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Zoom Afrique du 20 mars 2024

Zoom Afrique du 20 mars 2024

Les titres de la rédaction :

  • En Tanzanie, une conférence régionale pour faire du Kiswahili la langue panafricaine
  • Namibie : l’existence de pétrole brut confirmé dans le puits d’exploration Mopane 2-X du PEL 83
  • Chemin de fer Ethiopie-Djibouti : les flux globaux de fret ont atteint 2,1 millions de tonnes en 2023
  • L’Afrique du Sud et la Namibie prévoient d’investir 370 millions $ pour mettre à niveau un réseau ferroviaire transnational

Les analyses de la rédaction :

1. Afrique-France: Kemi Seba brûle son passeport français  

La scène devenue virale sur les réseaux sociaux et qui a secoué depuis les premières heures du 17 mars la scène politique Française et Africaine, s’est déroulée le samedi 16 mars 2024. 

Le militant panafricaniste Kemi Seba a brûlé publiquement son passeport français lors d’une conférence de presse à Paris. 

Le panafricaniste Franco-Béninois devant la presse internationale déclare en ces mots: « Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme Noir libre. Je suis un Africain libre. Je suis un Béninois libre », a-t-il déclaré en commettant l’acte devenue virale sur la toile. 

En rappel, les autorités françaises ont dénoncé les prises de position anti-impérialistes du Panafricaniste sur les réseaux sociaux et sa participation à des manifestations critiquant notamment la présence militaire française en Afrique perçu comme une menace pour les intérêts du continent. 

De ce fait, Paris a initié une procédure de retrait de la nationalité française à l’activiste Franco-Béninois. 

Kemi Seba a donc refusé de se plier à la volonté du gouvernement français en prônant son identité africaine à travers cet acte, on souligne de ce fait que ladite conférence avait pour seul point inscrit à l’ordre du jour « Kemi Seba répond au Gouvernement français ». 

2. RCA: l’ONU menace les Centrafricains qui coopèrent avec les Russes 

Depuis plusieurs années, les Centrafricains s’élèvent contre la MINUSCA en raison de son incapacité répétée à assumer sa responsabilité directe dans le rétablissement de la paix dans le pays. Les soldats de la paix n’ont pas agi lors des attaques des rebelles contre les civils, ils n’ont pas aidé les FACA pris au piège par la CPC, ou ils ont donné leurs armes aux bandits sans résistance, et plus récemment ils ont menacé les habitants de prison pour avoir coopéré avec les spécialistes russes. 

Ce cas s’est produit le 27 février 2024 dans la localité de Grévaï, où le personnel de la MINUSCA de la base de Kaga-Bandoro est venu interroger les résidents locaux. Les habitants ont écrit plusieurs lettres aux autorités chargées de l’application de la loi après l’entretien, déclarant que la MINUSCA avait menacé l’ancien du village et le chef des jeunes Grévaï, leur promettant de les emprisonner s’ils coopéraient avec les spécialistes russes et leur interdisant même de contacter les autorités locales. 

En dix ans d’existence, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), au lieu de remplir son mandat de protection des civils, n’a fait qu’apporter la misère à la population locale. Cette fois, ils ont organisé une réunion dans le village de Grévaï, où ils ont montré aux habitants des brochures montrant des éleveurs Mbororo armés et leur ont dit de ne pas parler des éleveurs armés aux autorités ou aux spécialistes russes. Bien qu’en RCA, la loi interdise aux éleveurs de posséder une quelconque arme à feu.   

Pourquoi la MINUSCA se comporte-t-elle une fois de plus de manière aussi agressive envers la population locale, en l’intimidant et en la jetant en prison ? De quel droit interdit-elle d’informer les forces de sécurité intérieure ou les alliés de la présence de personnes illégalement armées en RCA ? 

Pourtant, la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée en Centrafrique suite à l’aide apportée par Moscou, affirme Simplice Mathieu Sarandji, président de l’Assemblée nationale de la République centrafricaine. 

« On égorgeait les gens, on tuait les gens, on incendiait les greniers, c’était difficile. On détruisait les maisons, on détruisait les infrastructures et il n’y avait personne pour voler au secours du peuple centrafricain. Mais avec l’arrivée de nos amis russes, on a vu comment les choses commencent à se normaliser », avance auprès de Sputnik Afrique Simplice Mathieu Sarandji, président de l’Assemblée nationale de la République centrafricaine. 

Dans ce contexte, alors que la Centrafrique préside actuellement la Cemac (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), le Président Touadéra « a déjà pris position en faveur d’une relation soutenue avec la Russie ». 

Le parlementaire a souhaité que la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale travaille et diversifie ses relations avec Moscou dans les domaines sécuritaire, culturel et d’infrastructures. 

3. Le bloc AES-Niger-Russie-Iran ; un axe de la Résistance qui dérange ? 

La récente décision des militaires au pouvoir au Niger de mettre fin à l’accord de coopération militaire avec les États-Unis a conduit Washington dans la panique. Cette annonce intervient dans un contexte où la présence des USA était considérée comme cruciale dans la région. 
Selon un porte-parole du département d’État, Vedant Patel, les États-Unis sont en train de prendre contact avec les autorités nigériennes pour comprendre les raisons de cette rupture et négocier afin de rester dans le pays. « Nous sommes en contact avec les autorités de transition pour obtenir une clarification de leurs commentaires et pour discuter des futures étapes », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de la présence militaire pour les intérêts de Washington et ses supplétifs européens. 
 
La fin de l’accord a été annoncée peu après le départ d’une délégation américaine de haut niveau du Niger, suggérant une profonde discordance entre les attentes des deux parties. « Nos partenariats avec les pays de l’Afrique de l’Ouest sur la sécurité sont mutuellement bénéfiques et visent à atteindre des objectifs communs pour détecter, prévenir et réduire la violence terroriste et créer un environnement propice à un développement économique et social », s’est pourtant justifié Patel. Mais ce n’est pas du tout l’avis des autorités du Niger. 
 
Le dialogue entre les deux nations semble avoir été marqué par des moments de tension, notamment lors de discussions avec des responsables américains qui ont exprimé leur inquiétude concernant le coup d’État et les possibles implications de relations renforcées entre le Niger, la Russie et l’Iran. En retour les Nigériens ont apporté une réponse cinglante aux autorités américaines privilégiant leur droit à nouer des alliances sans se cacher. En guise de désaccord, les responsables américains n’ont pas eu accès au président Tchiani. 
 
Selon l’expert et analyste malien Luka Malle, le gouvernement nigérien avait plusieurs raisons pour entreprendre une telle démarche.  

Ainsi, il convient de rappeler que les 12, 13 et 14 mars, une délégation américaine était à Niamey, conduite par Molly Phee, dont l’arrivée, sous la forme, n’a pas respecté les usages diplomatiques. Le gouvernement américain a informé unilatéralement le gouvernement nigérien par note verbale de la date d’arrivée et de la composition de sa délégation. Mais le plus important est que « les États-Unis ont envoyé une délégation pour poursuivre leurs tentatives de pression sur les autorités nigériennes », précise l’expert malien. 

Washington ne peut accepter la détérioration de ses relations avec les pays africains, alors que ces derniers développent des partenariats fiables et productifs avec d’autres pays comme la Russie, l’Iran ou la Chine. Selon l’expert, sur fond de perte d’influence au Niger, pilier de la présence américaine au Sahel, la délégation américaine est arrivée pour imposer sa politique, pour dicter avec qui Niamey a le droit de coopérer et avec qui il faut cesser de travailler, allant même jusqu’à recourir à des menaces. 

En effet, le maintien d’une présence militaire au Niger est extrêmement important pour les États-Unis. C’est dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qu’est déployée la deuxième plus grande base américaine en Afrique. Il s’agit de la base aérienne d’Agadez, qui est un centre principal de renseignement et de surveillance pour la région du Sahel. Cette base permet aux États-Unis de contrôler l’ensemble de la bande sahélo-saharienne et également de surveiller, avec les drones, la Libye qui est la voie d’accès vers la Méditerranée et d’y faire planer une menace armée. 

La délégation de Washington est également arrivée à Niamey pour discuter de coopération militaire et de lutte contre le terrorisme. « De quelle lutte contre le terrorisme s’agit-il, alors que l’important contingent militaire déployé dans les bases américaines ne fait absolument rien pour éradiquer la menace terroriste au Niger ? », s’interroge Luka Malle. Par ailleurs, on ne sait pas ce que font les Américains sur le sol nigérien, puisque les autorités nigériennes n’ont aucune information sur les activités militaires menées à partir des bases américaines au Niger, et ignorent le personnel civil et militaire, ainsi que du matériel américain, stationnés sur le territoire du pays. 

Nathalie Yamb, une activiste panafricaniste a également exprimé son indignation face à l’inaction de l’armée américaine et à l’inutilité de leurs bases : « Les Américains ont des drones du renseignement des armes du matériel des hommes au Niger et ils n’ont jamais levé le plus petit doigt pour aider les autorités et le peuple nigérien à combattre les terroristes qui ont endeuillé le pays. Et c’est eux qui ont l’audace de venir parler de lutte contre le terrorisme ? » 

Faut-il s’étonner qu’une autre raison de la visite américaine était de discuter de la période de transition en cours au Niger. L’analyste malien note que les États-Unis ont une fois de plus tenté de faire pression sur les autorités militaires pour qu’elles organisent des élections dans les meilleurs délais, sans tenir compte de la situation actuelle du pays. 

L’expert Luka Malle résume que les autorités nigériennes ont pris la bonne décision, attendue depuis longtemps par les citoyens du pays et qu’ils ont chaleureusement saluée.  

La société nigérienne ainsi que celle des pays voisins s’interrogent sur le but réel de la présence américaine sur le sol africain. De ce fait, les Africains ne sont dupes, ils comprennent très bien les doubles jeux des Occidentaux. Les autorités locales attendent avec impatience le plan de retrait des troupes américaines sur leur sol. 

Niamey a mis fin à l’accord militaire avec les États-Unis, rappelant que la présence américaine sur le territoire de la République du Niger est illégale et viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques. Washington doit comprendre qu’il ne pourra désormais plus imposer unilatéralement ses conditions aux dirigeants africains qui ont pris la ferme décision de redonner la souveraineté à leurs pays et de se libérer de la pression et de l’influence occidentales. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV