Israël n'est pas arrivé à fournir les éléments susceptibles de prouver que certains travailleurs de l'agence humanitaire de l'ONU, l'UNRWA, étaient affiliés à des mouvements de résistance palestiniens, selon une étude indépendante de l'ONU.
L’étude, réalisée par un comité indépendant dirigé par l’ancienne ministre française Catherine Colonna et publiée lundi 22 avril, a souligné le manque d’indices permettant de prouver les allégations selon lesquelles de nombreux employés de l’UNRWA étaient affiliés à des groupes de résistance tels le Hamas ou le Jihad islamique de la Palestine.
« À ce jour, les responsables israéliens n'ont fourni aucune preuve à l’appui de leurs affirmations. Et ils n’ont pas répondu aux lettres de l’UNRWA de mars et d’avril ; des lettres demandant de fournir des noms et des preuves à l’appui des accusations. Ce qui en somme pourrait permettre à l’UNRWA d’ouvrir une enquête sur le sujet», indique le rapport.
Le rapport Colonna, commandé par les Nations Unies à la suite des allégations d'Israël, a révélé que l'organisme avait systématiquement fourni des listes de noms d’agents de l’organisation onusienne à Israël pour examiner leurs activités. Et depuis 2011, Israël n’a exprimé aucune inquiétude concernant les travailleurs de l’agence onusienne dont le nom figurait sur les listes fournies par l’ONU.
Le rapport en question juge également l'UNRWA indispensable pour fournir une aide et des services humanitaires essentiels.
« En l’absence d’une solution politique entre Israël et les Palestiniens, l’UNRWA joue un rôle essentiel dans la fourniture d'une aide humanitaire vitale et des services sociaux essentiels, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation, aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie », indique le texte.
À la suite des allégations d’Israël, les principaux donateurs ont réduit en janvier le financement de l’agence, qui est la principale source d’aide humanitaire non seulement à Gaza mais aussi aux réfugiés palestiniens dans toute la région.
Les autorités israéliennes, sans fournir de preuves, prétendent qu'au moins 12 membres du personnel de l'UNRWA ont participé à l'opération du 7 octobre contre Israël et qu'ils ont utilisé des véhicules de l'ONU.
Le soutien financier américain à l'UNRWA a été bloqué pendant au moins un an à la suite de ces allégations. Les ministres britanniques ont également déclaré qu'ils attendraient le rapport Colonna pour prendre une décision sur la reprise du financement.
La plupart des pays donateurs ont repris leur financement ces dernières semaines.
Le financement a été réduit malgré les besoins de 2,3 millions de personnes à Gaza, dont la plupart ont été forcées de quitter leurs foyers par l’invasion israélienne de Gaza depuis le 7 octobre.
Louis Charbonneau qui est directeur du plaidoyer auprès des Nations Unies à Human Rights Watch a déclaré : « Je ne pense pas que les conclusions du rapport Colonna soient particulièrement surprenantes. Les gouvernements qui ont suspendu leur aide financière, devraient immédiatement rétablir le financement intégral de l’UNRWA afin qu’il puisse fournir une aide aux civils désespérés. De nombreux Palestiniens sont confrontés à la famine parce qu’Israël utilise la famine comme arme de guerre. »
Le régime sioniste a lancé une guerre totale et barbare contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza assiégée. Au moins 34 097 Palestiniens ont été tués ; pour la plupart des femmes et des enfants et, 76 980 autres personnes ont été blessées. Plus de 1,7 million de personnes ont également été déplacées à l'intérieur du territoire.