Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Chassée du Sahel, Air France tente de se réorganiser
Ces derniers temps, Air France a traversé une période tumultueuse en Afrique de l’Ouest, avec la suspension de ses vols vers des pays clés tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ce qui a entraîné une perte significative de revenus estimée à 65 millions d’euros. En réponse à ces défis, la compagnie a établi une stratégie de redirection, en se concentrant notamment sur l’expansion de sa présence en Afrique Centrale.
Une étape notable de cette réorientation a été l’annonce d’un partenariat avec Afrijet, une compagnie aérienne gabonaise, visant à développer le trafic aérien via l’aéroport de Libreville, en vue de faire du Gabon un hub central pour l’Afrique Centrale. Dans un contexte de réorganisation, Air France a révélé son programme pour l’été 2024, illustrant un ambitieux élargissement de ses horizons.
Avec 189 destinations prévues dans 74 pays, la compagnie aérienne renforce sa présence mondiale. Notamment, l’accent est mis sur le Canada avec près de 60 vols hebdomadaires prévus vers cinq villes, témoignant de l’importance du marché nord-américain pour Air France. La compagnie aérienne ne se limite pas à l’Amérique du Nord. L’été 2024 verra la consolidation des liaisons avec Abu Dhabi et la Tanzanie, ainsi qu’une augmentation significative des vols vers le Japon, soulignant la diversification de l’offre d’Air France.
L’Afrique et l’océan Indien bénéficieront également d’une attention accrue, avec des vols quotidiens vers des destinations clés comme Cotonou et Antananarivo, et un doublement de l’offre vers le Cameroun. En parallèle de l’expansion de son réseau, Air France continuera de moderniser son expérience en vol en déployant ses nouvelles cabines long-courrier sur un plus grand nombre de routes.
Ces cabines, qui offrent des standards élevés en termes de confort et de services, seront disponibles sur des destinations majeures à travers le monde, de Toronto à Tokyo-Narita, en passant par des villes telles que San Francisco et Mexico. La compagnie n’oublie pas les liaisons court et moyen-courrier, avec 102 destinations desservies, incluant 45 liaisons saisonnières en Europe et en France. Ces itinéraires offriront des options variées aux voyageurs, allant de la découverte des Lofoten en Norvège à l’exploration de Kalamata en Grèce, enrichissant ainsi l’offre d’Air France.
Finalement, la filiale à bas prix du groupe, Transavia France, contribuera à cette dynamique de croissance en proposant 116 destinations dans 33 pays, renforçant la position du groupe Air France-KLM, en particulier sur les départs des aéroports parisiens.
2. La RDC se retire de l’OIF
La République démocratique du Congo (RDC), le plus grand pays francophone d’Afrique, envisage l’option d’un retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie. C’est ce qu’a déclaré Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et des Médias, représentant officiel du gouvernement de la RDC.
"Nous avons constaté que la Francophonie ne nous soutient pas dans le conflit de l’Est de la République démocratique du Congo", a déclaré le portail d’information congolais Politico. "Elle ne se prononce pas clairement sur les tueries. Nous sommes touchés par les crimes de l’Est. Nous allons évaluer notre appartenance à la Francophonie, et à l’issue de cette évaluation, des décisions seront prises. L’option de quitter la Francophonie pour beaucoup de congolais n’est pas à exclure".
Ce 20 mars est la journée internationale de la Francophonie. Célébrée dans les pays francophones, "Cette date fait référence à la naissance, le 20 mars 1970 à Niamey (Niger), de l’Agence de coopération culturelle et technique, qui allait devenir ensuite l’Organisation internationale de la Francophonie", lit-on sur le site web de cette dernière. Plusieurs activités sont prévues à travers le monde autour de la thématique "créer, innover et entreprendre en français". En République démocratique du Congo, c'est le boycott.
Au travers un communiqué, relayé sur le compte X du ministère des Affaires étrangères et de la Francophonie, le délégué général congolais à la francophonie a annoncé, le 18 mars : "Il n'y aura pas de cérémonie officielle à l'occasion du 20 mars (...)". Pour cause, "la cérémonie du 20 mars coïncide avec une période douloureuse de la République démocratique du Congo (RDC), avec les conséquences désastreuses de la guerre que nous impose le Rwanda, dans l'Est du pays. Le cœur n'est donc pas à la fête (...)".
À l'entame du second mandat du Président de la République, l'heure se prête à la réflexion stratégique pour réinventer la RDC au cours des cinq prochaines années, pour redéfinir sa fonctionnalité et renforcer effectivement sa capacitation au sein de l'OIF et bien d'autres organisations internationales.
Ou la question à se poser, est-il bénéfique pour la RDC de rester dans une organisation internationale qui ferme les yeux sur les massacres dans l’Est du pays ?
3. La cheffe de l’EUCAP Sahel bloquée au Niger
Au Niger, la découverte de cache d’armes continue. Cette fois-ci, une cache d’armes a été trouvée dans une résidence d’Eucap Sahel.
Katja Dominik, la cheffe de mission allemande de l’Eucap Sahel est confrontée à des difficultés pour quitter le pays malgré l’absence d’une interdiction formelle de sortie.
La pomme de discorde, "la saisie d’armes dans une résidence d’Eucap Sahel, interprétée par les autorités comme des préparatifs d’une action de déstabilisation de la part de la France contre le gouvernement nigérien".
Citant des sources proches du dossier, le média local a souligné que des discussions sont en cours entre les autorités nigériennes et l’Union européenne.
Ces pourparlers visent à résoudre cette impasse et à convenir des modalités de départ d’Eucap Sahel du Niger, une mission civile européenne présente depuis plusieurs années dans la région.
Cette situation survient dans un contexte déjà tendu entre le Niger et l’Union européenne, marqué notamment par la décision précédente du CNSP de mettre fin à la mission Eucap Sahel, une décision qui avait été vivement saluée par le peuple nigérien.
La cheffe allemande de la mission Eucap Sahel au Niger, Katja Dominik, est actuellement empêchée de quitter Niamey.
Katja Dominik est bloquée au Niger. Bien qu’il n’y ait pas d’interdiction officielle de sortie du territoire nigérien, elle n’a pas encore obtenu le feu vert des autorités pour partir. Ce bras de fer intervient alors que le mois dernier, la télévision nationale nigérienne a diffusé des images d’une saisie d’armes à Niamey, notamment dans une villa d’Eucap Sahel à Niamey.
Des découvertes qui ressemble à des préparatifs d’actions de déstabilisation de la France contre le pouvoir nigérien. Cette situation complique actuellement les relations entre l’Allemagne et le Niger, et des discussions sont en cours pour trouver une solution et convenir des détails du retrait d’Eucap Sahel du Niger.
Mercredi dernier, les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Niger ont découvert, pour la troisième fois, une cache d'armes dans le nord de la localité de Termite, dans le département de Tesker, région de Zinder dans l’Est du pays, grâce à des renseignements et à une bonne collaboration avec la population de cette localité, a rapporté jeudi la radio nationale.
Ainsi la découverte de cette cache d'armes a permis aux FDS de récupérer une arme RPG-7, un fusil AK-47, avec son chargeur, deux obus de mortiers 81 mm et 60 mm, et deux rockets antichars et leurs chargeurs, a précisé la radio.
En février et le 6 mars, les FDS avaient découvert des stocks de matériels militaires dans des caches d'armes dans la même zone de Tasker, a-t-on appris de source officielle.
En février, les autorités nigériennes ont annoncé la découverte d'une "cache d'armes" attribuée à la France, à l'issue d'une perquisition menée par la gendarmerie et la police nigériennes dans deux maisons qui étaient occupées par des soldats français.
"Des perquisitions opérées les 19 et 20 février 2024 par une équipe mixte de la gendarmerie, de la police scientifique et de la police judiciaire ont permis de faire une découverte qui donne froid au dos", a rapporté, jeudi soir, la télévision publique nigérienne, précisant que les perquisitions ont eu lieu dans les locaux de l'ancienne opération civilo-miliraire européenne "Eucap Sahel" et une maison occupée par des instructeurs français avant leur départ du Niger.
Dans le même endroit, la caméra de la télévision publique a montré un tableau sur lequel était inscrit en rouge : "La paix, on peut l'éviter".
Pour la télévision publique nigérienne, "au stade actuel de nos rapports avec la France, il s'agit d'actions soigneusement planifiées pour semer le chaos à Niamey ".
Cela se passe de commentaire. Le Niger est sur ses gardes.