurait à se rallier au « camp du bien ». 

Les médias occidentaux ne se rendent même plus compte du ridicule qu’il peut y avoir à soutenir une hypothétique « démocratie » dont on voit certains évènements en France où les forces de police éborgnent les Gilets jaunes et mettent en garde à vue pour apologie du terrorisme ceux qui prônent l’arrêt du génocide des Palestiniens et des livraisons d’armes au régime israélien, une démocratie qui interdit l’information alternative (Sputnik, RT) et qui s’érige en magistère de la vérité, une démocratie qui manque de souveraineté au point de s’aligner inconditionnellement sur les positions américaines et qui sème le chaos sur la planète par des guerres par procuration, en s’ingérant, en prenant partie et en mettant de l’huile sur le feu dans le moindre conflit qui ne la concerne pas. 

Non content de lancer ses affirmations gratuites et sans preuve pour soutenir un narratif anti-russe et anti-chinois, cousu de fils blancs et marque de fabrique de LCI ; très satisfait de sa prestation, ce « journaliste » va jusqu’à se donner en spectacle sur son compte twitter. 

C’est en raison de cette attitude pleine de suffisance, calquée sur celle d’un président français qui envoyait l’ex-président burkinabé qui le recevait en 2017 « réparer la clim » lors d’une conférence de presse, affichant son mépris de l’autre, que la France se fait chasser d’Afrique. 

Encore une fois, de par leur ridicule, les médias occidentaux continuent de se tirer des balles dans le pied.

3. Le Burkina tire sur l’impérialisme ! 

Au Burkina Faso, lors de la montée des couleurs dans la matinée de ce lundi 6 mai 2024 à la Primature, le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambéla a de nouveau tiré à boulets rouges sur l’impérialisme et « ses valets locaux ». Pour lui, ces derniers tremblent parce qu’ils savent que c’est pour encore révéler au public un aspect de leurs intrigues. Dans son discours, le Premier ministre a laissé entendre qu’ils continueront de parler « afin de contribuer à l’éveil des consciences, afin que plus jamais le peuple ne se laisse duper par des aventuriers sans foi ni loi, et des marchands d’illusions ». 

Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambéla a profité de l’occasion pour passer un message d’éducation civique en s’attardant notamment sur le symbole du drapeau. Selon le Premier ministre, le drapeau est un élément fédérateur. « C’est le symbole de l’unité d’un peuple pour une cause, la cause nationale. Le drapeau nous rappelle chaque fois, qu’avant toute chose, il y a la nation à défendre et à promouvoir. Le drapeau nous rappelle que les intérêts particuliers, les intérêts partisans doivent pouvoir se conjuguer avec l’intérêt général. À défaut, les intérêts particuliers doivent s’effacer pour que triomphent l’intérêt général et la cause nationale », a-t-il déclaré. 
  
Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambéla est également revenu sur la nécessité de construire un État fort afin de contrer les velléités de déstabilisation. C’est dans ce sens qu’il soutient : « Mieux vaut être pauvre dans un État riche et fort que riche dans un État pauvre et faible ». 

« Un État fort est donc une garantie de sécurité et de stabilité des institutions, et un facteur de développement. La pauvreté actuelle de l’Afrique noire est due en partie aux tentatives de caporalisation des dirigeants, et de déstabilisation des régimes », a ajouté le Premier ministre, en citant notamment des exemples d’États forts comme Cuba, le Venezuela ou encore la République islamique d’Iran qui ont pu tenir tête aux tentatives de déstabilisation des puissances impérialistes. 

Les questions des droits de l’homme et de la liberté d’expression ont également été abordées par le chef du gouvernement burkinabé. 

« Chaque fois que les autorités de la Transition prennent la parole, l’impérialisme et ses valets locaux tremblent. Ils tremblent parce qu’ils savent que c’est pour encore révéler au public un aspect de leurs intrigues. Leur arme contre cela, c’est, chaque fois qu’une autorité prend la parole, de claironner que nous parlons trop au lieu d’agir. Comme si le peuple n’était pas témoin des actes de développement, de transformation sociale et de lutte contre le terrorisme que nous posons. 
Nous avons parlé, nous parlons et nous parlerons, pour contribuer à l’éveil des consciences, afin que plus jamais le peuple ne se laisse duper par des aventuriers sans foi ni loi, et des marchands d’illusions. » 

« Un État fort est donc une garantie de sécurité et de stabilité des institutions, et un facteur de développement. La pauvreté actuelle de l’Afrique noire est due en partie aux tentatives de caporalisation des dirigeants, et de déstabilisation des régimes. On peut être d’accord que si la Révolution de Thomas Sankara avait duré, ne serait-ce qu’une dizaine d’années, le Burkina aurait pu être mis sur les rails du développement. Le Ghana qui était un État failli et sans perspective, a été mis sur les rails du développement grâce à la politique visionnaire du président Rawlings, à travers la mise en place d’un État fort. 

“Pour construire un État fort, il faudra être en mesure de déjouer les pièges conçus par les dominateurs pour faire de nos États des États faibles, malléables à souhait. Parmi ces pièges, il y en a trois qu’il convient d’analyser. Ce sont les prétendus respects des droits de l’Homme, le prétendu respect de la liberté d’expression et les institutions néocoloniales de nos États modernes.” 

“Il est évident que si les droits de l’Homme étaient méconnus en Afrique, les Européens ne seraient pas venus trouver des royaumes et des sociétés organisés avec de brillantes civilisations. L’art africain précolonial a ébloui le colonisateur au point qu’il a pillé les oeuvres d’art pour garnir ces musées et les salons des aristocrates et des bourgeois. Sans une organisation sociale élaborée, dans le respect des droits de chaque catégorie sociale, un tel résultat n’aurait pu être atteint.” 

De nos jours, les droits de l’Homme sont un instrument de contrôle des sociétés du Tiers-Monde au service de l’Occident. Ils permettent à l’Occident d’avoir la garantie que ses valets locaux, dont certains sont directement financés par l’Occident, d’autres indirectement par des procédures détournées, auront toutes les latitudes pour mener dans nos pays leurs activités subversives à son profit. Lesquelles activités ont pour finalité d’infiltrer les appareils d’État et d’affaiblir nos États au profit de l’Occident. 

“Dans nos pays, les droits fondamentaux ne sont pas encore satisfaits. Les droits de l’Homme consistent d’abord à donner à manger aux populations, à les soigner, à les instruire, à les loger décemment. L’Occident ne voit pas ces droits à satisfaire dans nos pays, alors même qu’il jette régulièrement à la poubelle sa surproduction agricole et industrielle, rien que pour maintenir élevés les prix de ses produits. Ce qui le préoccupe, c’est uniquement l’assurance que ses éléments infiltrés dans nos sociétés peuvent poursuivre leur travail d’agitation et de sape à son profit en toute impunité. » 

« Quand les mêmes droits sont violés en Occident, cela est passé sous silence, ou tout au plus qualifié de simple mesure de maintien de l’ordre. Chacun sait qu’aux États-Unis, toute personne présumée être une menace pour la sécurité nationale est éliminée sans autre forme de procès. Personne ne parlera de violation des droits de l’Homme. Partout dans le monde, les États-Unis se donnent le droit de tuer ou d’intervenir dès lors qu’ils estiment cela nécessaire pour leurs intérêts. » 

« La France n’est pas en reste, elle qui a commandité et continue de commanditer des coups d’État en Afrique, principalement en Afrique francophone, sans aucun égard pour les pertes en vies humaines. Sans oublier son soutien au terrorisme au Sahel qui a fait des milliers de victimes, et qui continue d’endeuiller nos populations. En France même, l’on a vu comment en novembre-décembre 2018 les ‘Gilets jaunes’ ont été réprimés. » 

« Toujours en France, à la suite du meurtre par la police du jeune Nahel en 2023, le petit peuple de France s’est soulevé. Il fut violemment réprimé, avec des scènes de tortures dignes d’un autre âge. Comme il s’agit de la France, personne n’a élevé la moindre protestation. Personne n’a parlé de violations des droits de l’Homme. Même dans nos propres pays, les médias déjà conditionnés n’y ont pas vu de violations des droits de l’Homme. » 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV