Les principaux bâtiments de Sciences Po Paris étaient fermés vendredi matin, par décision de la direction après un nouveau rassemblement des dizaines d’étudiants mobilisés pour Gaza. La police a fini par intervenir pour procéder à l’évacuation des bâtiments.
Le Comité Palestine, qui a tenu un point presse retransmis sur les réseaux sociaux vers 10H45, a annoncé « refuser le compromis » proposé par la direction de Sciences Po Paris. Quelques instants plus tard, la police a décidé d’intervenir pour évacuer les militants des locaux de l’université.
Un peu plus tôt, deux étudiantes de Sciences Po ne souhaitant pas donner leur identité ont déclaré à la presse présente au bout de la rue Saint-Guillaume que « dix étudiants sont en grève de la faim », sept sur le campus de Sciences Po Paris et trois sur celui de Reims, en « solidarité avec les victimes palestiniennes ».
Selon la direction de la prestigieuse école, « autour de 70 à 80 personnes » occupent actuellement le hall de Sciences Po Paris, au 27 rue Saint-Guillaume, dans le centre de la capitale.
Un autre étudiant de Sciences Po a indiqué qu'une cinquantaine d'étudiants « étaient encore présents dans les locaux de la rue Saint-Guillaume » au moment où les forces de l'ordre sont entrés dans l'école, une semaine après une mobilisation émaillée de tensions à Sciences Po Paris et une précédente évacuation de locaux.
« La fermeté est et restera totale », a fait savoir de son côté Matignon. Gabriel Attal a « demandé l'intervention dès la réquisition de l'administrateur provisoire » de Sciences Po Paris, a-t-on précisé de même source.
Dans ce quartier huppé de Paris, la rue menant à l'école reste bloquée par les forces de l'ordre. À son extrémité, quelques dizaines d'étudiants chantent « on est là, même si Sciences Po le veut pas, nous on est là » ou encore « vive la lutte du peuple palestinien ».
Jeudi soir, la direction de Sciences Po Paris – qui accueille dans la capitale 5.000 à 6.000 étudiants – avait annoncé la fermeture de ses principaux locaux et invité étudiants et salariés à faire du télétravail.
Après un débat interne sur le Proche-Orient organisé jeudi matin par la direction, que les étudiants du Comité Palestine ont jugé « décevant », ces derniers effectuent un « sit-in pacifique » dans le hall de l’école.
A l’issue de ce débat de deux heures, auquel ont participé professeurs et étudiants, l’administrateur provisoire de l’école, Jean Bassères, a répété qu’il n’était pas question, comme le réclament certains étudiants, d’« investiguer » les relations de Sciences Po avec des universités israéliennes.
Des manifestants français protestant contre la guerre à Gaza ont également participé mercredi à la marche du 1er mai (Journée internationale du Travail). Outre la protestation contre les prix élevés, ces manifestants français réclamaient la fin de la guerre à Gaza.
Lors des manifestations du 1er mai à Paris, 45 manifestants ont été arrêtés et les policiers ont également fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les contestataires.