En Haïti, les gangs ont progressé à Port-au-Prince, aggravant les conditions dans la capitale alors que les pourparlers se poursuivent pour former un gouvernement de transition dans ce pays des Caraïbes en difficulté.
La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le pays, Ulrika Richardson, a affirmé que la police était aux prises avec des groupes armés qui, ces derniers jours, ont « avancé dans de nouveaux quartiers de la capitale ».
« Nous voyons arriver des gens blessés par balle dans de nombreuses zones autour de Port-au-Prince », a indiqué Richardson.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé les pays à appliquer l'embargo sur les armes existant contre Haïti, dans un contexte de « graves préoccupations face au flux illicite d'armes et de munitions vers Haïti, qui reste un facteur fondamental d'instabilité et de violence ».
Depuis fin février, la nation insulaire des Caraïbes est plongée dans la tourmente après que des gangs ont pris d'assaut une prison et libéré de nombreux détenus, exigeant la démission du Premier ministre, Ariel Henry.
Henry, bloqué à Porto Rico après la mutinerie qui a fermé le principal aéroport, a accepté de démissionner et de faciliter la mise en place d'un gouvernement intérimaire.
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Cependant, les progrès des négociations ont été lents, malgré les pressions des pays voisins des Caraïbes.
Le président Jovenel Moise qui a nommé Henry, a été assassiné en 2021 et n'a jamais été remplacé. Henry dirige le pays depuis, sans qu’aucune élection n’ait eu lieu depuis 2016.
Richardson a déclaré que la vie quotidienne est désormais caractérisée par des barrages routiers et le bruit des coups de feu, avec un nombre important d'individus déplacés alors que des gangs prennent le contrôle des quartiers de la ville.
Aucune élection n’ayant eu lieu depuis 2016, un Premier ministre par intérim sera nommé par un conseil de transition qui sera chargé de superviser une élection nationale.
Mais 80% de la capitale et de vastes zones rurales sont sous le contrôle des gangs et de nombreux Haïtiens ordinaires sont déjà sceptiques à l'égard de ce corps.
Le chef de l'Organisation mondiale de la santé a déclaré que la fermeture de l'aéroport de Port-au-Prince a rendu impossible l'importation de biens essentiels et de médicaments.
Tedros Ghebreyesus a prévenu qu'une épidémie de choléra en cours, « en baisse depuis la fin de l'année dernière, pourrait réapparaître si la crise se poursuivait ».
