Plusieurs personnalités arabes ou musulmanes ont quitté la cérémonie d’iftar organisée par le président américain Joe Biden, en signe de protestation contre la poursuite du massacre des Palestiniens à Gaza.
La Maison Blanche avait initialement invité un groupe de personnalités musulmanes à l’iftar -le repas servi à l’heure de rupture du jeûne du mois de Ramadan, rapporte Al-Jazeera ; mais l’événement a été annulé après que de nombreux convives ont refusé de dîner avec Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris mardi soir.
La Maison Blanche a ensuite choisi d’organiser un plus petit événement en présence de Kamala Harris, du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, de hauts collaborateurs de la Maison Blanche et d’une dizaine de personnes travaillant pour l’administration, selon de hauts responsables de l’administration américaine.
L’attachée de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré mardi que les membres de la communauté musulmane des États-Unis « avaient exprimé leur préférence » pour une réunion politique et que la Maison Blanche avait réajusté le format de la cérémonie pour répondre à leur demande ».
Les dirigeants de la communauté musulmane américaine ont toujours dit non, estimant qu’une journée n’était pas suffisante pour préparer une opportunité d’influencer l’esprit de Biden sur les atrocités israéliennes à Gaza, selon Wa’el Alzayat, qui dirige Emgage, une organisation de défense des droits des musulmans.
« C’est complètement surréaliste ; et c’est triste », a-t-il déclaré. « Il est inapproprié d’organiser une telle célébration alors qu’il y a une famine à Gaza. »
La fondatrice et dirigeante du Black Muslim Leadership Council, Salima Suswell, a déclaré au Washington Post que d’autres personnalités musulmanes et elle-même avaient été invitées à dîner à la Maison Blanche cette semaine, mais avaient décliné l’offre. Au lieu de cela, ils ont demandé à parler avec le président et d’autres responsables de la Maison Blanche au sujet de Gaza et d’autres problèmes dans leur communauté.
Certains militants spéculent que le fait, même, de parler au président Biden n’aurait aucun résultat, a cependant affirmé Suswell.
Le co-fondateur et directeur exécutif du Conseil sur les relations américano-islamiques (CAIR), Nihad Awad, a affirmé qu’il encourageait d’autres responsables musulmans à décliner les invitations à la Maison Blanche s’ils en recevaient une.
Le message, a-t-il dit, devrait être le suivant : « à moins qu’il n’appelle à un cessez-le-feu, il n’y aura pas de réunion avec lui [Joe Biden] ou ses représentants ».
L’année dernière, Biden n’a organisé aucune cérémonie d’iftar, mais a accueilli quelque 350 personnes pour une réception célébrant l’Aïd al-Fitr, fête marquant la fin du Ramadan.
Cette année, le Ramadan est célébré au moment où Israël a tué près de 33 000 personnes à Gaza depuis début octobre. Néanmoins, l’administration Biden continue d’approuver les ventes d’armes au régime israélien.
« Il peut décrocher le téléphone et dire littéralement à Benjamin Netanyahu : plus d’armes, arrêtez-le, et Benjamin Netanyahu (Premier ministre israélien) n’aura d’autre choix que de le faire », a déclaré Awad. « Je crois que le président [des États-Unis] est la seule personne au monde qui peut arrêter cela. »