Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a adopté ce vendredi 5 avril une résolution appelant à ce qu’Israël soit tenu responsable d’éventuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza, bien qu’Israël l’ait rejetée comme un « texte déformé ».
La résolution a été adoptée ce vendredi 5 avril avec 28 voix pour, 6 contre et 13 abstentions. Les alliés fidèles d’Israël à savoir les États-Unis et l’Allemagne, figuraient parmi ceux qui s’y opposaient.
Le texte, formulé avec force, exhorte les pays à « cesser la vente, le transfert et le détournement d'armes, de munitions et d'autres équipements militaires vers Israël... afin de prévenir de nouvelles violations du droit international humanitaire (DIH) et des violations et abus des droits de l'homme ».
Il souligne également que la Cour internationale de Justice a évoqué en janvier « un risque plausible de génocide » à Gaza.
La résolution, présentée par le Pakistan au nom de tous les États membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), à l'exception de l'Albanie, souligne « la nécessité de garantir la responsabilité de toutes les violations du droit international humanitaire afin de mettre fin à l'impunité ».
Il a également exprimé « sa profonde préoccupation face aux informations faisant état de graves violations des droits de l'homme et de violations graves du droit international humanitaire, y compris d'éventuels crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans le territoire palestinien occupé ».
La résolution appelle également à « un cessez-le-feu immédiat » et « à un accès et une assistance humanitaire d'urgence immédiats ». Elle demande à Israël de « lever immédiatement son blocus sur la bande de Gaza et toutes les autres formes de punition collective ».
Gaza, qui abrite plus de deux millions de Palestiniens, est assiégée par Israël depuis juin 2007. Depuis octobre dernier, Israël a renforcé ce qui était déjà un siège écrasant, ordonnant un « siège complet ».
La résolution de vendredi met en garde en particulier « contre toute opération militaire à grande échelle dans la ville de Rafah », où près de la moitié de la population de Gaza a cherché refuge contre les frappes israéliennes ailleurs dans la bande, et appelle les pays à « empêcher la poursuite des transferts forcés » des Palestiniens à l'intérieur et à l'extérieur de Gaza.
Elle dénonce « le recours à la famine contre les civils comme méthode de guerre à Gaza », où l'ONU a mis en garde contre une famine imminente.
Israël mène une guerre génocidaire contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 suite à l'opération Tempête d'Al-Aqsa du Hamas contre l'entité usurpatrice en représailles à des décennies d'exactions contre le peuple palestinien.
Selon un dernier bilan, 33 091 Palestiniens ont été tués et près de 75 750 d'autres blessés.